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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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de son travail ne verrait jamais le jour, point final.
    McKinnon l’a envoyé se faire foutre. Il a déclaré qu’il ne partirait pas.
    Alors Munro a pété les plombs.
    Il a brandi son Glock. Sans ciller, il a descendu le môme, puis sa mère.
    Je n’en croyais pas mes yeux. Je vois encore le choc et l’horreur sur le visage de la femme, durant la fraction de seconde qui a suivi la mort de son enfant, et la manière, quand Munro lui a tiré dessus, dont sa tête a valsé en arrière comme si elle avait été secouée par une rafale de vent, juste avant de tomber à terre, déjà morte.
    McKinnon a pété les plombs à son tour.
    Il s’est mis à hurler, à nous insulter, à gesticuler frénétiquement, fou furieux, incontrôlable.
    Puis il a tourné les talons.
    Nous nous sommes précipités derrière lui, mais il avait atteint la porte du labo avant que nous le rattrapions… il l’a ouverte à la volée, s’est rué à l’extérieur, continuant à hurler à pleins poumons.
    Et l’enfer s’est déchaîné.
    Je l’ai attrapé le premier et l’ai tiré en arrière au moment où les premiers coups de feu claquaient dans la nuit et que des cris retentissaient autour de nous. Des gardes se précipitaient vers le labo, venant de toutes les directions. Les rafales des Kalachnikov des Mexicains se croisaient en tous sens, les balles pulvérisaient les cloisons de bois. De l’extérieur de l’enceinte se firent entendre les salves de nos gars qui se trouvaient en position pour couvrir notre sortie. A ce chaos général s’ajoutaient les commentaires, secs et péremptoires, qui se déversaient dans mon oreillette.
    Abrutis par l’herbe, la tequila trafiquée et la cocaïne, les pistoleros n’avaient pas les idées claires, et la situation dégénérait. Je poussai McKinnon à travers le labo, le bras gauche passé autour de son cou, tenant de l’autre ma mitraillette à canon court que je pointai vers l’entrée quand les premiers gardes firent irruption. Ils étaient trois. J’ai descendu le premier, Munro le second. Le troisième s’est planqué derrière un comptoir et s’est mis à arroser la pièce.
    J’ai tiré McKinnon à moi, et nous avons plongé tous les deux pour nous mettre à l’abri derrière une armoire, atterrissant lourdement sous une pluie de débris arrachés par les projectiles qui hachaient littéralement tout ce qui se trouvait là. Munro disparut de mon champ de vision, sa voix dans mon oreillette m’informant qu’il allait mettre à l’abri les dossiers de McKinnon – ils se trouvaient à l’arrière, tout au fond du labo. Un autre pistolero surgit sur le seuil, vira sur sa gauche, à l’opposé de son compadre , et avant d’avoir pu prendre la mesure de ce qui se passait je me retrouvai coupé de Munro et coincé par les deux tireurs.
    J’entendis McKinnon jurer et gémir, et je baissai les yeux vers lui.
    Il avait pris une balle, à mi-chemin de l’aine et du genou. Je ne pouvais pas voir si elle était ressortie. Mais même si ce n’était pas joli joli, du moins le sang ne jaillissait-il pas à gros bouillons – ce qui voulait dire que l’artère fémorale n’était peut-être pas touchée. Il avait le visage déformé par la douleur, les yeux luisants d’un mélange de colère et de peur, les mains couvertes de sang, et je compris immédiatement qu’il ne serait pas capable d’aller jusqu’à l’hélico. Je n’étais même pas sûr d’en être moi-même capable – pas avec les deux flingueurs qui venaient de me prendre en tenaille.
    Munro était lui-même dans le pétrin, acculé par d’autres pistoleros ; je l’entendis grogner dans mon oreillette qu’il allait tenter une sortie pour se mettre à couvert.
    J’étais seul avec McKinnon, acculé, le savant recroquevillé à côté de moi – et avec deux cinglés de Mexicains qui n’allaient pas tarder à se jeter sur nous des deux côtés à la fois.
    Dehors, la bataille faisait rage. La vie ne valait pas cher, dans le coin, et Navarro disposait d’une petite armée basée dans l’enceinte, tout un tas de gus totalement défoncés qui ne demandaient qu’à se rouler dans le sang. Nos gars faisaient le maximum, mais le rapport de forces était tel qu’ils essuyaient des pertes, eux aussi. J’entendis que l’un d’eux, puis un second avaient été touchés. Je compris que je devais m’arracher de là, et un peu vite.
    Je n’étais pas sûr de pouvoir m’en sortir en un seul morceau, mais

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