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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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selon lui différent de tout ce qu’on connaissait. Navarro l’essaya, l’apprécia, et cela devint son obsession.
    — McKinnon ne nous a donné que très peu de détails, dit Munro à Villaverde. Il a juste dit que c’était un alcaloïde, qu’il aurait un succès énorme, et il l’a décrit comme « de l’ayahuasca avec des stéroïdes ». Mais Navarro avait un problème. Avec la plupart des hallucinogènes qu’on trouve dans les tribus, comme l’ayahuasca… on a l’impression d’avaler de la vase. Littéralement. Une bouillasse épaisse, dégueulasse, qui a un goût de merde et vous fait vomir pendant des jours. Personne n’aurait envie d’essayer ça. Navarro voulait que McKinnon transforme sa découverte en une pilule facile à avaler, sans les horribles effets secondaires. Et dès que ce serait au point, Navarro pensait y ajouter des composants capables de rendre le produit hautement addictif. Il a menacé McKinnon d’une mort lente… On sait maintenant à quel point il peut être convaincant dans ce domaine. McKinnon s’est donc mis au travail. Et il a réussi. Il nous a dit qu’il avait trouvé comment synthétiser le produit sous forme de pilule, mais il ne l’avait pas encore dit à Navarro. Il avait assez vite compris que cela équivaudrait à signer lui-même son arrêt de mort. Il ne savait pas combien de temps il pourrait le tenir à distance. Nous avons fait des recherches sur McKinnon, et ça collait. Il avait le profil et les compétences nécessaires pour mettre au point un produit de ce genre. Il fallait donc faire quelque chose. On ne pouvait pas se permettre de laisser cette drogue arriver dans la rue. C’est pourquoi il fallait le sortir de là.
    Ou le tuer.
    — Mais vous ne savez pas quels sont les effets de cette drogue ? insista Villaverde.
    — McKinnon ne nous a rien dit de plus. Et il a lancé son SOS. Et apparemment il n’a pas laissé le moindre dossier. En tout cas, nous n’avons rien trouvé.
    Villaverde réfléchissait.
    — Ainsi nous avons un nouveau joueur sur le terrain, celui qui a engagé les motards. Pourquoi toi ? ajouta-t-il en me regardant. Qu’est-ce qu’ils croient que tu peux leur donner ?
    — Je n’en ai aucune idée. Mais ils doivent savoir que j’étais là…
    Je me tournai vers Munro.
    — … que nous étions là… Ils pensent peut-être que j’ai trouvé les notes de McKinnon et que je les ai toujours. Tu y étais aussi, dis-je à Munro. Pourquoi moi, et pas toi ?
    — Bon Dieu, je n’en ai pas la moindre idée, fit-il en haussant les épaules avec nonchalance.
    En résumé, il nous fallait absolument savoir à qui nous avions affaire, pour que Tess et Alex (et moi, peut-être) ne finissent pas leurs jours enfermés dans le pays des merveilles de la protection de témoins. En outre, quelque chose me tracassait.
    Je me tournai de nouveau vers Munro.
    — Que sais-tu de la mort de Navarro ?
    Il eut un petit sourire entendu. Il savait où je voulais en venir.
    — Je ne peux pas jurer que ce salopard est bien mort, si c’est le sens de ta question.
    Je sentis la pression monter en moi.
    — C’est bien le sens de ma question, oui.
    Il haussa de nouveau les épaules.
    — Nous étions à ses trousses, comme tu le sais. La DEA ne prend pas à la légère une attaque contre un de ses agents, surtout lorsqu’un maricón bourré de coke s’en prend à quelqu’un comme Hank Corliss…
    N’importe quel narco, Navarro y compris, devait le savoir. C’était une règle absolue, depuis qu’Enrique Camarena avait été arraché à sa voiture et torturé à mort, au Mexique, au milieu des années 1980. La DEA n’avait pas pris de gants pour déférer ses assassins en justice. Elle avait purement et simplement kidnappé des suspects difficiles à extrader, et leur avait fait passer la frontière clandestinement pour les amener devant un tribunal américain. Pourtant, Navarro s’était attaqué en personne à Corliss, impudemment et à la vue de tous.
    — Les narcos nous ont devancés, poursuivit Munro. A cause de Navarro, la pression était telle qu’ils ont décidé de mettre fin eux-mêmes à la chasse aux sorcières. Mais ils ne pouvaient pas nous le livrer vivant, il en savait beaucoup trop. Ils l’ont invité à bavarder avec eux. Il n’a pas marché.
    — Alors ils l’ont eu en faisant sauter sa voiture, ajoutai-je.
    Je me rappelais avoir parcouru un rapport inter-services à ce sujet.
    — Le rapport du légiste était solide

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