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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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canapé rouge. Ils avaient dormi sous ce dessus-de-lit bleu paon.
    Victoria fit le tour des différentes pièces.
    « Elle n’est pas revenue. J’en suis certaine », déclara-t-elle.
    Luc avait encore une carte de visite des enquêteurs de Cambridge dans son portefeuille.
    « J’appelle la police. »

26
    J EUDI MATIN
    P aris étincelait dans la lumière froide de ce matin d’automne. Tandis que le taxi de Luc allait de son hôtel du centre-ville vers l’est et le périphérique, les quartiers perdaient peu à peu de leur lustre jusqu’à ce qu’on arrive en banlieue, à Montreuil, d’où, en cherchant bien, on pouvait tout juste apercevoir la tour Eiffel qui brillait à l’ouest.
    Après le boulevard Rouget-de-Lisle, ils traversèrent une zone où il y avait autant de visages noirs que de blancs ; devant une ancienne église catholique au milieu d’un pâté de maisons, des Noirs se pressaient sur les marches.
    Luc ne connaissait pas le père de Pierre, mais Philippe Berewa devait le guetter, car il se précipita en bas de l’escalier dès que le taxi de Luc s’éloigna.
    Ils s’embrassèrent. Luc avait beau être grand, Philippe le dépassait d’une tête et avait le même physique athlétique que son fils. Son visage était marqué par l’âge. Il portait un costume trois pièces avec une chaîne de montre en or d’une élégance surannée et particulièrement insolite en ce lieu. Luc savait qu’il avait été médecin en Sierra Leone, et que, faute d’avoir pu obtenir sa certification en France, il avait dû accepter un poste subalterne de technicien hospitalier. Luc l’appela néanmoins docteur.
    L’église était déjà bondée. Luc fut conduit jusqu’au premier rang où une place d’honneur lui avait été réservée sur le banc, à côté de la mère de Pierre, une femme corpulente dans une robe sombre et coiffée d’un petit chapeau noir, qui ne cachait pas ses larmes.
    Pendant que se déroulait la messe de requiem, il fut frappé par le contraste avec les funérailles de Jeremy. Ici, les amis du défunt n’étaient pas obligés de retenir leur émotion, comme les parents et les amis de Jeremy. On entendait sangloter et gémir, et quand le prêtre accueillit le cercueil de Pierre en l’aspergeant d’eau bénite et en entonnant le De Profundis , une onde de chagrin déferla sur l’église.
    Ensuite, personne ne posa la moindre question à propos de ce qui était arrivé, comme si la volonté de Dieu constituait une explication universelle, un baume apaisant. Ses parents et ses frères et sœurs tenaient surtout à ce que Luc sache que Pierre était mort en faisant ce qu’il aimait par-dessus tout, et que cela avait été un honneur pour lui d’être l’étudiant de l’illustre professeur Simard.
    Soutenu par eux, Luc se contenta de rappeler combien Pierre était exceptionnel, et leur assura qu’une plaque à son nom serait apposée dans les falaises, à l’embouchure de la grotte de Ruac.
    Luc reprit un taxi pour retourner en centre-ville, épuisé par tous ces deuils. Il vérifia sa boîte vocale ; comme il n’avait aucun message, il appela l’inspecteur de Cambridge avec lequel il avait parlé la veille au soir à propos de Sara. L’inspecteur avait promis de vérifier les accidents et autres rapports de police, ainsi que les admissions à l’hôpital local, pour voir s’il y avait la moindre mention de Sara Mallory.
    Il joignit l’inspecteur Chambers sur son mobile. L’homme paraissait pressé et distrait, occupé à autre chose. Pas plus la police que les ambulances, ni l’hôpital, n’avait fait mention du professeur Mallory, mais il ne manquerait pas de prévenir Luc si quelque chose surgissait. Mais comment savoir s’il avait fait quoi que ce soit ? Peut-être mentait-il comme un arracheur de dents. Et quand Luc demanda s’il y avait du nouveau concernant l’explosion de Science Park, l’inspecteur le renvoya froidement au site Internet de la police de Cambridge pour obtenir des informations. Et ce fut tout.
    Luc avait croisé les collaborateurs d’Hugo à son service funèbre, si bien que lorsqu’il retourna chez H. Pineau Restaurations rue Beaujon, il n’eut pas besoin de répéter combien cette perte était douloureuse. Ce sentiment se lisait sur tous les visages – les mots étaient superflus.
    La pétillante Margot elle-même affichait un pâle sourire. Ils passèrent ensemble devant le bureau d’Hugo, hermétiquement clos et protégé

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