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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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la Résistance était surtout une affaire locale avec des maquis constitués au fur et à mesure. Et pour sûr, on ne pouvait pas dire que les groupes de maquisards s’aimaient beaucoup. Certains étaient des nationalistes de droite, d’autres des communistes, d’autres encore des anarchistes. Il y avait de tout. Mon groupe, qui portait le nom de code d’Escadron 46, opérait dans les environs de Neuvic. Nous haïssions les Boches, c’est tout. C’était notre philosophie. Mais pour cette action, une demi-douzaine de groupes de maquisards avait travaillé ensemble pour mettre l’opération sur pied. En fait, il nous fallait une centaine d’hommes, de nombreux camions, des explosifs et des mitrailleuses. Le lieu de l’attaque était situé entre Les Eyzies et Ruac, si bien que nous avons dû impliquer le maquis de Ruac, l’Escadron 70, je m’en souviens, même si aucun de nous ne leur faisait confiance. Ils se paraient du drapeau de la Résistance, mais tout le monde savait qu’ils y participaient pour leur propre gloire. Ils étaient peut-être les plus grands voleurs de France après les nazis. Et ils étaient vicieux comme personne. Ils ne se contentaient pas de tuer les Boches. Ils les mettaient en pièces chaque fois qu’ils en avaient l’occasion.
    « Généralement, il y avait de grosses bavures, avec des blessés ou des morts, mais la nuit du 26 juillet 1944 se déroula comme dans un rêve. Peut-être les Boches avaient-ils voulu jouer les malins en décidant que trop de sécurité attirerait l’attention, en tout cas le train n’avait qu’une protection légère. À 19 h 38 précisément, nous attaquâmes de tous les côtés, nous fîmes sauter le train et dérailler la locomotive. Les troupes allemandes furent rapidement massacrées. Je n’eus même pas l’occasion de tirer, tellement tout se passa vite. Les gardes de la Banque de Paris qui étaient des employés français remirent leurs pistolets à notre commandant, qui tira plusieurs salves et riposta pour qu’ils puissent dire qu’ils avaient essayé de se battre pour nous mettre en fuite. Vers 20 h 30, on déchargea le train. Nous avons tous formé une chaîne humaine depuis les rails jusqu’à la route, pour transférer les sacs pleins d’argent et les caisses d’œuvres d’art dans les camions.
    « C’est seulement des années plus tard que j’ai appris que ce train transportait l’équivalent de plusieurs dizaines de millions de francs français. Combien est parvenu à André Malraux et Charles de Gaulle ? Je n’en sais rien, mais on raconte que des millions de francs et une bonne quantité d’œuvres d’art n’ont jamais quitté Ruac. Comment savoir la vérité ? Tout ce que je sais, c’est que ça a été une sacrément bonne nuit pour la Résistance et une sacrément bonne nuit pour moi. J’ai pris une bonne cuite et je me suis amusé comme un fou. »
    Luc passa en revue le reste du dossier, mais il n’y avait rien d’autre d’intéressant, rien concernant le tableau de Raphaël. Mais la découverte de l’existence d’un lien avec Ruac l’encourageait à examiner jusqu’au dernier carton.
    Tard dans l’après-midi, Chantelle sortit pour aller chercher deux cafés. Les lampes fluorescentes au plafond éclairaient maintenant davantage que la lumière qui passait par les fenêtres. Il ne restait plus que deux cartons, et quand il aurait terminé, il prendrait un taxi pour rentrer à Paris et retrouver Isaak. Le carton 29 contenait surtout des photos d’archives, des centaines de clichés brillants tirés sur le papier épais de l’époque. Il les passa en revue rapidement, comme s’il distribuait des cartes au poker, et, à l’instant où la jeune fille revint avec le café, il vit la photo avec la légende manuscrite écrite à l’encre noire sur la bordure blanche, «  Général de Gaulle à Ruac félicitant le groupe de maquisards local, 1949. »
    De Gaulle dominait tous les autres. Il était vêtu d’un costume sombre et clignait des yeux à cause du soleil en face. Derrière lui, on voyait le café du village, pas très différent de ce qu’il était aujourd’hui. Il était flanqué de six personnes, cinq hommes et une femme, et serrait la main de l’homme le plus âgé.
    L’attention de Luc fut immédiatement attirée par l’homme âgé. Puis par un autre homme jeune, puis par la femme.
    « Café ? » demanda Chantelle.
    Impossible de répondre.
    Chantelle s’effaça. Et la

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