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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Alexandre est un excellent médecin, assura Scythax gravement.
    — Tu le connais donc ?
    J’étais prêt à entendre le récit d’une rivalité ou d’une solidarité professionnelle, mais pas du tout ce qu’il nous apprit :
    — C’est mon frère, dit-il avec un sourire.
    Puis il franchit la porte sans rien ajouter.
    Mon regard croisa celui du nouvel assistant de Petronius. Ce jeune homme impressionnable paraissait incapable de refermer la bouche. Il était plus lent que moi à saisir toutes les implications des révélations de Scythax au sujet de la fausse maladie de Nonnius et de l’identité de son médecin. Je lui murmurai :
    — Voilà une bonne leçon pour toi, Porcius. Tu travailles pour un homme qui n’est pas ce qu’il paraît être. Je parle évidemment de Petronius Longus. Il a la réputation de quelqu’un de posé, mais c’est une illusion qu’il entretient. C’est en réalité l’officier enquêteur le plus retors de Rome.

38
    Maia était le genre de stratège que les généraux adorent. Elle avait réussi à terroriser tous les hommes de la famille. Pas un seul ne manqua à l’appel, Cour de la Fontaine, pour partir à la recherche de la petite Tertulla. Jusqu’à Marius, l’écolier modèle, qui avait délaissé ses exercices de grammaire. J’étais sincèrement impressionné. Tous mes beaux-frères, sauf le batelier Lollius –, se présentèrent en même temps. C’était lui le père de la gamine, mais il ne fallait pas attendre beaucoup d’aide de la part de ce minable. Pas même Galla, son épouse, ne pouvait compter sur lui pour quoi que ce soit.
    À la vérité, les quatre autres ne valaient guère mieux. Par Jupiter, quelle équipe ! Il y avait là, par ordre d’âge :
    Mico. Le plâtrier inemployé et inemployable. Visage terreux et humeur toujours joyeuse. Il élevait seul cinq enfants depuis la mort de ma sœur, Juliana. Il les élevait bien mal. Mais tout le monde s’accordait à dire qu’il essayait. Même si ses mioches auraient eu bien plus de chances de survivre si leur père avait pris le bateau pour la Sicile afin de n’en plus jamais revenir. Ce qui n’arriverait jamais, car Mico était très attaché à ses prérogatives de père.
    Verontius. Le trésor d’Allia. Un cantonnier peu fiable qui puait toujours le poisson en saumure et les dessous de bras mal lavés. Il déployait de grands efforts pour frauder le gouvernement. En le regardant à moitié endormi, on comprenait au premier coup d’œil pourquoi il y avait tous ces nids-de-poule sur la via Appia.
    Gaius Bæbius. Particulièrement ennuyeux. Un responsable des douanes qui s’écoutait parler et croyait tout savoir. Il avait amené Ajax avec lui, un chien de garde incontrôlable que sa femme et lui gâtaient outrageusement. Un inconscient avait envisagé de faire renifler une chaussure de Tertulla au molosse pour qu’il la suive à la trace. En attendant, je dus enfermer Nux dans notre chambre pour empêcher qu’il l’attaque.
    Famia. Le chéri de Maia et le moins méchant du lot. Ce n’en était pas moins un ivrogne au nez rouge et aux yeux réduits à une fente, qui aurait passé son temps à tromper sa femme s’il en avait eu l’énergie. Il gagnait sa vie comme vétérinaire pour chevaux tandis qu’elle élevait leurs enfants. Il travaillait pour les Verts, alors que j’étais supporter des Bleus. Nos relations ne pouvaient donc pas être très bonnes.
     
    Pour commencer, les bavardages se firent rapidement assourdissants. D’après leur attitude à chacun, je compris que mes chers beaux-frères avaient espéré que nous organiserions les recherches autour d’une amphore de vin. Helena les détrompa sans aucun ménagement. Nous eûmes droit, bien sûr, aux inévitables plaisanteries sur le bébé trouvé, qu’on s’amusa à attribuer à mes fredaines passées. Je me chargeai de mettre un terme à ce genre de plaisanteries déplacées. La seule qualité de ces quatre hommes, c’est qu’ayant épousé mes quatre sœurs, ils avaient appris à ployer l’échine sous leurs sarcasmes.
    Comme il n’y avait personne chez lui pour surveiller ses enfants – sa vieille mère étant partie jouer aux dés dans la caupona proche du temple d’Isis –, Mico avait amené les trois plus jeunes avec lui. Il fallait donc amuser ces trois horribles morveux, les nourrir et empêcher tout de même le féroce cabot de Junia et de Gaius de les bouffer comme il en manifestait

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