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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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du couloir pour conduire à une salle vaste et haute, dont les murs étaient percés de rangées de niches carrées. Des catacombes. Mohammed se dirigea vers le mur de gauche, éclaira un crâne jaune et poussiéreux, puis écarta légèrement la calotte d’un doigt. Une petite pièce noircie tomba de la mâchoire. Il la ramassa, l’examina et la reposa. Il orienta sa torche vers l’intérieur de la niche. Celle-ci mesurait un peu moins de deux mètres de profondeur. Tout un tas de crânes et d’ossements avait été poussé au fond pour faire de la place au dernier occupant. Mohammed frémit et retourna dans le couloir principal pour poursuivre son inspection. Il passa devant quatre autres salles et descendit une douzaine de marches, puis cinq autres, avant d’arriver en haut d’un nouvel escalier, submergé par la nappe phréatique. Il rebroussa chemin en direction de la rotonde. Ahmed, Husni et Fahd l’avaient suivi et grattaient la terre à quatre pattes. Il s’étonnait qu’ils ne soient pas allés plus loin, lorsqu’il se rappela avoir pris leur unique torche. La lumière naturelle n’éclairait pas plus loin.
    — Qu’est-ce que c’est ? demanda Ahmed. Qu’est-ce que j’ai trouvé ?
    — Une nécropole, répondit Mohammed d’un ton neutre. Une cité des morts.
    Vaguement contrarié par leur présence, il franchit un deuxième portail et entra dans une grande salle bordée de blocs de calcaire. La salle des banquets, peut-être, où les proches venaient chaque année rendre hommage aux défunts. Un petit escalier menait du dernier portail à une espèce d’avant-cour. Sur une grande marche, entre deux paires de colonnes scellées, une immense porte à clous noircie, ornée de deux poignées hexagonales, se dressait au milieu d’un mur composé de blocs de marbre blanc. Mohammed tira sur la poignée de gauche et un battant s’ouvrit dans un long grincement. Il se faufila dans l’entrebâillement et pénétra dans une vaste antichambre vide. Des morceaux de plâtre étaient tombés par endroits pour laisser apparaître le calcaire brut des murs. Deux rangées de personnages grecs, que Mohammed ne connaissait pas, étaient sculptées dans le linteau surmontant la porte arquée du mur d’en face. Celle-ci ouvrait sur une deuxième salle, de même largeur et de même hauteur mais deux fois plus longue que la précédente. Un socle de deux mètres de long et d’un mètre de large, à hauteur de genou, se trouvait au centre du sol, comme s’il avait jadis servi de support à un objet de valeur, un sarcophage peut-être. Si cela avait été le cas, ce trésor avait disparu depuis longtemps.
    Un bouclier en bronze terni était fixé au mur, à droite de la porte. Ahmed s’en approcha et tenta de le décrocher.
    — Arrête ! cria Mohammed. Tu es fou ou quoi ? Tu veux prendre dix ans à Damanhour pour un vieux bouclier et une poignée de pots cassés ?
    — Nous serons les seuls à le savoir, rétorqua Ahmed. Qui sait quels trésors nous pouvons trouver ? Il y en a assez pour nous tous.
    — Cet endroit a été pillé il y a des siècles.
    — Pas complètement, fit remarquer Fahd. Les touristes sont prêts à payer une fortune pour ce genre de camelote. Mon cousin a un étal rue Nabi Daniel. Il connaît la valeur de ces trucs-là. Si on le fait venir ici...
    — Écoutez-moi bien, l’interrompit Mohammed. Écoutez-moi tous. Vous n’allez rien toucher ni rien dire à personne.
    — De quel droit prenez-vous les décisions ? demanda Fahd. C’est Ahmed qui a trouvé cet endroit, pas vous.
    — Mais c’est moi le patron. C’est mon chantier, pas le vôtre. Si jamais vous parlez, vous aurez à faire à moi. C’est compris ?
    Mohammed les défia du regard, un par un, jusqu’à ce qu’ils baissent les yeux et tournent les talons. Il n’était pas tranquille. Confier un secret à des hommes comme eux, c’était comme transporter de l’eau dans un panier. Les bas quartiers d’Alexandrie grouillaient de voyous qui, sur une simple rumeur, n’hésiteraient pas à égorger vingt personnes. Mais Mohammed ne reviendrait pas sur sa position. Toute sa vie, il s’était efforcé d’être vertueux. Et la vertu avait été pour lui une grande source de satisfaction. Lorsqu’il s’était montré particulièrement généreux ou judicieux, il avait toujours imaginé avec délectation l’admiration qu’il avait dû susciter. Mais Leila était tombée malade et ce que les gens

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