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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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plus fort qu'eux. Et lorsque le jour se lèverait, l'équipage des deux vaisseaux verrait deux cents pirogues de guerre patrouiller dans le golfe. Sans aucun ami à terre, ils partiraient certainement.
    Les mois de préparation soigneuse s'étaient révélés payants. Pourtant, maintenant que tout était fini, Selim sentait un vide étrange, et ce ne fut que peu avant l'aube qu'il put trouver le sommeil.
    White et Weltden trouvèrent la pirogue abandonnée, prisonnière de quelques branches basses en lisière de la mangrove. Aucun signe du second Siamois : sans pagaie, la pirogue ne lui servait pas à grand-chose.
    Ils changèrent vite d'embarcation et se dirigèrent de nouveau vers la mer. Si seulement ils pouvaient arriver à portée de voix du Curîana ou du Résolution avant qu'une des pirogues indigènes ne les accostât ! Weltden estima que le Curtana était à environ un demi-mille. Aucune des pirogues ne semblait bouger pour le moment : le soleil était à peine levé et les bateliers n'avaient vraisemblablement pas encore commencé à patrouiller.
    Peu habitués à la pirogue indigène, les deux hommes avancèrent lentement jusqu'au moment où ils apprirent à synchroniser leurs mouvements. White se tenait à la proue, pagayant avec son bras valide et grimaçant à cause de la douleur dans son épaule. Pour chaque coup de pagaie de Weltden, White devait en donner deux pour maintenir un rythme régulier. En trente minutes, ils avaient couvert presque la moitié de la distance. La sueur leur dégoulinait le long du visage et White était de plus en plus pâle.
    Ils avancèrent un quart d'heure de plus sans inci-dent. Ils savaient que ce n'était qu'une question de temps avant que les pirogues ne les hèlent, car ils étaient maintenant plus près des vaisseaux que les autres pirogues. Les indigènes ne manqueraient pas de se demander pourquoi une de leurs embarcations s'approchait des bateaux farangs. Ils continuèrent à se diriger en ligne droite vers le navire le plus proche, le Curtana, à environ une encablure de là.
    Ils couvrirent une trentaine de brasses avant que l'appel redouté ne leur parvînt de quelque part sur leur gauche. Les deux Anglais se regardèrent et redoublèrent leurs efforts. Leur pirogue bondit en avant, mais le changement de rythme non concerté la fit zigzaguer. Les deux hommes jurèrent tandis qu'ils perdaient des moments précieux à s'adapter au nouveau rythme. La douleur dans l'épaule de White se fit plus aiguë.
    A leur grande horreur, ils remarquèrent que leurs efforts avaient permis à la pirogue indigène de se rapprocher de la leur. Elle se trouvait à vingt brasses et la distance diminuait. D'autres, alertées par le cri, se lancèrent à la poursuite. Bientôt, une douzaine d'embarcations convergeaient sur les Anglais, les indigènes s'encourageant mutuellement.
    White et Weltden n'étaient pas à plus d'une demi-encablure du Curtana et il semblait impossible que son équipage n'entendît pas les hurlements. Un instant plus tard, ils reconnurent le cri d'une vigie anglaise. Leur moral remonta, et White, les yeux fiévreux, le bras traversé d'une douleur atroce, redoubla d'efforts. Weltden posa sa rame. White le dévisagea avec incrédulité. La pirogue se mit à tourner en rond.
    « Que diable... »
    Weltden ignora White et mit ses mains en porte-voix dans la direction du vaisseau. « Au secours ! C'est votre capitaine ! Au secours, vite ! »
    White jura. Pourquoi ce crétin avait-il fait ça ? Le vaisseau les avait vus de toute façon. Ils avaient perdu de précieuses secondes.
    A huit brasses de distance au plus, deux pirogues indigènes avançaient de front tandis que les Anglais étaient encore à une bonne cinquantaine de brasses du Curtana. La course semblait quasi terminée. Puis, soudain, la sirène d'un bateau retentit, suivie quelques secondes plus tard du grondement d'un canon. Les pirogues de tête ralentirent. Puis le Résolution fit également retentir sa sirène. White faillit pleurer de joie à ce son familier. Des cris d'encouragement s'échappaient des deux vaisseaux.
    « Ils mettent une chaloupe à la mer, cria Weltden. Allez, Sam ! Ce n'est pas le moment de renoncer. » Mais White était à bout de forces. Son visage était couleur de cendre, la bandage de fortune autour de son épaule trempé de sang. Il laissa échapper sa pagaie et s'effondra.
    Un autre coup de canon traversa le golfe. Weltden se retourna tout en continuant à pagayer. Une

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