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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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travailleurs des
transports à Berlin, grève désavouée par les syndicats et par les socialistes.
Cela provoqua un nouvel assèchement des ressources financières en provenance
des milieux d'affaires, au moment précis où le Parti nazi avait le plus besoin
de fonds pour mener tambour battant la campagne électorale. Gœbbels notait
tristement le 1er novembre : « Le manque d'argent est devenu pour nous une
maladie chronique. Nous n'en avons pas assez pour vraiment mener une grande
campagne. De nombreux milieux bourgeois se sont effrayés de notre participation
à la grève. Beaucoup même de nos camarades de parti commencent à avoir des
doutes. » Le 5 novembre, à la veille des élections : « Dernière attaque.
Tentative désespérée du parti pour éviter la défaite. Nous réussissons à nous
procurer dix mille marks à la dernière minute. Ils vont être jetés dans la
bataille samedi après-midi. Nous avons fait tout ce qui pouvait être fait. Que
le sort maintenant décide. »
    Le sort et le corps électoral allemand décidèrent le 6 novembre
un certain nombre de choses, dont aucune n'était concluante pour l'avenir de la
République vacillante. Les nazis perdirent 2 millions de voix et 34 sièges au
Reichstag, ce qui ramena à 196 le nombre de leurs députés. Les communistes 750
000 voix et les sociaux-démocrates en perdirent autant, si bien que le nombre
des sièges communistes passa de 89 à 100 et celui des sièges socialistes tomba
de 133 à 121. Le Parti national allemand, le seul à avoir soutenu le
gouvernement, gagna près d'un million de voix supplémentaires — de toute
évidence des voix nazies —, et avait maintenant 52 sièges au lieu de 37. Les
nationaux-socialistes avaient beau être encore le premier parti du pays, la
perte de 2 millions de voix était un rude coup. Pour la première fois, la
grande marée nazie n'avançait plus et alors le parti était loin d'avoir la
majorité. La légende de l'invincibilité se brisait : Hitler était dans une
position bien plus faible pour discuter qu'il ne l'avait jamais été depuis
juillet.
    Conscient de cette situation, Papen mit de côté ce qu'il appelle
« son antipathie personnelle » pour Hitler et lui écrivit le 13 novembre pour
l'inviter à « discuter la situation ». Mais Hitler posa tant de conditions dans
sa réponse que Papen abandonna tout espoir de parvenir à une entente avec lui.
L'intransigeance du chef nazi ne surprit pas le piètre politicien qu'était le
chancelier, mais ce qui l'étonna, par contre, ce fut la nouvelle attitude
adoptée par son ami et mentor Schleicher. L'intrigant faiseur de rois était en
effet parvenu à la conclusion que, tout comme Brüning avant lui, Papen ne
servait plus à rien. De nouveaux plans germaient dans son esprit fertile. Son
bon ami Papen devait s'en aller. Il fallait laisser le président totalement
libre de traiter avec les partis politiques, et surtout avec le plus important
d'entre eux. Il conseilla donc la démission de Papen et, le 17 novembre, Papen
et son cabinet démissionnaient. Hindenburg convoqua aussitôt Hitler.
    Leur entrevue du 19 novembre fut moins glaciale que celle du 13
août. Cette fois, le Président lui offrit un fauteuil et reçut son visiteur
pendant plus d'une heure. Hindenburg offrit à Hitler le choix entre deux
possibilités : la Chancellerie s'il pouvait obtenir au Reichstag une majorité
suffisante pour un programme défini, ou bien la Vice-Chancellerie sous la
direction de Papen dans un autre cabinet présidentiel qui gouvernerait par
décrets d'urgence. Hitler revit le président le 21 et échangea également
plusieurs lettres avec Meissner. Mais ils ne parvinrent à aucun accord. Hitler
ne pouvait obtenir la majorité au parlement. Bien que le Parti du Centre
acceptât de le soutenir, à la condition qu'il ne briguât pas la dictature,
Hugenberg refusa la collaboration des nationalistes. Hitler renouvela donc son
exigence de devenir chancelier d'un gouvernement présidentiel, mais, cela, le
président ne voulait pas le lui accorder. S'il devait y avoir un cabinet
gouvernant par décrets, Hindenburg préférait le voir dirigé par son ami Papen.
Comme il le disait dans une lettre envoyée de sa part par Meissner, on ne
pouvait confier un poste pareil à Hitler, « car un tel cabinet aboutira
nécessairement à la dictature d'un parti... je ne puis prendre la
responsabilité de cette situation en mon âme et conscience (11) ».
    Le vieux maréchal était

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