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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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champion,
à moins que tout le travail de la Dumnonie ne repose sur ses épaules.
    — Certes,
Dame. » Je n’étais pas hostile à cet honneur, car c’était un grand honneur
en vérité, même s’il avait un prix. Dans la bataille, je devrais affronter tous
les champions qui se présentaient en combat singulier, mais dans la paix cela
me vaudrait une fortune et un statut sans commune mesure avec mon rang actuel.
J’avais déjà le titre de Seigneur et des hommes pour tenir mon rang, et le
droit de peindre mon emblème sur le bouclier de ces hommes, mais c’est un
honneur que je partageais avec une quarantaine d’autres chefs de la Dumnonie.
Etre le champion du roi ferait de moi le premier guerrier du pays, même si je
ne voyais pas bien comment un homme pouvait prétendre à ce statut du vivant d’Arthur.
Ou même tant que Sagramor serait encore en vie. « Sagramor, dis-je
prudemment, est plus grand guerrier que moi, Seigneur Prince. » En
présence de Guenièvre, il fallait que je pense à l’appeler prince de temps à
autre, même s’il n’aimait pas ce titre.
    Arthur balaya
mon objection d’un revers de main. « Je fais de Sagramor le Seigneur des
Pierres, et il n’aspire à rien de plus. » Cette seigneurie faisait de lui
l’homme qui devrait garder la frontière saxonne, et je n’avais aucune peine à croire
que notre Sagramor à la peau noire et aux yeux sombres se réjouissait de cette
mission belliqueuse. « Et toi, Derfel, reprit-il en m’enfonçant son doigt
dans les côtes, tu seras le champion.
    — Et qui
sera la femme du champion ? demandai-je sèchement.
    — Ma sœur
Gwenhwyvach », dit Guenièvre, qui ne me quittait pas des yeux.
    J’étais
reconnaissant à Merlin de m’avoir prévenu. « Vous me faites trop d’honneur,
Dame », répondis-je d’un ton mielleux.
    Guenièvre
sourit, satisfaite de mon acquiescement tacite. « Avais-tu jamais pensé,
Derfel, que tu épouserais une princesse ?
    — Non,
Dame. » Gwenhwyvach, comme Guenièvre, était bel et bien une princesse, une
princesse de Henis Wyren, bien que Henis Wyren ne fût plus. Ce triste royaume
portait désormais le nom de Lleyn et il avait pour souverain le sinistre
envahisseur irlandais, le roi Diwrnach.
    Guenièvre tira
sur les longes pour calmer sa meute excitée. « Tu seras fiancé dès notre
retour en Dumnonie, dit-elle. Gwenhwyvach a consenti.
    — Il y a
un obstacle, Seigneur », dis-je à Arthur.
    Guenièvre tira
de nouveau un coup sec, sans nécessité. Mais elle avait horreur de la moindre
opposition et elle passa ainsi ses nerfs sur ses chiens plutôt que sur moi.
Elle ne me détestait pas en ce temps-là, mais elle ne m’aimait pas particulièrement
non plus. Elle savait mon aversion pour Lancelot, et cela la prédisposait sans
doute contre moi, mais elle ne devait pas y attacher trop d’importance, car
après tout je n’étais jamais que l’un des chefs de guerre de son mari. Un grand
gaillard obtus à la chevelure blond filasse, qui manquait des grâces civilisées
qu’elle prisait tant. « Un obstacle ? me demanda-t-elle dangereusement.
    — Seigneur
Prince, répondis-je, insistant pour m’adresser à Arthur plutôt qu’à sa femme, j’ai
prêté serment à une dame. » Je pensais à l’os dans ma bourse. « Je n’ai
aucun droit sur elle et je ne puis rien en attendre non plus, mais si elle me
réclame, je suis son obligé.
    — Qui ?
demanda aussitôt Guenièvre.
    — Je ne
puis le dire, Dame.
    — Qui ?
insista Guenièvre.
    — Il n’est
pas obligé de le dire. » Arthur prit ma défense et sourit. « Pendant
combien de temps cette dame peut-elle en appeler à ta loyauté ?
    — Pas
bien longtemps. Une affaire de quelques jours. » Car du jour où Ceinwyn
serait fiancée à Lancelot, je pourrais me considérer délié de mon serment.
    « Bien »,
fit-il avec énergie tout en souriant à Guenièvre, comme pour l’inviter à
partager son plaisir. Mais Guenièvre avait un air maussade. Elle détestait
Gwenhwyvach, qu’elle trouvait sans grâce et ennuyeuse, et elle brûlait d’envie
de la marier pour l’éloigner d’elle. » Si tout se passe bien, conclut Arthur,
tu pourras te marier à Glevum le même jour que Lancelot et Ceinwyn.
    — Ou
réclames-tu ces quelques jours, demanda Guenièvre d’un ton acide, pour trouver
toutes les raisons du monde de ne pas épouser ma sœur ?
    — Dame,
répondis-je sincèrement, ce serait pour moi un honneur que

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