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L'énigme de l'exode

L'énigme de l'exode

Titel: L'énigme de l'exode Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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non seulement transformé, mais investi d’une mission. De tous les dons de Dieu, c’était sans doute le plus grand. Il avait perdu des années avec les contrefaçons médiévales comme le Saint-Suaire et le Voile de Véronique. Mais il n’avait jamais douté une seule fois, ni envisagé de renoncer. Le Seigneur ne confiait pas au hasard des missions de cette importance. Puis il avait fini par trouver la bonne piste et l’avait suivie sans relâche. Aujourd’hui, il était tout près du but. Il le sentait. Il le savait. Le temps de la lumière était venu, aussi sûrement que le soleil se levait à l’aube.
    La torche de Peterson balaya les murs de la pièce. Celle-ci mesurait environ vingt-cinq mètres de long et huit mètres de large. Tout était recouvert de poussière. Un bassin profond était encastré dans le sol, au bout d’un large escalier. Celui-ci était divisé par un muret de pierre, afin que les membres de la communauté descendent impurs d’un côté et remontent purifiés de l’autre. Les murs étaient ornés de peintures antiques, dont les pigments avaient été ternis par le passage du temps, les toiles d’araignées, la poussière et les déjections des vers. Peterson en essuya une de la paume de la main et orienta sa torche obliquement pour voir la scène. Il s’agissait d’une femme en bleu portant un enfant sur les genoux. Il cligna des yeux pour refouler ses larmes.
    — Révérend ! Regardez !
    Le pasteur se retourna et vit Marcia tendre sa torche vers le plafond en coupole. Également peint, celui-ci représentait le ciel, un soleil d’un orange étincelant qui approchait du zénith, des constellations d’étoiles jaunes, une lune pleine et laiteuse, et des planètes rouges. Le jour et la nuit réunis. Peterson, les yeux rivés sur la peinture, sentit son cœur gonfler de joie. Il tomba à genoux, pétri de gratitude et d’adoration.
    — Rendons grâce ! s’exclama-t-il.
    Il regarda autour de lui jusqu’à ce que tous les jeunes étudiants soient à genoux. Même Griffin s’exécuta, entraîné par cet élan collectif.
    — Je sais que mon Rédempteur est vivant ! s’écria le pasteur, dont la voix résonna dans toute la pièce. Et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera. Quand je n’aurai plus de chair, je verrai Dieu.
    Exultant, il répéta :
    — Oui, quand je n’aurai plus de chair, je verrai Dieu !

    IV
    Naguib Hussein rentrait faire son rapport au commissariat de Mallawi lorsqu’il décida de faire un détour par Amarna. Là-bas, il se présenterait aux autorités et demanderait si une jeune fille avait disparu.
    Un gars de la police touristique faisait des tours avec sa moto en faisant vrombir le moteur et en freinant brusquement pour projeter des jets de poussière et de sable avec sa roue arrière. Sur des bancs en bois, sous un auvent de fortune, son chef et deux de ses collègues le regardaient en buvant du chaï . Naguib prit son mal en patience. Les relations entre les services étaient tendues et tout le monde se prenait de haut. Il attendit que l’officier se manifeste, mais celui-ci continua à l’ignorer comme s’il ne l’avait pas vu arriver. Le feu commença à lui monter aux joues. La mine renfrognée, il sortit de sa voiture pour se planter devant le type, qui ne put faire semblant de ne pas le voir mais ne se leva pas pour autant.
    — Oui ? demanda l’officier.
    Naguib fit un signe de tête vers l’est, en direction des collines.
    — Je reviens du désert, annonça-t-il.
    — Si c’est pour ça qu’on vous paie...
    — Un guide y a emmené des touristes la nuit dernière. Ils ont trouvé une fille.
    — Une fille ? s’étonna l’officier. C’est-à-dire ?
    — Le cadavre d’une fille, si vous préférez. Enveloppé dans une bâche.
    L’officier retira ses lunettes et se leva. Il était grand, d’allure soignée. Cheveux ras, ongles impeccables, moustache soyeuse, il portait particulièrement bien l’uniforme.
    — Je ne savais pas, dit-il d’un ton subitement sérieux en tendant la main. Capitaine Khaled Osman, à votre service.
    — Inspecteur Naguib Hussein.
    — Vous êtes nouveau ici, inspecteur ? Je ne me rappelle pas vous avoir vu.
    — Je suis arrivé il y a six semaines. J’étais à Minya avant.
    — Vous avez dû faire une sacrée bourde pour atterrir ici.
    Naguib prit un air goguenard. Il avait enquêté sur un réseau de revente d’équipement militaire au marché

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