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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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pas qu’il pût encore porter
un ou deux coups efficaces. « Vous n’êtes pas les bienvenus ici, cria-t-il
en approchant, à moins que vous ne soyez venus déposer vos âmes misérables
devant Dieu.
    — Nous
avons déjà déposé nos âmes devant nos dieux, fit Arthur d’un ton affable.
    — Païens !
cracha le géant, qui devait être le fameux Cadoc. Vous êtes venus porter le fer
et l’acier dans un endroit où les enfants du Christ jouent avec l’agneau de
Dieu ?
    — Nous
sommes venus en paix », insista Arthur.
    L’évêque lança
un gros glaviot jaune en direction du cheval d’Arthur : « Tu es
Arthur ap Uther ap Satan et ton âme est un immonde chiffon.
    — Et
vous, j’imagine, vous êtes l’évêque Cadoc », répondit courtoisement
Arthur.
    L’évêque se
plaça à côté de la croix et, avec l’extrémité de son bâton, traça une ligne sur
le chemin : « Seuls peuvent franchir cette ligne les fidèles et les
pénitents, car c’est la terre sainte de Dieu. »
    Arthur
considéra quelques instants ce coin pouilleux, puis adressa un sourire grave à
l’intraitable évêque : « Je n’ai aucune envie de fouler la terre de
votre Dieu, l’évêque, mais je vous demande pacifiquement de nous amener le
dénommé Ligessac.
    — Ligessac,
rugit Cadoc comme s’il s’adressait à des milliers de fidèles, est un enfant
saint et béni de Dieu. Il a trouvé refuge dans ce sanctuaire, et ni toi ni
aucun autre seigneur ne saurait envahir ce sanctuaire. »
    Arthur sourit :
« C’est un roi qui règne ici, l’évêque, non votre Dieu. Seul Cuneglas peut
offrir un sanctuaire, et il ne l’a pas fait.
    — Mon
roi, Arthur, répliqua fièrement Cadoc, c’est le Roi des Rois, et Il m’a ordonné
de te refuser l’entrée.
    — Vous me
résisterez ? demanda Arthur sur un ton de surprise courtoise.
    — Jusqu’à
la mort ! » cria Cadoc.
    Arthur secoua
tristement la tête : « Je ne suis pas chrétien, l’évêque, mais ne
prêchez-vous point que votre autre monde est un lieu de pures délices ? »
Cadoc ne répondant rien, Arthur haussa les épaules. « Alors je vous fais
une faveur, n’est-ce pas, en vous précipitant vers votre destination ? »
    Il tira
Excalibur.
    L’évêque se
servit de son bâton pour approfondir la ligne qu’il avait tracée sur le chemin
de boue. « Je vous interdis de franchir cette ligne, cria-t-il, je vous l’interdis
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ! » Puis il leva le bâton
et le pointa vers Arthur. Il le brandit ainsi l’espace d’une seconde, puis le
pointa sur chacun de nous l’un après l’autre, et je confesse que j’en eus un
frisson. Cadoc n’était pas Merlin, et le pouvoir de son Dieu, me dis-je, n’avait
rien à voir avec celui des dieux de Merlin. Mais je frissonnai lorsqu’il pointa
son bâton sur moi et touchai ma cotte de fer et crachai sur la route. « Je
m’en vais prier, maintenant, Arthur, prévint Cadoc, et si vous voulez vivre,
faites demi-tour et quittez ce lieu, car si vous passez devant cette sainte
croix, je vous jure, par le doux sang du Seigneur Jésus-Christ, que vos âmes
souffriront  le  tourment  des  flammes  éternelles. Vous  serez maudits du
début jusqu’à la fin et des voûtes du ciel jusqu’aux basses fosses de l’enfer. »
Quand il en eut fini avec sa malédiction, il cracha à nouveau et s’en retourna.
    Arthur essuya
Excalibur avec les basques de son manteau, puis remit l’épée au fourreau. « Il
me semble que nous ne sommes pas les bienvenus », fit-il légèrement amusé.
Puis il se tourna et fit signe à Balin qui était le plus âgé des cavaliers présents.
« Prends tes cavaliers, lui ordonna Arthur, et va derrière le village.
Assure-toi que personne ne puisse s’échapper. Dès que tu seras sur place, je
fouillerai les maisons avec Derfel et ses hommes. Et écoutez-moi bien ! -
il haussa le ton afin que les soixante hommes pussent l’entendre  – ces
gens vont résister. Ils vont nous injurier et nous combattre, mais nous n’avons
de querelle avec aucun d’entre eux. Sauf avec Ligessac. Vous ne leur volerez
rien ni ne leur ferez du mal inutilement. Vous devez les traiter avec respect
et opposer le silence à leurs malédictions. » Il s’exprima d’une voix
ferme puis, quand il fut certain que tous nos hommes l’avaient bien compris, il
sourit à Balin et lui fit signe d’avancer.
    Les trente
cavaliers en armure filèrent au galop,

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