Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
cette pensée devant Helena Justina. Elle sortait du même moule que les reines guerrières Tanaquil, Cornelia, Volumnia, Livia et d’autres fortes femmes auxquelles on avait oublié de mentionner qu’elles devraient se sentir inférieures aux hommes. Personnellement, j’aime les femmes qui ont des idées, mais il ne faut pas perturber une jeune recrue en train de découvrir le monde des rues.
    — Le Meunier et le Petit Icare ne doivent pas être très brillants, avait ajouté Helena. Ils sont effrayants, c’est un fait. Mais étant interdits de séjour à Rome, ils devraient garder un profil bas et ne pas venir jouer les gros bras. Flaccida m’a paru assez intelligente pour comprendre ça.
    — Exact ! avais-je acquiescé en souriant. Alors, d’après toi, retour à la case Lalage !
    Il ne fallait pas non plus exclure la possibilité d’une personne à laquelle nous n’avions pas encore pensé.
     
    Scythax se présenta rapidement. Porcius avait donc regagné le poste en un seul morceau. Je lui avais fortement conseillé d’ouvrir l’œil et le bon pendant tout le trajet. Et il avait su se montrer assez convaincant pour décider le praticien à venir me voir toutes affaires cessantes. Le jeune homme était revenu avec lui pour indiquer la maison. Ce médecin était un affranchi oriental aux manières plutôt brusques qui s’imaginait toujours avoir affaire à des malades imaginaires. Il avait souvent raison, car les vigiles cherchent à tirer au flanc pour éviter les dangers inhérents à leur travail. Difficile de les blâmer. Scythax n’éprouvait pas la moindre compassion pour la migraine, le mal au dos ou aux genoux. Il s’attendait à ce que son patient crie « ouille » quand il entrait dans sa chambre. Et pour éveiller son intérêt, il fallait lui présenter une blessure apparente.
    Il condescendit néanmoins à admettre que mon épaule et mon bras étaient réellement hors service. Puis il parut heureux de m’annoncer qu’il s’agissait d’une simple dislocation. Il suffisait donc d’une petite manipulation pour tout remettre en place.
    Le mot « manipulation » avait dans sa bouche évoqué quelque chose de bénin. En réalité, il appliquait à la manœuvre une force brutale qui n’avait rien à envier à celle du Meunier. J’aurais dû comprendre, quand Scythax demanda à Helena et à ma mère de me tenir les pieds, et à Porcius de s’asseoir de tout son poids sur ma poitrine. Quand ils furent en position, le médecin cala son pied contre le mur, se pencha en arrière et tira.
    Ça réussit – en se révélant extrêmement douloureux. Même ma mère eut ensuite besoin de s’asseoir pour s’éventer, et Helena était en larmes.
    — Ce sera gratuit, laissa tomber Scythax.
    Ma mère et Helena émirent toutes les deux des commentaires qui parurent le surprendre.
    Pour détendre l’atmosphère, car il m’avait vraiment remis l’épaule en place, je parvins à haleter :
    — As-tu eu le temps d’examiner le cadavre de ce matin ?
    — Tu veux parler de Nonnius Albius ?
    — Tu savais qui c’était ?
    Scythax me jeta un regard ironique tout en remballant son équipement médical.
    — Je me tiens informé des enquêtes menées par la cohorte.
    — Alors, qu’en as-tu déduit ?
    — La même chose que Petronius Longus. L’homme a été torturé vivant. La plupart de ses blessures n’étaient pas fatales. Elles n’avaient pour but que de le faire souffrir. C’était une punition infligée à celui qui avait trahi son chef.
    Et les suspects restaient les mêmes : les femmes Balbinus, les membres du gang, et Lalage.
    — Il était soi-disant très malade, ajoutai-je alors qu’il venait d’atteindre la porte. Tu as pu diagnostiquer de quoi il souffrait ?
    Une expression amusée éclaira le visage de Scythax.
    — Il ne souffrait pas de grand-chose.
    — Mais il racontait à qui voulait l’entendre qu’il était en train de mourir ! s’exclama Helena, surprise. C’est même pour cette raison qu’il s’est laissé persuader par Petronius d’être témoin à charge contre Balbinus.
    — Vraiment ? (L’affranchi s’exprimait sèchement.) Alors son médecin a dû se tromper sur ses symptômes.
    — Son médecin s’appelle Alexandre. (Je commençais à soupçonner d’étranges agissements.) Je l’ai même rencontré devant la maison de Nonnius. Il m’a paru aussi compétent que n’importe quel autre Esculape.
    — Oh ! certainement.

Weitere Kostenlose Bücher