Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

L'épopée d'amour

Titel: L'épopée d'amour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
mariage de Loïse et de son fils.
    – Cela me fait songer, murmura-t-il joyeusement, que je dois aller faire un tour à la Truanderie pour raccoler quelques bons garçons… Maintenant que nous sommes sûrs d’être aimés, comme je m’en doutais, il s’agit de sortir de Paris sains et saufs ?
    Tout a une fin, même les bons déjeuners.
    Celui de Pardaillan suivit donc la loi commune, et le dernier flacon vidé jusqu’à la dernière goutte, le vieux routier, une chanson de guerre aux lèvres, l’œil conquérant, reboucla son épée, et mettant la main à sa ceinture de cuir qui contenait les trois mille livres prises dans le coffre de Gilles, appela maître Landry qui, sa note à la main, – la fameuse note de Pardaillan ! – accourut, radieux, léger, presque rapide, fendant l’air de ses bras pour arriver plus vite. Son large visage portait la balafre d’un sourire qui allait d’une oreille à l’autre.
    Landry, en arrivant à la table, déploya son papier. Il était long d’un aune. Et comme pour s’excuser de cette menaçante longueur, l’aubergiste se hâta de dire :
    – Dame, monsieur, c’est qu’il y en a long. Et encore ai-je tenu compte des conventions que nous fîmes et n’ai-je marqué que les extras, en marge…
    – Marquez tout, mon cher Landry, fit Pardaillan.
    Landry salua jusqu’à terre et dit avec une modeste simplicité, mais non sans quelque inquiétude.
    – En ce cas, tout compris, cela fait trois mille livres juste.
    Le vieux routier reçut le coup sans sourciller et commença à entrouvrir sa ceinture de cuir. Le visage de Landry, qui était radieux, devint incandescent, tant l’émotion le fit flamboyer.
    – Enfin ! murmura-t-il dans un souffle.
    – Le voilà ! Le voilà ! tonna à ce moment une voix furieuse.
    En même temps, trois personnages qui venaient d’entrer à l’instant même dans la salle dégainèrent et se précipitèrent sur Pardaillan. L’auberge se remplit de cris. La main de Pardaillan qui touchait la fameuse ceinture descendit jusqu’à la rapière qu’elle mit au vent. Le sourire de Landry se termina en grimace de douleur et d’épouvante, et il demeura figé la bouche bée, les yeux ronds, son aune de papier à la main…
    Pardaillan avait d’un coup de pied renversé la table dont toute la vaisselle s’était écroulée.
    Huguette s’était enfuie dans la cuisine.
    Les trois enragés portaient coup sur coup.
    – Cette fois, pas de caution ! ricanait l’un, à moins que ce ne soit la caution de l’hôtesse !
    – Cette fois, pas de quartier ! hurlait le second, à moins que nous n’en fassions un quartier de lard !
    Le premier, c’était Maugiron. L’autre, Quélus.
    Le troisième qui ne disait rien, mais qui s’escrimait avec une rage froide, c’était Maurevert.
    Ils étaient entrés à tout hasard dans l’auberge, sachant que la
Devinière
avait été longtemps le quartier général des Pardaillan. D’ailleurs, c’était surtout le chevalier qu’ils cherchaient, ayant chacun à venger une blessure d’épée et une blessure de parole.
    A défaut du chevalier, ils trouvaient le père, et sans plus de réflexion, s’étant consultés d’un rapide regard, ils le chargèrent.
    Pardaillan, affaibli par les blessures qu’il avait reçues rue Montmartre, se contenta d’établir un peu de défensive.
    Il avait sur sa poitrine trois pointes menaçantes.
    A chaque coup qui lui était porté, il parait s’il pouvait, ou reculait d’un bond.
    La bataille était silencieuse cette fois. Les trois étaient résolus à tuer le père en attendant le fils, et ils gardaient toutes leurs forces, tout le sang-froid, jouant serré, cherchant le coup mortel.
    Pardaillan reculait donc. Malheureusement ses trois adversaires étaient placés en bataille entre lui et la porte de la rue. Il était donc repoussé peu à peu vers le fond de la salle où la porte se trouvait ouverte. Il la franchit et se trouva alors dans cette salle où, au début de ce récit, nous avons montré le banquet des poètes de la Pléiade.
    Cette salle franchie, il pénétra dans la suivante et parvint enfin dans la dernière pièce où avait eu lieu l’étrange cérémonie du sacrifice d’un bouc.
    – Cette fois, nous le tenons, dit Maurevert, les dents serrées.
    – Allons, pensa Pardaillan, le chevalier et moi nous ne mourrons pas ensemble !
    Et il jeta autour de lui un regard désespéré.
    A ce moment, il vit une porte s’ouvrir, et, sans

Weitere Kostenlose Bücher