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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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nouvelle fois, son père intervint :
    — Oui, dit-il d’une voix posée. Il a eu cette chance. Quand Marcus est parti accomplir une de ses missions périlleuses, ton frère l’a assisté.
    — Et tu as approuvé ? l’accusa son fils. J’ai entendu dire que Justinus avait pris d’énormes risques en Germanie.
    — Je ne l’ai appris qu’une fois la mission terminée, répliqua honnêtement Camillus.
    Le jeune homme paraissait sur le point d’exploser sous la vive poussée de sa dignité outragée.
    — Il y a certaines choses que nous devons mettre au point sans plus tarder ! ragea-t-il.
    Le regard du sénateur croisa le mien. Nous étions résignés tous les deux à le laisser continuer jusqu’au bout. C’était bien moins fatigant que d’entamer une dispute avec lui.
    — Cet homme est un enquêteur de bas étage. (Je remarquai au passage que prononcer mon nom lui eût probablement écorché la bouche.) Qu’il vive avec ma sœur entache la réputation de la famille.
    Il ne s’inquiétait en réalité que pour une seule raison : l’avancement de sa propre carrière.
    Le sénateur paraissait ennuyé. Il ne devait pas être loin de penser la même chose, mais lui, du moins, s’était toujours efforcé de faire bonne figure devant moi.
    — Falco est un agent impérial qui jouit de la confiance de l’empereur, déclara-t-il solennellement.
    — Mais Vespasien déteste pourtant les enquêteurs !
    — Sauf quand il a besoin d’eux, m’esclaffai-je.
    Impossible de dérider le jeune Camillus. Il poursuivit d’un ton toujours aussi pompeux :
    — J’attends encore de voir une reconnaissance publique de son rôle d’agent impérial. Il n’y a ni nom officiel ni salaire attaché à son occupation. Et si je ne me trompe pas, il a été question un jour d’une importante récompense dont je n’ai plus jamais entendu parler.
    Il me fallut faire un gros effort pour ne pas réagir. J’avais promis à Helena de ne pas me laisser entraîner dans des conversations qui pourraient me conduire à fracasser la mâchoire de son frère.
    Camillus Verus paraissait de plus en plus gêné.
    — Le travail de Falco est par définition secret, trancha-t-il. Et j’apprécierais que tu n’offenses pas notre invité. (Là-dessus, il fit une tentative méritoire pour changer de sujet :) Tu as l’air en grande forme, Marcus. Il faut croire que les voyages te réussissent.
    — Tu devrais me voir avec la culotte que j’ai achetée à Palmyre et le chapeau brodé qui va avec…
    Je ne pus néanmoins m’empêcher de laisser échapper un soupir. Plaisanter sur ce voyage en Orient pouvait éloigner le problème mais non le résoudre.
    — Ton fils a raison, sénateur. On m’avait promis de me laisser grimper jusqu’au barreau supérieur de l’échelle sociale, pour ensuite me le refuser.
    Nul doute qu’Helena avait déjà mis son père au courant. En tant que membre de l’Établissement, il donnait l’impression de se sentir personnellement responsable. Il se gratta le nez et la lumière se refléta sur sa bague.
    — Il s’agit d’un malentendu, Marcus. Il existe très probablement une solution.
    — Non. Domitien César s’est montré inflexible sur le sujet. Et quand j’ai abordé le problème avec Titus, la semaine dernière, il m’a clairement signifié qu’il ne pouvait pas s’opposer à une décision de son frère.
    — Je suis au courant. Titus m’en a parlé, m’informa le sénateur. Il est vrai que les décisions tendent à devenir irrévocables quand elles dénient à quelqu’un une juste récompense ! (J’avais toujours apprécié son sens de l’humour tout à fait particulier.) Enfin, si tu penses que je peux intercéder en ta faveur, n’hésite surtout pas à m’en parler… Je suppose que tu es en train d’enquêter sur les implications du cambriolage de l’Emporium et des meurtres qui ont suivi ?
    Je compris tout de suite que le secret était bien gardé !
    — Exact. J’appartiens à une commission d’enquête spéciale.
    Camillus remarqua mon humeur sombre.
    — Et ça ne te plaît pas ?
    — À vrai dire, je ne sais pas trop quoi en penser. Ça me place dans une situation embarrassante vis-à-vis de mon meilleur ami. (Notre conversation paraissait exclure complètement Ælianus.) Je me demande, poursuivis-je, ce que Titus César t’a rapporté exactement de notre entretien. Ça empiète peut-être sur celui que je comptais avoir avec toi ?
    Camillus

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