Le Troisième Reich, T1
ressentait von Papen en cette journée du 14 mars fut
vite gâchée quand il apprit que Wilhelm von Ketteler, son ami intime et
collaborateur à la légation allemande, avait disparu dans des circonstances qui
faisaient songer à un guet-apens tendu par la Gestapo. Trois ans plus tôt, un
autre de ses amis et collaborateurs de la légation, le baron Tschirschky avait
fui en Angleterre pour échapper à une mort certaine, les S.S. ayant résolu sa
perte. A la fin d'avril, le corps de Ketteler fut repêché dans le Danube, où
les hommes de main de la Gestapo de Vienne l'avaient jeté après l'avoir assassiné.
[105] Quelques mois plus tard, le 8 octobre, le palais du cardinal, situé en face de
la cathédrale Saint-Etienne, fut mis à sac par des voyous nazis. Innitzer avait
compris trop tard ce qu'était le national-socialisme, et dans un sermon, il
avait flétri les nazis persécuteurs de son Eglise.
[106] Il était veuf à cette époque.
[107] Dans le chapitre précédent.
[108] Voir plus haut.
[109] La phrase est entre parenthèses dans l'original.
[110] Le divorce de von Brauchitsch fut prononcé pendant l'été et, le 24 septembre,
Il épousa Frau Charlotte Schmidt.
[111] D'après le journal de Jodl, Hitler employa un terme plus violent : Hundsfott
(29).Telford Taylor, dans Sword and Swastika, donne de cette scène un compte
rendu plus complet, d'après les mémoires inédits du général Adam.
[112] Selon un mémorandum des Affaires étrangères allemandes en date du 6 août,
Henderson, dans une réunion privée, avait déclaré aux Allemands présents que la
Grande-Bretagne ne songerait pas à risquer fût-ce un seul marin ou un seul
aviateur pour la Tchécoslovaquie et que toute solution raisonnable serait
acceptée, du moment qu'elle ne serait pas imposée par la force (33).
[113] Kleist revint à Berlin le 23 août et montra la lettre de Churchill à Beck,
Hammerstein, Canaris. Oster et aux autres membres du complot. Dans Nemesis of
Power, p. 413, Wheeler Bennett écrit que, d'après des renseignements de source
privée qui lui furent donnés après la guerre par Fabian von Schlabrendorff,
Canaris prit deux copies de cette lettre, une pour lui, l'autre pour Beck,
tandis que Kleist cachait l'original dans sa maison de campagne de Schmenzin,
en Poméranie. Elle y fut découverte par la Gestapo, après l'attentat du 20
juillet 1944 contre Hitler, et contribua à faire condamner Kleist à mort devant
un tribunal du peuple, sentence qui fut rendue et exécutée le 16 avril 1945.
En fait, le contenu de la lettre de Churchill vint à la
connaissance des autorités allemandes bien plus tôt que les conspirateurs
n'auraient pu l'imaginer. J'ai trouvé ce texte dans un mémorandum des Affaires
étrangères allemandes qui, bien que non daté, a été déposé le 6 septembre 1938.
Il porte cette indication : « Extrait d'une lettre de Winston Churchill à un
confident allemand (35). »
[114] L'ambassadeur avait écrit de Berlin à Lord Halifax, le 18 juillet : « Je crois sincèrement
que le moment est venu de serrer sérieusement la vis au gouvernement de Prague.
Si Benès ne peut donner satisfaction à Hitler, il ne satisfera aucun autre chef
sudète... Nous allons être obligés de nous montrer désagréables avec les
Tchèques (38). » Il semble inconcevable que Henderson lui-même ignorât alors
que Henlein n'était qu'un outil entre les mains d'Hitler et avait reçu de lui
l'ordre de multiplier sans cesse ses exigences de façon que Benès ne pût
absolument pas lui « donner satisfaction ». Voir plus haut.
[115] Ceux-là même qui critiquaient le plus sévèrement la politique étrangère de
Chamberlain, dans la presse britannique et au parlement, félicitèrent
chaleureusement le Premier Ministre d'aller à Berchtesgaden. Le
poète lauréat, John Masefield, composa à cette occasion un poème, un péan de
louanges intitulé « Neville Chamberlain », qui parut dans le Times le 16
septembre.
[116] Tant dans ses conversations avec Hitler que dans ses discours aux Communes,
Chamberlain, qui ne semble pas avoir possédé de grandes lumières sur l'histoire
de l'Allemagne, accepta cet usage mensonger du mot « retour ». Les Allemands
des Sudètes avaient appartenu à l'Autriche, jamais à l'Allemagne.
[117] Les éléments principaux des suggestions de Runciman furent soumis au cabinet le
soir du 16 septembre, mais le rapport lui-même ne fut officiellement rédigé que
le 21 et publié le
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