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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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    — Allons… Tu sais à quoi on a affaire, ici. Des Mexicains… Mais on a fait ce qu’on a pu. On a envoyé nos propres gars pour faire les tests ADN et poser les bonnes questions. Et à leur avis, c’était bien lui.
    — Vous vous êtes basés sur quoi ?
    — Sur tout ce qu’on a pu dégoter. Les trucs qu’on a trouvés chez lui… sa brosse à dents, des cheveux, du foutre sur les draps. Sa taille, son poids.
    — Des empreintes digitales ?
    — Oui, plusieurs. Elles correspondaient à celles qu’on a trouvées chez lui. Elles collaient aussi avec un dossier que les federales avaient constitué lorsqu’ils l’avaient arrêté, au début de sa carrière.
    Rien de tout cela n’était incontournable. S’il avait assez d’argent, et s’il disposait des relations nécessaires pour le dépenser là où il fallait – et dans sa situation, ce ne devait pas être un problème –, Navarro aurait pu mettre tout cela en scène.
    C’était précisément ce que je croyais.
    Il n’existait aucun moyen d’en être sûr. Pas encore, en tout cas.
    Et ce n’était pas ça le plus important, pour l’heure. Qu’il s’agisse de Navarro ou d’un de ses anciens lieutenants, le plus important était que l’un ou l’autre cherchait quelque chose qu’il croyait en ma possession. A cause d’une faute, d’une erreur de jugement de ma part – ou d’un crime que j’aurais commis, inutile de mâcher ses mots –, cinq ans plus tôt. On récolte toujours ce qu’on a semé, hein ? Toute ma vie j’avais entendu cette connerie. Je n’y avais jamais beaucoup fait attention. Jusqu’à maintenant. Mais si c’était le cas, et si j’avais bien compris, ça voulait dire que le plan de l’ennemi consistait à me mettre la main dessus. Cela voulait dire que j’étais leur poule aux œufs d’or.
    Et ça, je pouvais m’en servir.

46
    La planque était une maison de trois chambres, dans le style ranch, non loin du sommet de la colline, à El Cerrito. Elle ressemblait plus ou moins à ce que j’attendais. Si on était enclin à la générosité, on pourrait dire qu’elle était minimaliste, classique, ou fonctionnelle. Moi, je pense qu’elle sortait tout droit du rayon Goulag d’Ikea. Je ne m’attendais pas vraiment à un confort digne d’un hôtel Four Seasons, mais je me sentais mal à l’aise pour Tess et Alex, d’autant que j’ignorais combien de temps on allait les garder enfermés dans ce trou. L’endroit était sinistre.
    Pourtant, le salon donnait à l’ouest et offrait une vue plutôt agréable sur les toits de la ville et l’océan au-delà, surtout à l’heure où le soleil disparaissait à l’horizon. Des locataires amenés à occuper la maison pour des raisons différentes auraient sans doute trouvé cela excitant. Pas moi. Je restais simplement là, seul, observant sombrement le passage d’un autre jour, en pensant au Mexique, à Michelle, et à la manière dont un seul coup de feu avait créé, on ne savait comment, une sorte d’ondulation cosmique qui, cinq ans plus tard, lui avait valu de recevoir à son tour une balle tout aussi mortelle que la première.
    — Belle vue.
    Tess se glissa près de moi, les yeux fixés sur le paysage. Elle me caressa le dos, puis son bras vint s’enrouler autour de ma taille.
    — Rien n’est trop beau pour ma petite femme, tu le sais.
    Elle eut un petit sourire en coin.
    — Vous me gâtez, cher monsieur.
    Je jetai un coup d’œil derrière moi, vers les chambres. J’entendais Julia et le nouvel agent, Cal Matsuoka, qui bavardaient tranquillement dans la cuisine.
    — Comment va Alex ?
    — Pas terrible. Il est encore très perturbé par ce qui s’est passé. Et le fait de s’installer ici n’arrange rien, pour lui.
    Elle regarda autour d’elle.
    — Je ne sais plus trop quoi lui dire.
    — Nous trouverons un moyen de sortir d’ici, fis-je en hochant la tête.
    Haussant les épaules, elle regarda à l’extérieur. Ses yeux ternis étaient incapables de dissimuler la frustration et le malaise qui grondaient en elle.
    — Qu’arrivera-t-il quand vous aurez arrêté ces types… ceux qui ont tué les motards et l’adjoint ? Que se passera-t-il ? Comment saurons-nous que celui qui les a envoyés ne va pas en lancer d’autres à nos trousses ?
    Elle se tourna pour me faire face. Elle avait l’air vraiment terrifiée.
    — Comment savons-nous si ça finira vraiment un jour ?
    C’était assurément une bonne question, et c’était aussi le

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