Le Troisième Reich, T1
28, alors qu'il n'offrait plus aucun intérêt pratique en
raison des événements. Wheeler-Bennett signale que certaines parties du rapport
donnent l'impression d'avoir été écrites après le 21 septembre. Quand Runciman
quitta Prague, au matin du 16 septembre, personne, pas même Hitler et les chefs
sudètes, n'avait été jusqu'à proposer que le pays sudète fût cédé à l'Allemagne
sans plébiscite.
[118] Il convient de remarquer que ni le gouvernement français ni le gouvernement
britannique ne publièrent le texte de cette note tchèque quand ils rendirent
publics par la suite les documents justifiant la politique qui conduisit à
Munich.
[119] La déloyauté dont fit preuve Bonnet en la circonstance comporte des détours
trop compliqués pour qu'elle puisse être relatée dans une histoire de
l'Allemagne. Il réussit, entre autres choses, à faire croire aux ministres
français et britanniques que le gouvernement tchèque voulait obtenir des
Français une déclaration qu'ils ne se battraient pas pour la Tchécoslovaquie,
cela afin d'avoir une bonne excuse pour capituler. Voir à ce sujet le Munich de Whee-Ler-Bennett; Munich before and
after. de Herbert Ripha , et Les
Fossoyeurs, de Pertinax.
[120] C'est de cet hôtel, dirigé par Herr Dreesen, un des premiers compagnons nazis
d'Hitler que celui-ci était parti, dans la nuit du 29 au 30 juin 1934, pour
tuer Rœhm et mener à bien l'Épuration sanglante. Le Führer choisissait souvent
cet hôtel pour s'y réfugier quand il voulait rassembler ses pensées et prendre
une décision.
[121] Hitler savait que les Tchèques avaient accepté les propositions
anglo-françaises. Jodl a noté dans son journal que le 21 septembre, à onze
heures du matin, la veille de l'arrivée de Chamberlain, il avait reçu un coup
de téléphone de l'aide de camp d'Hitler : « Le Führer a appris voici cinq
minutes que Prague aurait cédé sans conditions. » A douze heures quarante-cinq,
Jodl notait : « Les chefs de service ont reçu l'ordre de continuer les
préparatifs pour le cas vert, mais de se tenir néanmoins prêts à prendre toutes
les dispositions nécessaires en cas de pénétration pacifique (52). » Il est
cependant possible qu'Hitler ait ignoré les modalités du plan anglo-français
avant que le Premier Ministre ne les lui ait expliquées.
[122] La mobilisation tchèque commença le 23 septembre, à dix heures trente du soir.
[123] Le mémorandum réclamait le retrait, à la date du 1er octobre, de toutes les
forces armées tchèques, y compris la police, etc., occupant les vastes zones
indiquées en dégradé rouge sur la carte. Un plébiscite devait déterminer
l'avenir d'autres zones ombrées en vert. Toutes les installations militaires
devraient demeurer intactes dans les territoires évacués. Tous les matériaux
servant au commerce et aux transports, « en particulier le matériel roulant du
système ferroviaire », devaient être remis intacts aux Allemands : « En
définitive, rien ne doit être enlevé en ce qui concerne les vivres, les
marchandises, le bétail, les matières premières (54), » Les centaines de
milliers de Tchèques habitant le territoire des Sudètes ne seraient même pas
autorisés à emporter leur mobilier et l'unique vache qui faisait vivre la
famille.
[124] La réponse tchèque est un document émouvant et prophétique. « Les propositions
de Godesberg, y était-il dit, nous privent de tout moyen de sauvegarder notre
existence nationale (56) . »
[125] A la fin des entretiens de Godesberg, les correspondants de presse britanniques
et français et le principal correspondant européen du New York Times, qui était
citoyen anglais, se précipitèrent vers les frontières française, belge et
hollandaise, aucun d'eux n'ayant la moindre envie d'être interné en cas de
guerre.
[126] La phrase de Wilson est citée en anglais dans l'original allemand des notes de
Schmidt.
[127] Ces propositions furent également transmises aux Affaires étrangères allemandes
à onze heures du soir, par l'ambassadeur Henderson, qui demanda à ce qu'elles
fussent immédiatement soumises à Hitler.
[128] Parmi ceux-ci, on trouve des récits de première main, écrits par Halder,
Gisevius et Schacht (69). Chacun d'eux contient beaucoup d'éléments
contradictoires et prêtant à confusion; ils se contredisent même sur certains
points. Il convient de se rappeler que ces trois hommes, qui avaient d'abord
servi le régime nazi, s'efforçaient, après
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