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L'énigme de l'exode

L'énigme de l'exode

Titel: L'énigme de l'exode Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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alliance avec Dieu. Il rompt cette alliance. Dieu le punit. À chaque fois, c’est la même histoire. Adam et Eve sont chassés du jardin d’Éden. Caïn est exilé pour avoir tué Abel. La femme de Loth est changée en statue de sel. Abraham part en Égypte. Babel, Noé, Isaac, Jacob... La liste est longue, et pour cause : ce n’est pas de l’Histoire. C’est de la propagande. Et dans ce cas, c’est de la propagande religieuse, élaborée après la défaite des Juifs face aux Babyloniens, destinée à convaincre le peuple qu’il avait provoqué sa propre perte et son exil en désobéissant à son Dieu.
    Fatima s’interrompit un instant, avala une gorgée d’eau et s’efforça de sourire pour détendre l’atmosphère.
    — Vous savez, reprit-elle, à chaque fois que les historiens ont pu confronter la tradition avec l’Histoire, ils ont découvert la même chose : les événements relatés de mémoire d’homme reposent sur des faits pouvant raisonnablement être considérés comme réels, mais plus on remonte dans le temps, moins les informations sont fiables et plus on s’éloigne de la réalité. Il existe cependant une exception. En général, les mythes fondateurs trouvent leur origine dans une parcelle de vérité. En ce qui concerne le peuple juif, le mythe fondateur est sans aucun doute l’Exode. Toute la Bible est axée autour de cet événement. Alors je suis prête à admettre une éventuelle fuite d’Égypte. Malheureusement, la seule preuve d’un exode au cours du deuxième millénaire avant Jésus-Christ concerne les Hyksos, qui ont quitté l’Égypte deux siècles avant la fondation d’Amarna. Comment se fait-il que l’exode des Juifs n’ait laissé aucune trace ? Il ne s’agissait pas que de quelques centaines de personnes, ni même de quelques milliers. D’après la Bible, les Juifs représentaient plus de la moitié de la population d’Égypte. Même si l’on considère que ce chiffre est exagéré, croyez-vous qu’un tel déplacement ait pu passer inaperçu ? Savez-vous, monsieur Stafford, qu’il existe une stèle rapportant l’histoire de deux esclaves qui ont fui l’Égypte pour Canaan ? Deux ! Et vous voudriez nous faire croire que des dizaines de milliers de précieux artisans sont brusquement partis sans que personne ne réagisse. Et puis, ne croyez-vous pas que l’on aurait retrouvé des traces de leur séjour de quarante ans dans le Sinaï ? Ne serait-ce qu’une trace ? Les archéologues ont découvert des sites datant des ères prédynastique, dynastique, gréco-romaine et islamique. Et concernant l’Exode ? Rien. Pas une pièce, pas un tesson de poterie, pas une tombe, pas même les vestiges d’un feu de camp. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir cherché.
    — L’absence d’indice n’est pas un indice d’absence, fit remarquer Stafford.
    — Si, justement, rétorqua Fatima. Ce n’est pas une preuve d’absence, je vous l’accorde, mais c’est un indice. Si les Hébreux avaient passé beaucoup de temps en Égypte, ils auraient laissé des traces. Pas de traces, pas d’Hébreux. Affirmer le contraire serait tenir un raisonnement fallacieux. Et lorsqu’on trouve des preuves, celles-ci contredisent de façon flagrante les récits bibliques. Vous parliez tout à l’heure de Jéricho, la cité qui s’est s’écroulée au son des trompettes de Josué. Si votre thèse était correcte, on aurait retrouvé les traces d’une destruction qui aurait eu lieu vers 1300 avant Jésus-Christ. Mais les preuves archéologiques sont formelles : Jéricho n’était même pas occupée à cette époque. Elle a été détruite au XVI e siècle avant Jésus-Christ et quasiment abandonnée jusqu’à la fin du X e siècle.
    — Oui, mais...
    — Les premiers récits bibliques relèvent de la pure invention, monsieur Stafford. Ils n’ont été écrits qu’après l’exil babylonien, vers 500 avant Jésus-Christ, plus de huit cents ans après la mort d’Akhénaton.
    — D’après des textes beaucoup plus anciens...
    — Des textes de qui ? Êtes-vous en possession de ces textes ? Ou partez-vous du principe qu’ils existent ? Et s’ils existent, comment expliquez-vous tous les anachronismes : des chameaux en Égypte, un millier d’années avant que ces animaux aient été introduits dans le pays ; des cités comme Ramsès et Saïs, fondées des centaines d’années après le règne d’Akhénaton ; une carte géographique qui n’existait pas au XIII e siècle

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