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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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encore au
pouvoir, mais par Hindenburg et Papen, de Genève où il représentait l'Allemagne
à la Conférence du Désarmement, afin de devenir le nouveau ministre de la
Défense dans le cabinet Hitler-Papen. C'était un homme qui, comme le dit par la
suite Hitler, avait toujours eu la confiance du Führer et qui s'était laissé
séduire par son chef d'état-major en Prusse-Orientale, le colonel Walter von
Reichenau, un sympathisant nazi avéré. Lorsque Blomberg arriva à Berlin de
bonne heure, le 30 janvier, il fut accueilli à la gare par deux officiers
porteurs d'ordres contradictoires le concernant.
    Un certain major von Kuntzen, adjoint de Hammerstein, le pria de
se présenter devant le commandant en chef de l'armée. Le colonel Oskar von
Hindenburg, adjoint de son père, intima au malheureux Blomberg l'ordre de se
présenter chez le président de la République. Blomberg se rendit chez le
président, prêta aussitôt serment comme ministre de la Défense et se trouva
ainsi avec les moyens non seulement de réprimer toute tentative de coup de
force préparé par l'armée, mais aussi de veiller à ce que les militaires
soutiennent le nouveau gouvernement qui allait être nommé dans quelques heures.
Hitler fut toujours reconnaissant à l'armée de l'avoir accepté à ce moment
crucial. Peu de temps après, il déclara à un congrès du parti : « Si, à l'heure
de la révolution, l'armée ne s'était pas rangée à nos côtés, alors nous ne
serions pas où nous sommes aujourd'hui. » C'était une responsabilité qui devait
peser lourdement par la suite sur le corps des officiers et qu'ils
regretteraient amèrement un jour.
    En ce matin d'hiver du 30 janvier 1933, la tragédie de la
République de Weimar, cette expérience manquée de quatorze ans, pendant
lesquels les Allemands avaient essayé de faire fonctionner la démocratie,
s'achevait sur un échec, mais au dernier moment, tandis que le rideau tombait,
un incident ridicule se produisit parmi la cohorte disparate des conspirateurs
rassemblés pour enterrer le régime républicain. Papen le décrivit plus tard.
    Vers dix heures et demie, les membres du futur cabinet se
réunirent chez moi et traversèrent le jardin pour se rendre au palais
présidentiel, où nous attendîmes dans le bureau de Meissner. Hitler recommença
aussitôt à se plaindre de n'avoir pas été nommé commissaire pour la Prusse. Il
estimait que cela restreignait grandement son pouvoir. Je lui dis... que l'on
pourrait songer à cette nomination pour plus tard. A cela, Hitler répondit que,
si ses pouvoirs devaient être ainsi limités, il serait obligé d'insister pour
qu'il y eût de nouvelles élections au Reichstag.
    Cela créa une situation absolument nouvelle et le débat
s'anima. Hugenberg, notamment, était hostile à cette idée, et Hitler essaya de
le calmer en déclarant qu'il ne ferait pas de changement dans le cabinet, quels
qu'en puissent être les résultats... Il était alors plus de onze heures, heure
fixée pour notre rendez-vous avec le président, et Meissner me demanda de
mettre un terme à notre discussion, car Hindenburg n'était pas disposé à
attendre plus longtemps.
    Nous nous étions heurtés si violemment que je craignais de
voir notre nouvelle coalition se dissoudre avant même d'être née... On nous
introduisit enfin chez le président, et je procédai aux présentations indispensables.
Hindenburg prononça une brève allocution sur la nécessité d'une complète
coopération dans l'intérêt de la Nation, et nous fit prêter serment. Le cabinet
Hitler était formé (21).
    Ce fut ainsi, par la petite porte, grâce à de sordides
négociations politiques avec les réactionnaires de l'ancienne école qu'il
détestait dans son for intérieur; que l'ancien vagabond de Vienne, épave de la
première guerre mondiale, le violent révolutionnaire, devint chancelier de la
Grande Nation.
    Bien sûr, les nationaux-socialistes étaient en minorité au sein
du gouvernement; ils ne détenaient que 3 des 11 sièges du cabinet, et, à
l'exception de la Chancellerie, ce n'étaient pas des postes-clefs. Frick était
ministre de l'Intérieur, mais il ne contrôlait pas la police, comme c'était le
cas dans la plupart des pays d'Europe : la police, en Allemagne, était entre
les mains de différents États. Le troisième membre nazi du cabinet était
Gœring, mais on ne put lui trouver aucun poste précis; il fut nommé ministre
sans portefeuille, étant entendu qu'il

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