Les 186 marches
groupes de choc plus importants. Chaque membre avait une mission bien définie, parfaitement délimitée, un objectif précis dans l’ensemble affecté à son groupe ; le groupe avait sa mission concrète et son objectif dans le cadre de ceux qui incombaient à son unité. Il en était de même pour chaque unité dans le cadre des objectifs de l’appareil militaire national. Et, plus tard, chaque appareil militaire national eut ses consignes précises dans l’ensemble de l’appareil militaire international (A. M. I.).
– Chaque homme, chaque groupe, chaque unité devait en permanence étudier son objectif, la méthode à employer, les moyens requis, la façon d’y accéder ; il en informait son chef. Jour et nuit à la moindre alerte, il devait être prêt à se rendre auprès de son chef direct, au lieu précisé selon les circonstances, soit au camp, soit dans son kommando. On ne devait compter que sur les moyens et les armes qu’on savait à sa portée (ceux que le commandement mettrait en circulation au jour J constituant un supplément espéré mais problématique). Il fallait prévoir un emplacement, dans toute formation de kommando extérieur, le plus près possible du S. S. armé d’une mitraillette, de façon à se rendre rapidement maître des armes, au signal donné par le chef, etc.
– Il fallait procéder à des exercices d’entraînement afin de préciser les distances de divers parcours, le temps nécessaire à des fractions de seconde près, les angles morts des projecteurs, de visibilité et de feu pour les postes de garde, les miradors, etc. A force d’envisager les difficultés qui auraient pu se présenter et de rechercher les solutions adéquates, certains groupes étaient arrivés à des perfections de détail presque inimaginables.
– Ainsi, grâce au comité international, naquit l’A. M. I., l’appareil militaire international. Il convient de rendre ici, un fervent hommage à ces dirigeants intelligents, à ces organisateurs dévoués et infatigables, à ces chefs et militants de tous pays qui réalisèrent l’A. M. I. Aux camarades autrichiens, aux camarades français Ricol, Savourey, Rabaté, Olivier ; aux camarades tchèques London et Hoffman ; au major soviétique Pirogoff et aux autres dirigeants russes, tchèques, espagnols, italiens, allemands, etc. Et surtout au camarade Montero, infatigable organisateur, exemplaire homme d’action dont on peut dire qu’il fut l’âme de l’appareil militaire espagnol.
– Au cours de 1944, les groupes de combat espagnols s’étoffèrent et l’ensemble de leur appareil militaire comprenait, outre son chef, trois commandants d’infanterie, un capitaine de corvette, neuf capitaines d’infanterie, dix-huit lieutenants et trente-six sergents devant encadrer des groupes de cinq à quinze hommes ; soit, approximativement, l’effectif de trois compagnies. Durant ce temps, se constituaient les A. M. d’autres nationalités : tchèques, russes, franco-belges, yougoslaves, autrichiens, allemands. Et bientôt naissait l’A. M. international.
– Pour coordonner et diriger l’ensemble, un état-major international fut constitué mais, comme aux difficultés inhérentes à la diversité des langues, s’ajoutaient des raisons de sécurité, la question fut résolue de la façon suivante : le chef russe avait la responsabilité des appareils tchèques et yougoslaves, qu’il contrôlait et commandait. Les Franco-Belges et les Polonais étaient sous les ordres du chef espagnol qui fut ultérieurement désigné pour le commandement de l’ensemble, sa liaison avec le commandement russe s’effectuant par l’intermédiaire de Constante, un Espagnol parlant russe. Ainsi, bien que sous la responsabilité du commandement espagnol (Lavin d’abord, Miguel ensuite), l’A. M. I. avait un commandement bicéphale hispano-russe. Le problème des langues se trouvait résolu. Les mesures de sécurité étaient poussées à l’extrême, les éléments de chaque appareil ne connaissaient que leur subordonné immédiat et leur chef direct et ignoraient tout du reste et, à plus forte raison, ce qui pouvait concerner les autres sections internationales. Les chefs de celle-ci ne se connaissaient pas et plusieurs d’entre eux ignoraient l’identité exacte du commandant en chef. L’état-major international se composait du lieutenant-colonel russe Ivan, du commandant espagnol Miguel, du capitaine autrichien Georgen et du
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