Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
siens n’étaient
pas aussi ajustés et délicats que ceux de Guenièvre. Ceinwyn avait probablement
emprunté des habits de chasse dont son frère ne voulait pas, et ses habits trop
longs et flottants lui donnaient un air de garçonne à côté de l’élégance
raffinée de Guenièvre. Ni l’une ni l’autre ne portait de lance, mais Bors, le
cousin et champion de Lancelot, en portait une pour Ceinwyn, au cas où l’envie
lui prendrait de participer à la curée. Arthur avait insisté pour que sa Guenièvre
enceinte ne prît pas de lance. « Tu dois faire attention, aujourd’hui,
dit-il en la reposant à terre sur la rive sud du Severn.
    — Tu te
fais trop de mauvais sang. » Elle me retira la longe des mains et, passant
la main dans son épaisse chevelure rousse, elle se tourna vers Ceinwyn. « Vous
tombez enceinte, et les hommes vous croient de verre ! » Elle se
glissa aux côtés de Lancelot, de Ceinwyn et de Cuneglas, pour nous laisser,
Arthur et moi, nous diriger vers la vallée feuillue où les chasseurs de
Cuneglas avaient repéré pléthore de gibiers. Il pouvait bien y avoir une
cinquantaine de chasseurs au total, pour la plupart des guerriers, bien qu’une
poignée de femmes eût choisi de nous accompagner tandis qu’une quarantaine de
serviteurs fermaient la marche. L’un d’eux sonna de sa corne pour prévenir les
chasseurs, à l’autre bout de la vallée, qu’il était temps de rabattre le gibier
vers la rivière. Soupesant sa longue et lourde lance à sanglier, chacun prit sa
position dans la ligne. C’était une froide journée de fin d’été, assez froide
pour qu’un nuage de buée se formât à chacune de nos respirations, mais la pluie
avait cessé, et le soleil brillait sur les champs en jachère bordés d’une brume
matinale. Arthur était d’excellente humeur, se délectant de la beauté du jour,
de sa jeunesse et de la chasse en perspective. « Encore un banquet, me
dit-il, et tu peux rentrer chez toi te reposer.
    — Encore
un banquet ? » demandai-je d’un air lugubre, la tête encore engourdie
et fatiguée par les effets persistants du breuvage que Merlin et Nimue m’avaient
fait avaler au sommet du Dolforwyn.
    Arthur me
donna une tape sur l’épaule. « Les fiançailles de Lancelot, Derfel. Puis
nous rentrons en Dumnonie. Et au travail ! » Il était visiblement
ravi de cette perspective et me confia avec enthousiasme ses projets pour le
prochain hiver. Il y avait quatre ponts romains en ruines qu’il voulait
reconstruire, puis il enverrait les maçons du royaume achever le palais royal
de Lindinis. Lindinis était cette ville romaine tout près de Caer Cadarn, où se
déroulaient les acclamations royales de la Dumnonie. Et Arthur voulait en faire
la nouvelle capitale. « Il y a beaucoup trop de chrétiens à Durnovarie »,
lâcha-t-il, tout en s’empressant d’ajouter, comme à son habitude, que
personnellement il n’avait rien contre les chrétiens.
    « Le seul
problème, répliquai-je sèchement, c’est que eux, ils ont quelque chose contre
vous.
    — Certains »,
avoua-t-il. Avant la bataille, alors que la cause d’Arthur paraissait
désespérée, les adversaires d’Arthur avaient pris du poil de la bête. Et ce
parti était conduit par les chrétiens, ces mêmes chrétiens qui avaient la
tutelle de Mordred. La cause immédiate de cette hostilité était le prêt forcé
qu’Arthur avait extorqué à l’Église pour financer la campagne qui s’était terminée
à Lugg Vale. Et ils lui en gardaient une vive rancœur. Pour ma part, je
trouvais étrange cette Église qui prêchait les mérites de la pauvreté et qui ne
pardonnait jamais à un homme de lui emprunter son argent.
    « Je
voulais te parler de Mordred, reprit Arthur, expliquant pourquoi il avait
recherché ma compagnie en cette belle matinée. D’ici dix ans, il sera assez
grand pour monter sur le trône. Dix ans, ce n’est pas long, pas long du tout,
et il faut veiller à son éducation au cours de ces dix années. Il faut lui
enseigner les lettres, lui apprendre à manier l’épée, lui apprendre le sens des
responsabilités. » Je l’approuvai d’un signe de tête, mais sans grand
enthousiasme. Ce gamin de cinq ans apprendrait sans doute tout ce que voulait
Arthur, mais je ne voyais pas en quoi cela me concernait. Arthur avait d’autres
idées en tête. « Je veux que tu sois son tuteur, me dit-il.
    — Moi !
m’exclamai-je, surpris.
    — Nabur
se soucie davantage

Weitere Kostenlose Bücher