Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
Vom Netzwerk:
« IL faut de l'audace », lui dit Hitler,
et il se lança dans une grande tirade contre Papen. Mais il n'avait pas perdu
espoir. Il parlait parfois comme s'il était déjà chancelier. « Ma tâche est
plus difficile que celle de Bismarck, disait-il. Je dois d'abord créer la
Nation avant même de m'attaquer aux tâches nationales qui nous attendent. »
    Mais, si les nazis étaient anéantis par une dictature militaire
sous l'égide de Papen et Schleicher? Hitler demanda
brusquement à Rauschning si Dantzig, une ville libre alors sous la protection
de la Société des Nations, avait un accord d'extradition avec l'Allemagne.
Rauschning ne comprit pas tout de suite, mais il devint évident par la suite
qu'Hitler cherchait un endroit qui pourrait lui servir d'asile (10). Dans son
journal, Gœbbels par le « de bruits selon lesquels le Führer va
être arrêté ». Pourtant, même maintenant, après la rebuffade qu'il venait
d'essuyer de la part du président du Reich et du
gouvernement de Papen et Schleicher, malgré ses craintes
de voir le parti déclaré hors-la-loi, il était décidé à ne pas quitter les
voies de la « légalité ».
    Il ne voulait pas entendre parler des projets de putsch des S.A.
A part de brèves périodes de dépression, il demeurait persuadé qu'il
atteindrait son but, non pas par la force et sans doute pas en s'acquérant une
majorité parlementaire, mais par les moyens qui avaient porté Schleicher et
Papen au pouvoir : par des intrigues en coulisse, procédé dont ils n'avaient
pas le monopole. Il devait en donner bientôt un exemple. Le 25 août, Gœbbels
conféra avec Hitler à Berchtesgaden et nota : « Nous avons pris contact avec le
Parti du Centre, ne serait-ce que pour faire pression sur nos adversaires. » Le
lendemain, Gœbbels était de retour à Berlin, où il constata que Schleicher
avait déjà connaissance « de nos prises de contact avec le Centre ». Le jour
suivant, il alla voir le général pour en avoir la certitude. Il trouva que
Schleicher avait l'air inquiet à l'idée de voir Hitler et le Centre catholique
s'unir, car, entre eux, ils avaient la majorité absolue au Reichstag. A propos
de Schleicher, Gœbbels écrivait : « Je ne sais pas ce qu'il y a chez lui de
sincère ou de faux. »
    Les contacts avec le Parti du Centre, bien que n'étant jamais
conçus, comme le disait Gœbbels, pour être plus qu'un moyen de faire pression
sur le gouvernement Papen, donnèrent des résultats lors d'un événement comique
qui se produisit au Reichstag et qui marqua le commencement de la fin pour le
chancelier cavalier. Quand la Chambre se réunit le 30 août, les centristes
s'unirent aux nazis pour élire Gœring président du Reichstag. Pour la première
fois donc un national-socialiste présidait l'assemblée quand le Reichstag se
réunit de nouveau le 12 septembre pour commencer ses travaux. Gœring voulut profiter
de cette occasion.
    Le chancelier von Papen avait obtenu par avance du président un
décret prononçant la dissolution de la Chambre : l'arrêt de mort du Reichstag
avait été signé avant même que la Chambre se réunît. Mais, pour cette séance
d'ouverture, il avait oublié de l'apporter. Le chancelier avait au contraire
avec lui le texte d'un discours exposant le programme de son gouvernement,
après avoir acquis l'assurance qu'un des députés nationalistes, d'accord avec
la plupart des autres partis, s'opposerait à un vote sur la motion de censure
déposée contre le gouvernement par les communistes. Dans ce cas, l'objection
d'un seul des quelque six cents membres suffisait à faire ajourner le vote.
    Quand Ernest Torgler, le leader communiste, proposa sa motion
comme amendement à l'ordre du jour, aucun député nationaliste ni autre ne se
leva pour protester. Frick finit par demander une suspension de séance d'une
demi-heure, au nom des nazis.
    « La situation était maintenant sérieuse, déclara Papen dans ses
mémoires, et j'avais été pris au dépourvu. » Il envoya en toute hâte un
messager à la Chancellerie pour aller chercher le décret de dissolution.
    Hitler cependant conférait avec le groupe parlementaire du parti
dans le palais du président du Reichstag, de l'autre côté de la rue. Les nazis
étaient dans un cruel dilemme et bien embarrassés. Les nationalistes, leur
semblait-il, leur avaient fait un coup fourré en ne demandant pas l'ajournement
du vote. Le parti d'Hitler, pour renverser le gouvernement Papen, allait devoir
maintenant

Weitere Kostenlose Bücher