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Le trésor

Le trésor

Titel: Le trésor Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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avec moi.
    La tenant sous son regard, il recula vers la porte derrière laquelle, instantanément, il disparut. Courant presque, il traversa le salon, fermant ses oreilles aux sanglots qui le suivaient et qu’il ne pouvait pas ne pas entendre.
    Au cocher qui l’attendait dans la cour de l’hôtel de Balbi, il ordonna de le conduire rue de Clichy. C’était là qu’il avait donné rendez-vous, pour minuit, à Pongo, à Winkleried, et au capitaine Malavoine, un Breton carré, jovial et entêté auquel il avait confié le commandement du Gerfaut .
    Consultant sa montre, il vit qu’il était un peu plus de onze heures et que, selon toutes probabilités, il arriverait juste à temps, compte tenu de la neige qui encombrait les rues de Paris.
    Mais, en dépit de ses prévisions, les chevaux, ferrés à glace, marchèrent d’un bon pas et il ne mit guère qu’une demi-heure à traverser la Seine et à remonter vers les premiers contreforts de Montmartre. Les trois autres, d’ailleurs, étaient déjà arrivés et l’attendaient, dans une voiture aux lanternes éteintes qui stationnait à l’entrée du petit chemin des vignes.
    Sa propre voiture alla se ranger à côté et Tournemine rejoignit Pongo et Malavoine qui se trouvaient à l’intérieur de la première.
    — Où est le baron ? demanda Gilles.
    — Il a voulu reconnaître les lieux, répondit Malavoine. Il doit être quelque part dans le jardin. Il a dit qu’il sifflerait quand il n’y aurait plus personne et que c’était inutile de se geler à plusieurs. Il est passé par là, ajouta-t-il en désignant la brèche creusée dans la neige au sommet du mur voisin.
    Comme il achevait ces mots, les grilles de la propriété s’ouvrirent et deux voitures sortirent l’une derrière l’autre, tournant pour redescendre vers le centre de Paris.
    — Il ne doit plus y avoir grand monde, dit Gilles. En passant, je n’ai aperçu que ces deux voitures devant la maison.
    Comme pour lui donner raison, un sifflement se fit entendre de l’autre côté du mur.
    — Allons-y ! ordonna Tournemine. C’est le signal.
    L’un après l’autre, les trois hommes franchirent le mur et rejoignirent Ulrich-August qui les attendait à l’abri d’un grand bouquet de houx.
    — Les derniers visiteurs viennent de partir, dit-il, tout bas. Ils sont en train de fermer.
    En effet, à travers les branches dépouillées, Gilles reconnut l’un des deux imposants Suisses occupé à rabattre les contrevents extérieurs sur les portes-fenêtres. De la tête, Gilles désigna le côté de la maison sur lequel ouvrait la porte des cuisines qui se trouvaient en sous-sol. Le personnel était justement en train d’en sortir pour gagner les soupentes qui, au-dessus des écuries, lui servaient de logis.
    — On passe par là…
    L’un derrière l’autre, se courbant pour demeurer à l’abri des bosquets et massifs, les quatre hommes se dirigèrent en file indienne vers la petite porte. Tous étaient bien armés et tenaient à la main un pistolet tout chargé.
    La porte de la cuisine, qui n’était pas encore fermée de l’intérieur, s’ouvrit sans peine sous la main de Gilles. La vaste salle basse était vide à l’exception de deux valets occupés à ranger l’argenterie et qui, terrifiés à la vue de ces quatre hommes, vêtus de noir, et armés, se laissèrent ligoter et bâillonner sans pousser seulement un soupir de protestation. Avant qu’on ne lui ferme la bouche, l’un d’eux consentit même à répondre à la question que lui posait Malavoine.
    — Combien sont-ils là-haut ?
    — Il n’y a plus que M. le baron, Mme la baronne, Victorin et Belle-Rose, les valets de monsieur, et Eugénie, la camériste de madame…
    — Ça va !
    Montant l’escalier sans faire de bruit, les quatre hommes débouchèrent dans le vestibule. Les lumières étaient éteintes dans la salle à manger et au pied de l’escalier. Seule, l’enfilade des salons était encore éclairée. Tendant le cou, Gilles aperçut Judith et le faux Kernoa. Assise dans un fauteuil, au coin du feu, les yeux clos, la jeune femme semblait dormir. L’homme installé près d’une table à jeu faisait les comptes. Tous deux se tenaient dans la grande pièce vert pâle qui servait de salle de jeu. Les valets devaient se trouver au fond où les chandelles brûlaient encore mais où la lumière baissait progressivement. Au bout d’un moment, Kernoa lâcha sa plume, s’étira et se laissa aller en

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