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Le trésor

Le trésor

Titel: Le trésor Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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dire vous-même. Vous n’imaginez pas la joie que vous venez de me donner.
    — Joie bien modeste, monsieur, le personnage n’en méritant pas davantage. Mais me direz-vous comment vous avez su ? Est-ce Tim Thocker ?
    Occupé à examiner une liasse de papiers qu’il venait de tirer d’un tiroir, Jefferson hocha la tête.
    — Tim Thocker se laisserait découper vivant plutôt que livrer le secret d’un ami si cet ami le lui demandait. Vous ne lui aviez pas demandé de me le confier et, en outre, il ne me connaît pas parfaitement. Alors qu’il connaît à fond le général Washington. C’est le président des États-Unis lui-même qui m’a appris votre vérité, captain Vaughan. J’ai reçu, avant-hier, une lettre vous concernant et les papiers que voici.
    — Ne m’appelez plus Vaughan, monsieur le ministre, puisque vous savez la vérité.
    — Et pourquoi donc ? Vous n’en avez peut-être pas encore fini avec ce nom. Le président des États-Unis qui, depuis longtemps, souhaite reconnaître vos services et vous attacher à la terre pour laquelle vous avez combattu si vaillamment, me charge, d’abord, de vous offrir la nationalité américaine quel que soit le nom que vous déciderez de porter. Les actes que voici, ajouta-t-il en tendant à Gilles une mince liasse de papiers, vous font légitime héritier des biens et terres du défunt capitaine John Vaughan et établissent clairement votre filiation. Ceux-ci – et il en offrit d’autres – constituent une donation de mille acres 3 situés au long de la Roanoke River, en Virginie. Comme vous pouvez le voir, le nom du propriétaire est laissé en blanc afin que vous puissiez y inscrire le nom que vous choisirez. Mais chez nous, cette terre est attribuée indifféremment au chevalier de Tournemine ou au capitaine Vaughan. Il vous suffira de vous faire connaître à Richmond si vous décidez d’implanter, en Virginie, une dynastie de Tournemine américains. Dès à présent, vous possédez la double nationalité. Vous pouvez reprendre hardiment votre nom et vous réclamer, en cas de besoin, de la protection de notre légation… et vous pouvez aussi demeurer John Vaughan jusqu’à la fin de vos jours. Que choisissez-vous ?
    — Pardonnez-moi, monsieur, mais la tête me tourne devant une si royale générosité. Soyez-en remercié de tout mon cœur… En vérité, je ne sais que vous répondre… Jadis, j’ai rêvé de m’installer sur votre superbe terre d’Amérique, d’y fonder une famille, un domaine mais le chevalier de Tournemine se doit à son roi, à son roi qui l’a sauvé et qui peut-être ne lui permettrait plus de quitter la France à jamais, à présent qu’un orage semble s’amasser à son horizon…
    — Alors demeurez John Vaughan ! C’est un personnage que j’ai appris à apprécier, un Américain… et je ne suis pas sûr d’avoir très envie de connaître son double français. À présent, mon ami, redescendons ! Votre rendez-vous vous attend et je ne veux pas faire attendre M. de Latude. On est susceptible à son âge.
    Tandis qu’ils redescendaient côte à côte le large escalier de pierre blanche, Gilles, encore étourdi de ce qui venait de lui arriver, cette subite fortune américaine soudain mise à portée de sa main, se souvint tout à coup du malheureux William Short qui avait si grande envie d’aller au théâtre.
    — Puis-je abuser de votre bonté en vous enlevant aussi votre secrétaire ? dit-il. William a, lui aussi, un grand faible pour la Dugazon.
    L’œil du diplomate s’emplit d’un joyeux pétillement mais ses lèvres bien rasées ne s’accordèrent qu’un demi-sourire. Sans répondre il acheva de descendre l’escalier, pénétra dans la bibliothèque suivi de Tournemine qui n’osait pas renouveler sa demande et se dirigea droit sur son secrétaire toujours planté à la même place avec la mine de quelqu’un qui attend le salut.
    — Je ne vous savais pas une telle passion pour le bel canto, Willy ? lui dit-il gravement. Vous auriez dû m’en tenir informé car j’aime à développer les arts chez mes collaborateurs. Aussi, pour ce soir, vous êtes libre. Allez, mon ami, allez !
    L’aimable visage du jeune diplomate s’illumina.
    — Vraiment, monsieur, vous voulez bien ?
    — Mais naturellement ! Mme Dugazon ! Peste !… Allez vite, mon cher William !
    N’osant croire à son bonheur, le jeune homme s’élança mais comme il atteignait la porte, Jefferson le

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