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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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ministère : Marc Abenheim devait seul gérer les contacts avec la presse.
    À qui pouvait-il parler – sinon à Sara, maintenant qu’Hugo était mort ?
    Il aurait retrouvé Jeremy et Pierre autour d’une bière, mais eux aussi n’étaient plus là.
    Il n’avait aucune femme vers qui se tourner. Toutes ses relations étaient mortes.
    Son salaud de père était mort.
    Sa mère était dans un autre monde, géographiquement et neurologiquement, en proie aux premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. À quoi cela servirait-il de la perturber ? D’autant qu’il risquait de tomber sur son dermatologue de mari.
    Il ne restait plus que Sara. Pourquoi ne décrochait-elle pas le téléphone, ne répondait-elle pas, ni à ses textos ni à ses mails ? Pris de panique, il l’avait abandonnée dans l’enfer de l’hôpital de Nuffield, sans se soucier d’elle.
    « Il y a une urgence », avait-il dit, et il était parti. Il faisait allusion à la tragédie dans ses messages. On en parlait dans tous les journaux. D’autres membres de l’équipe seraient certainement entrés en contact avec elle. Elle était forcément au courant.
    Où était-elle ?
    Il n’était pas du genre à boire tout seul, ce qui ne l’empêcha pas, dans l’après-midi, de vider une bouteille de rhum haïtien, un vieux reste d’une soirée. L’esprit embrumé par l’alcool, il en conclut que Sara était fâchée. Ce n’était plus un simple renvoi, c’était définitif. Il n’y avait plus rien à faire. Il lui portait malheur. Il l’avait blessée une première fois, puis probablement une nouvelle fois en la laissant tomber à Cambridge. Il était néfaste. Des voitures fonçaient dans sa direction sur le trottoir. Des gens mouraient autour de lui. La prochaine fois qu’il entendrait parler d’elle, ce serait par e-mail, avec, en pièce jointe, un rapport sur ses découvertes en matière de pollen à Ruac, le tout signé : « Avec mon meilleur souvenir, Sara. » Ou même pas. Abenheim l’avait sans doute déjà contactée et lui avait demandé de communiquer uniquement avec lui dorénavant. Peut-être lui avait-il interdit purement et simplement de parler à Luc.
    Abenheim pouvait aller au diable. Ruac était sa caverne à lui.
    Il se fit couler un bain, et pendant qu’il macérait dans l’eau, il se força à garder les yeux ouverts, car chaque fois qu’il se laissait aller, il revoyait les corps recouverts sur le sol du préfabriqué, ou Hugo, écrasé dans sa voiture, ou Zvi, disloqué, au bord de la rivière. Il serra les poings et constata que sa main droite était moins rouge et moins douloureuse. Il ne s’en inquiétait pas beaucoup, mais il avait quand même continué à prendre les comprimés du médecin asiatique. Le téléphone sonna à plusieurs reprises. Il ne répondit pas.
    Drapé dans une serviette, il écouta ses nouveaux messages. Il y en avait un de Gérard Girot, lui demandant de toute urgence un commentaire. L’autre était du père de Pierre, qui appelait de Paris.

25
    M ERCREDI
    L uc ne possédait qu’un seul et unique costume, et, heureusement, il était sombre. Parfait pour des funérailles.
    Il devait assister à deux enterrements successivement, celui de Jeremy à Manchester, et celui de Pierre à Paris.
    Un lien particulier unissait un doctorant et son maître de thèse. À la fois parental, filial, et de camaraderie aussi. Ce n’était pas toujours le cas car certains professeurs étaient distants, certains étudiants immatures. Mais Jeremy et Pierre étaient des étudiants de rêve, et il avait l’impression qu’il ne se consolerait jamais de leur assassinat.
    Ce matin-là, la tête embrumée, la bouche sèche et le cœur serré, il prit un des rares vols directs de Bordeaux à Manchester.
    Les obsèques de Jeremy firent l’objet d’une cérémonie sans effusion, typique de l’Église anglicane. La famille et les paroissiens étaient stoïques. On pouvait se demander si le prêtre, un Irlandais à la voix de fausset, avait jamais rencontré Jeremy, compte tenu des platitudes qu’il débita à propos d’un homme arraché aux siens à un âge aussi tendre.
    À l’extérieur de l’église, dans un quartier sinistre du centre de Manchester, il tombait une pluie glaciale, et personne n’avait envie de s’attarder longtemps dans les parages. Luc attendit son tour et se présenta à la famille de Jeremy, un couple âgé dont la femme avait probablement conçu son enfant

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