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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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instantanés. Les deux hommes se précipitèrent pour attraper le poignard mais le Siamois fut le plus rapide. Tandis qu'il se baissait, White lui assena un coup de poing sur la nuque. L'homme s'écroula mais s'accrocha au poignard. Il se retourna brusquement et envoya de violents coups à l'aveuglette. L'arme atteignit White juste au-dessous de l'épaule. Comme l'homme s'écartait pour recommencer, Weltden apparut derrière lui : il tenait sa chemise bien serrée dans ses mains. Il la fit passer par-dessus la tête de l'homme, autour de son cou, et tira brusquement dessus. Les yeux du Siamois lui sortirent des orbites lorsqu'il essaya désespérément de desserrer l'étreinte. White saisit sa chance. Il donna un bon coup de genou dans l'entrejambe de l'homme. Le Siamois baissa les bras en hurlant de douleur. L'étreinte de Weltden se resserra jusqu'à ce que l'homme cessât de réagir.
    « Partons d'ici », dit rapidement White. Les premières rougeurs de l'aube apparaissaient vaguement à l'horizon.
    Us balancèrent le corps de l'homme par-dessus bord et regagnèrent leur chaloupe en pagayant. Elle avait dérivé pendant la bagarre. Toujours aucun signe de l'autre indigène. En tout cas, ils disposaient désormais de deux pagaies correctes. Elles étaient plus courtes que les rames d'une chaloupe, mais c'était une amélioration considérable. Weltden ramassa le poignard du mort et le fourra dans son haut-de-chausses. Us se rangèrent à côté de leur bateau et y montèrent. Us ne remarquèrent pas la silhouette courbée au fond. Weltden prit la chemise qui avait étranglé l'indigène et la noua autour de l'épaule de White pour endiguer le flot de sang. Sa bouche s'ouvrit toute grande lorsque White lui décocha soudain un violent coup de pied dans la poitrine. Il partit en arrière et s'écrasa sur le Siamois. Le souffle coupé, l'indigène se plia en deux tandis que White se précipitait sur lui. Ensemble, les deux hommes le maîtrisèrent, mais le Siamois glissa entre leurs mains telle une anguille, plongea par-dessus bord et disparut rapidement dans la mangrove.
    Les Anglais s'éloignèrent du rivage en pagayant aussi vite que leurs forces le leur permettaient. De nouveau, il y eut un grain, mais cette fois ils avaient le vent et la marée avec eux et ils progressèrent rapidement. Lorsqu'ils pénétrèrent dans le golfe, les premiers rayons du soleil apparaissaient derrière Mergui, illuminant les collines comme quelque majestueux décor de théâtre. On voyait au loin le
    Résolution et le Curtana, mouillés de l'autre côté de la barre. Le golfe était noir de pirogues. Leur chaloupe était horriblement voyante. Ils se hâtèrent de retourner s'abriter dans la mangrove avant qu'une pirogue indigène ne les repérât.
    Selim ne rentra chez lui qu'au petit matin. La ville avait enfin retrouvé son calme. Il se sentait à la fois rempli d'allégresse et épuisé. Rempli d'allégresse à l'idée qu'une fois de plus les Maures allaient peut-être retrouver leur juste place à Mergui et épuisé par le carnage et la difficulté de contrôler une populace quasi hystérique.
    Il s'inquiétait que personne n'eût vu le Shahbandar mort, mais un des chefs paysans lui avait assuré que la maison de ce dernier avait été réduite en cendres. « Même ce chien d'infidèle n'a pu survivre dans une telle rôtissoire », avait-il commenté avec un grand sourire.
    Au moment où il franchissait le portail, Selim fut surpris de voir que le garde n'était pas à son poste. Peut-être était-il parti faire la fête avec ses compagnons. Il entendit remuer les domestiques. Au moins étaient-ils rentrés à la maison.
    Bientôt, il retournerait à Tenasserim où il se ferait discret jusqu'à ce qu'Ayuthia eût terminé son enquête à propos du soulèvement. Il était certain que les pièces à conviction contre les farangs seraient écrasantes. Il n'y aurait pas un seul Siamois qui ne serait prêt à corroborer le fait que les farangs avaient tiré les premiers.
    Il entra dans sa chambre et s'allongea sur une natte de roseaux. Il se reposerait deux ou trois heures avant l'aube. Ses dernières pensées furent pour la poignée de farangs encore en vie sur leurs bateaux. Il doutait que les hommes du Résolution ou du Curtana osent passer à l'action alors que leurs maîtres étaient tous deux morts. La chaloupe qu'ils avaient envoyée s'était dépêchée de rebrousser chemin quand les matelots avaient vu qu'ils avaient affaire à

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