Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
Vom Netzwerk:
prénommée Chantelle commença à apporter les cartons en question.
    « Très bien, dit-il, nous recherchons toute documentation relative à une attaque de la Résistance contre un train allemand dans les environs de Ruac en Dordogne, au cours de l’été 1944. Il transportait une grande quantité d’argent liquide et peut-être des œuvres d’art. Y a-t-il un index ?
    – Non, c’est pour cette raison que ça a été envoyé ici mais, malheureusement, nous ne nous y sommes pas encore mis. Ça ne me fera pas de mal de regarder tout ça aujourd’hui. Ça me facilitera le travail plus tard », dit-elle obligeamment.
    Ils s’y plongèrent. Tandis qu’ils passaient en revue notes de guerre, magazines, coupures de presse, photos noir et blanc et journaux intimes, Chantelle lui dit qu’elle connaissait le musée prêteur.
    Henri Queuille était un homme politique important d’après-guerre qui avait participé à la Résistance en Corrèze sous l’Occupation. À sa mort, sa famille avait légué sa maison à l’État pour célébrer sa mémoire et l’action héroïque de la Résistance dans la région. En 1982, Mitterrand et Chirac avaient assisté ensemble à l’inauguration du musée. Les archives familiales constituaient le fonds du musée mais, au fil des années, il s’était enrichi de dépôts et de dons en provenance d’autres archives régionales et de successions.
    Ils progressaient lentement. Luc était impressionné de voir avec quel soin la Résistance avait répertorié ses activités. Que ce soit par fierté ou par un sens militaire de la discipline, certains des agents locaux commentaient longuement leurs projets et les résultats obtenus, ce qui allait servir finalement à la postérité.
    Les vingt premiers cartons ne comportaient aucune mention de l’attaque de Ruac. Chantelle était en train d’examiner le carton 21, et Luc passait en revue le carton 22, quand elle annonça : « Voilà qui semble intéressant ! », et tendit les dossiers à Luc.
    C’était un carnet portant le sceau du lycée d’enseignement général à Périgueux, daté de 1991. Dans le cadre d’un projet concernant la guerre, un lycéen entreprenant avait interviewé un homme de la région qui avait servi dans la Résistance. L’homme, un certain Claude Benestebe, âgé d’une soixantaine d’années à l’époque de leur rencontre, racontait l’attaque d’un train allemand à un kilomètre et demi de la gare des Eyzies. Dès la première page, cela ressemblait à l’incident dont Luc recherchait la trace. Il commença à parcourir le récit de Benestebe tandis que Chantelle ôtait le couvercle du carton suivant.
    « J’avais à peine dix-sept ans en 1944, mais j’étais déjà un homme, avec un goût prononcé pour l’aventure. En vérité, la guerre m’avait privé d’une adolescence normale. De toutes les choses frivoles que font les jeunes aujourd’hui, je n’en fis aucune. Pas de jeux, pas de soirées. Oui, il y avait bien des amourettes et même quelques aventures mais, vous savez, c’était dans le contexte d’une lutte pour la vie et la liberté. Le lendemain n’était jamais certain. Si vous ne tombiez pas au cours d’une mission, les Boches pouvaient parfaitement vous cueillir au milieu d’une foule pour vous prendre en otage et vous fusiller pour une raison ou une autre.
    « Nous ne pensions pas vraiment survivre après l’attaque du train de la Banque de Paris en juin 1944. Nous savions que c’était un raid important. Nous avions reçu l’information environ deux semaines plus tôt de la part d’un employé de banque de Lyon qu’une grosse quantité d’argent français et du butin nazi allait être expédiée par rail de la succursale principale de Lyon jusqu’à Bordeaux, en vue d’un transfert à Berlin. Nous savions que le train tout entier, composé de six wagons, était plein à craquer, et si nous réussissions, nous devions être prêts à nous enfuir avec le tout. On nous avait informés que deux wagons ne contiendraient que des objets d’art et des tableaux pillés en Pologne, destinés à Goering en personne, qui se réservait les plus belles pièces.
    « Eh bien, je peux vous dire que c’était une sacrée opération. Les maquisards, comme vous le savez, étaient très différents les uns des autres, pour parler poliment. Oui, il existait bien une coordination centrale, jusqu’à un certain degré, exercée par de Gaulle et ses hommes à Alger, mais

Weitere Kostenlose Bücher