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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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nous sommes posés près de trois heures avant l’aube, persuadés que ça nous donnerait le temps de rejoindre le repaire dans l’obscurité, de récupérer McKinnon et retrouver l’hélico avant l’aurore. Nous avancions rapidement et sans accrocs sur les pentes escarpées et rocheuses et dans les lits des torrents, à travers les forêts de pins et les fourrés de jeunes chênes, de genévriers et de cactus. L’équipe d’assaut comptait huit personnes : moi, Munro, deux hommes du groupe de combat de la DEA et quatre militaires des Forces spéciales. Nous étions armés jusqu’aux dents : mitraillettes Heckler & Koch équipées de sound suppressors , pistolets Glock avec silencieux, couteaux Bowie, gilets pare-balles, lunettes à infrarouges pour la vision nocturne. Nous portions également sur nos casques des caméras vidéo miniaturisées qui envoyaient les images en direct au bureau local de la DEA, à notre ambassade à Mexico, et le Predator qui nous survolait en permanence nous communiquait des visuels en temps réel, via les opérateurs du drone de la base aérienne Peterson, dans le Colorado. Le plan, bien entendu, était de ne pas engager le combat. Nous étions censés nous introduire dans les lieux, exfiltrer notre homme et disparaître avant qu’ils comprennent que nous étions là.
    Ça ne s’est pas du tout passé comme prévu.
    Munro et moi avons passé sans trop de difficulté le poste de sécurité endormi. Il y avait un seul garde, que nous ne pouvions éviter. Munro l’a liquidé avec son poignard. Nous avons trouvé McKinnon là où il nous avait dit qu’il serait : dans son labo. C’était un homme proche de la soixantaine, de taille moyenne, un peu maigre, barbiche argentée et yeux bleu clair brillants d’intelligence. Il portait un chapeau de cow-boy en paille blanc où était fixé un scorpion en argent, et une chemise western à boutons-pression. Une vieille serviette de cuir était posée sur le comptoir à côté de lui. Il a paru effrayé et excité à la fois de nous voir là, et très impatient de s’en aller. Mais il y avait un os.
    Il n’était pas seul.
    Une femme se trouvait avec lui, dont il n’avait pas parlé dans son message, une indigène qui lui faisait la cuisine et le ménage. Une femme à laquelle il était très lié, de toute évidence, car elle avait risqué sa vie en lui faisant parvenir un téléphone – celui dont il s’était servi pour nous appeler. Elle avait un gosse, son fils à elle, un garçon de trois ou quatre ans… En y repensant, aujourd’hui, j’ai l’impression d’avaler de travers. Et elle était enceinte. De McKinnon. Elle avait déjà le ventre rond.
    Il ne partirait pas sans elle. Ni sans le gosse.
    Ce qui posait un problème.
    Un énorme problème.
    Aucune limousine ne nous attendait devant la porte. Nous devions sortir sans attirer l’attention des gardes. Sans faire le moindre bruit. Puis nous retaper les cinq kilomètres de piste jusqu’à l’hélico. Sur un sol difficile. Dans le noir.
    Munro déclara à McKinnon qu’il était hors de question que la femme et l’enfant fassent le voyage. Ils nous ralentiraient et trahiraient immanquablement notre présence, ce qui nous vaudrait à tous de nous faire tuer. Les lieux étaient gardés par une armée de pistoleros bourrés de cocaïne, et Munro n’avait pas envie qu’ils sachent que nous étions là.
    McKinnon était furieux. Il refusa purement et simplement de partir sans eux.
    Munro était intraitable. Il s’est mis en rogne.
    Et tout a dérapé.
    McKinnon a déclaré que ce n’était pas négociable.
    Munro lui a rétorqué que ce n’était pas lui qui décidait du scénario, il railla sa naïveté, lui demanda comment il pouvait être sûr que le bébé était le sien, se moqua de lui : il avait sans doute été dupé par cette femme, qui le voyait comme son ticket de sortie de ce trou à rats et comptait sur lui pour la faire entrer aux Etats-Unis.
    J’intervins en faveur de la femme et du garçon. Je dis à Munro que nous pouvions porter le gosse, et qu’elle connaissait sans doute le terrain beaucoup mieux que nous. Munro s’en prit à moi, grognant que notre mission ne consistait pas à sauver des otages innocents mais à ramener une fripouille qui se faisait payer pour trouver des moyens inédits de détruire la vie des gens. Nous ne lui devions rien du tout, siffla Munro. Nous n’étions pas là pour le secourir, mais pour nous assurer que le produit

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