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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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qu’elle prenait la bonne décision.
    — Ils travaillaient pour une raclure de Mex. Je connais pas son nom. Wook l’appelait juste « le métèque ».
    Mes synapses s’allumèrent. C’était parti.
    — Qu’est-ce qu’ils faisaient pour lui ?
    — Ça a commencé il y a six, sept mois. Il les a embauchés pour kidnapper deux mecs…
    — Les chercheurs du labo proche de Santa Barbara ? intervint Munro.
    Elle acquiesça.
    — J’en ai plus entendu parler pendant un moment. Ça valait mieux, vu comment ça s’était terminé. Et puis, y a quelques semaines, Wook a eu d’autres boulots. Encore des enlèvements.
    — Qui, cette fois ? demandai-je.
    — J’en sais rien. Franchement. Le premier, c’était pas ici non plus.
    — C’était où ?
    — Plus haut sur la côte. Pas loin de San Francisco, je crois. Vous savez, Wook me disait pas tout. Des fois, même, il me disait rien, pas tout de suite, en tout cas. Il m’en parlait après, surtout si ça avait mal tourné et que ça le foutait en boule.
    Je me demandai ce que faisait Wook quand il se foutait en boule.
    — Vous ne savez rien d’autre sur ceux qu’ils ont enlevés ? insistai-je.
    — Non. Sauf que c’était encore une tronche. Et puis, quelques jours après, ils se sont occupés de quelqu’un d’autre, et là ça a encore foiré.
    Je sentis mes muscles se raidir, le sang me monter à la tête. C’était de Michelle qu’elle parlait.
    — Qui était-ce ?
    — Je sais pas. Mais d’après ce que j’ai entendu, ça devait être une femme.
    Je scrutais les pores de son visage, cherchant à savoir dans quelle mesure elle disait la vérité, mais impossible d’avoir une certitude, dans un sens ou dans l’autre. Je n’avais pas besoin cependant d’entendre le reste de cette histoire, pas pour le moment du moins, et je lui posai une question plus pertinente :
    — Ce Mexicain, qu’est-ce que vous savez de lui ?
    Elle écarta les mains.
    — Rien, répondit-elle d’une voix moins forte. Wook ne m’a rien dit d’autre, je le jure.
    Ça ne collait toujours pas.
    — Donc, votre mari et ses gars ont rencontré cet homme il y a six, sept mois, et juste comme ça, ils ont accepté de faire un boulot extrêmement risqué pour lui ? Ça ne paraît pas très prudent, non ?
    — D’après Wook, ils avaient déjà bossé ensemble. Des années plus tôt.
    — Où ?
    Karen soupira, comme si elle s’en voulait de devoir tout déballer.
    — Y a de ça quatre ou cinq ans, Wook et les gars assuraient la sécurité des livraisons de ce côté-ci de la frontière pour un baron de la drogue mex. Le nouveau, c’était un des anciens lieutenants de ce baron. Wook se souvenait pas de lui, mais ce mec était au courant de trucs que seul quelqu’un qui aurait été là à l’époque pouvait savoir.
    — Quoi, par exemple ?
    Elle me fixa longuement, de plus en plus nerveuse.
    — Le baron mexicain soupçonnait un de ses gars de travailler pour un cartel concurrent. Pour lui piquer son territoire. Wook était là, ce jour-là. Gourou aussi.
    — Gourou ?
    — Gary. Gary Pennebaker. Wook et lui ont fondé les Aigles à leur retour d’Irak.
    Je pensai aux deux visages qui ne faisaient pas partie des morts, sur les photos accrochées au mur du club-house.
    — Bref, ils étaient là tous les deux, et le Mexicain se met à taillader le gars pour le faire parler. Je connais pas les détails, mais c’était moche. Façon Hannibal Lecter. Wook disait que le Mex était un vrai tordu. Gourou a dégueulé devant tout le monde, Wook pouvait plus s’arrêter de rigoler…
    L’expression de Karen s’assombrit, sous l’effet de la gêne, supposai-je, d’avoir été mariée à un citoyen aussi éminent. Ou plus probablement en pensant à ce qui lui était arrivé par la suite…
    — Pour en revenir au nouveau, il était forcément présent ce jour-là, vu la façon dont il racontait cette histoire. C’était un des gros bras du baron. Ça a suffi pour les convaincre d’accepter le boulot.
    Elle nous avait déjà dit qu’elle ne connaissait pas le nom du nouveau, mais je tentai un autre biais :
    — Wook a mentionné le nom du baron ?
    Elle secoua tristement la tête.
    — Et Pennebaker ? Comment se fait-il qu’il n’ait pas été au club-house ?
    Villaverde consultait déjà le dossier de l’ATF sur les Aigles.
    — Apparemment, il a quitté le club après un séjour en prison.
    Il leva les yeux vers Karen pour obtenir confirmation.
    — Exact,

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