Le Tombeau De Jésus
des niveaux très faibles de carbone et d’oxygène. À la façon d’un vernis transparent, elle était presque entièrement composée de calcium et de silice.
En conclusion, après comparaison avec des échantillons de patine d’ossuaires découverts dans la région de Jérusalem, l’« empreinte » de Talpiot apparaissait unique. Sa patine concordait parfaitement avec celle de l’ossuaire de Jacques – et avec aucune autre.
À l’époque de nos tests, Oded Golan était toujours en résidence surveillée depuis plus d’un an et attendait de comparaître devant le tribunal pour répondre de l’accusation de contrefaçon.
La police, sur la base de l’enquête de l’AAI, nota que la patine de l’ossuaire présentait des couches distinctes et interpréta à juste titre ce fait comme l’indication que la patine s’était formée dans des conditions diverses de géochimie et de température. Cependant, elle affirmait que la stratification et la composition chimique uniques de la patine ne pouvaient pas s’être produites de manière naturelle dans un tombeau. Notre analyse réfutait cet argument.
À la même époque, Wolfgang Krumbein, l’un des plus grands spécialistes mondiaux en géochimie, a conduit ses propres investigations sur des échantillons de patine provenant de l’intérieur des lettres de la première et de la dernière section de l’inscription « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus ». Quelles que soient les conditions de formation de la patine (en milieu clos ou découvert), Krumbein est parvenu à la conclusion suivante : « Nous pouvons affirmer avec certitude qu’une période d’au minimum cinquante à cent ans (et plus probablement une période de plusieurs siècles) fut nécessaire à la formation de la composition spécifique de cette patine, dont des traces ont été identifiées à l’intérieur de l’inscription. »
L’analyse du professeur Krumbein, associée aux données recueillies au laboratoire de la police scientifique du comté de Suffolk, permettait à présent d’affirmer « au-delà du doute raisonnable » que les ossuaires portant les inscriptions « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus » et « Jésus, fils de Joseph » avaient reposé dans le même tombeau pendant deux millénaires.
Sur le plan statistique, l’ajout de « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus » à la série de noms du tombeau de Talpiot prouvait de manière irréfutable que cette sépulture était celle de Jésus de Nazareth. Selon Feuerverger, le facteur additionnel représenté par l’inscription de l’ossuaire de Jacques situait la probabilité que ce tombeau ne soit pas celui de Jésus à un niveau d’environ une chance sur 30 000.
Au soir du 15 mai, le laboratoire de la police scientifique du comté de Suffolk put se targuer d’une autre grande découverte grâce à Clyde Wells, spécialiste médico-légal, qui avait rejoint l’équipe. L’ossuaire « Mariamne » était très contaminé, notamment par des poussières de fibres synthétiques provenant de vêtements modernes, du fait de l’absence de couvercle pendant très longtemps. Clyde est un spécialiste des fibres ; aussi est-il parvenu rapidement à isoler les fibres synthétiques ainsi que celles de coton modernes. Il ne restait plus que des particules de fibres, trop petites et trop précieuses pour que l’on risque de les détruire lors d’une analyse au carbone 14, mais qui étaient bel et bien très anciennes. Certaines fibres végétales, qui avaient dû être blanches à l’origine, étaient si profondément imprégnées de moisissures qu’elles avaient pris une teinte noire. D’autres, trop épaisses pour être du coton, se révélèrent appartenir à un type de lin apparemment mélangé à de la pâte à papier.
De Charles Pellegrino à Simcha Jacobovici et James Cameron
Je pense que le fragment découvert dans l’ossuaire « Mariamne » que nous venons d’examiner est un fragment de linceul Nous avons également trouvé des traces de fibres de coton profondément imprégnées de moisissures, qui appartiennent, semble-t-il, à un second linceul composé d’un matériau différent. Les fibres de coton (ainsi que les tiges fibreuses des champignons) ont été recouvertes par un mince précipité de patine minérale, ce qui veut dire qu’elles sont à moitié fossilisées et probablement anciennes. Deux types de tissus semblent avoir été utilisés lors de
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