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Le trésor

Le trésor

Titel: Le trésor Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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essayons toujours ! Qu’est-ce que vous voulez savoir ?
    — Écoute ! Te souviens-tu de cette nuit où, en compagnie de ton frère, Tudal, tu t’es introduit dans la maison de campagne d’un certain docteur Kernoa, un docteur Kernoa qui venait d’épouser Judith ?
    — Naturellement, je m’en souviens. Qu’est-ce que…
    — Attends un peu ! Ce que vous y avez fait, Tudal me l’a raconté avant de mourir. Vous avez tué Kernoa et puis vous avez emmené Judith pour…
    — Ne me rappelez pas ça !… Depuis la mort de Tudal, je revois trop souvent la scène, la nuit quand j’ai trop bu !
    — Aussi ne t’en reparlerai-je pas. C’est Kernoa qui m’intéresse. Es-tu certain qu’il était bien mort ?
    Cette fois, les yeux de Morvan s’arrondirent.
    — Mort ? Naturellement qu’il l’était ! Et plutôt deux fois qu’une ! En voilà une question !
    — Elle en vaut une autre, crois-moi, car j’ai les meilleures raisons de croire qu’il n’était pas tout à fait mort, qu’il lui restait encore un souffle de vie et que ce souffle a été si bien ranimé qu’à cette heure il se porte comme toi et moi.
    Morvan secoua négativement la tête.
    — C’est pas possible !
    Le cœur de Gilles manqua un battement.
    — Pas possible ? Pourquoi ? Tudal m’a dit qu’il l’avait embroché comme un poulet mais même une grave blessure à la poitrine peut être guérie. Tout dépend de la constitution du sujet, de sa vigueur.
    — Je répète que c’est pas possible ! Non seulement on l’a embroché comme vous dites si bien, mais on l’a aussi enterré !
    La gorge de Gilles se sécha d’un seul coup.
    — Vous l’avez enterré ? Tu en es sûr ?…
    — Sur la lande de Lanvaux, au pied d’un grand pin. Je peux encore vous montrer l’endroit. On était peut-être en rogne, Tudal et moi, mais pas assez fous pour laisser un cadavre derrière nous. On a même lavé le sang sur le dallage avant de jeter le corps dans le coffre de la voiture. Croyez-moi, il était bien mort quand on l’a jeté dans le trou. Il était déjà raide.
    La voix de Morvan rendait un tel son de vérité que Gilles n’insista pas. Le doute n’était plus permis. L’homme qui vivait auprès de Judith n’était bel et bien qu’un imposteur. Mais alors comment se faisait-il qu’elle soutînt si fermement qu’il était bien l’homme épousé jadis ?
    — Encore un mot ? Peux-tu me décrire ce Kernoa ?
    — Bien sûr, on l’a suffisamment observé avant d’attaquer. Un assez beau type, à peu près de ma taille, blond foncé et même un peu rousseau, une gueule qui pouvait plaire à une fille mais avec des yeux d’enfant de Marie.
    — D’enfant de Marie ?
    — Oui, des yeux du ciel, candides et tout…
    Revoyant l’étonnant regard d’or brasillant du compagnon de Judith, Gilles comprit qu’à présent il tenait vraiment la preuve de l’imposture car même si Morvan se trompait, contre toute vraisemblance, sur l’état du cadavre, il n’avait aucune raison de se tromper sur la couleur des yeux de sa victime qui semblait l’avoir frappé.
    — C’est bien, dit-il en se redressant. Je te remercie. À présent, je vais tenir ma promesse. Monsieur de Cagliostro, ajouta-t-il en se tournant vers le comte, je vous demande de poser à cet homme, sans violence, les questions que vous souhaitez lui faire entendre car je ne pourrais que m’opposer à toute voie de fait contre lui. Il n’y a plus aucun doute pour moi qu’il soit réellement et définitivement mon beau-frère…
    — Oh ! allez-y ! fit Morvan. Maintenant que j’ai commencé à répondre, je dirai tout ce que vous voulez. Mais tirez-moi de là, je crève de chaud.
    On l’emmena à l’autre bout de la pièce, on le délia et même on lui tendit un verre de vin qu’il avala d’un trait.
    — Ça va mieux ! Qu’est-ce que vous voulez savoir ?
    Cagliostro posa calmement quelques questions touchant ce qui s’était passé après son arrestation. Morvan admit docilement qu’en dépit des scellés, il était revenu, de nuit et avec un confrère, visiter plus complètement l’hôtel de la rue Saint-Claude. Ce qui l’intéressait, lui, c’étaient bien sûr les objets d’art, l’argenterie, les tapisseries, tout ce qui pouvait se changer en belle monnaie d’or. Mais, l’autre, c’étaient les papiers qu’il recherchait. Et quand Morvan lui en eut fait la remarque, il se contenta de ricaner.
    — Ces papiers

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