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Les 186 marches

Titel: Les 186 marches Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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capitaine tchèque Emmanuel Blahout.
    – L’état-major doit remplir de nombreuses missions. Il faut qu’il étudie toutes les hypothèses d’attaque de la part des S. S. ; qu’il se tienne au courant de leur situation en armes et en effectifs ; qu’il prévoie les moyens de s’emparer des postes de garde et des armes, ou de les neutraliser ou de les détruire ; qu’il établisse et tienne à jour un plan général d’action, etc.
    – Dès l’attentat contre Hitler du 20 juillet, les intentions de nos gardiens se sont nettement précisées. Ils n’ont pas caché que « s’il était arrivé quelque chose », nous aurions tous été exterminés. Ils ajoutent que nous n’avons pas à nous réjouir des victoires alliées car, si l’Allemagne perdait la guerre, aucun déporté ne survivrait.
    – Aussi des instructions ont-elles été données pour accélérer et renforcer l’organisation militaire de chaque nationalité. Il est prévu que, dans l’action, chaque appareil national doit englober la quasi-totalité de ses citoyens. Durant l’action, ceux des militaires qui ne sont pas membres de l’A. M. I., serviront à encadrer de nouvelles unités.
    – L’état-major international étudie la situation militaire générale sur les divers fronts, lointains et rapprochés, et évidemment celle qui règne au camp et dans les kommandos. C’est lui qui informera le comité international s’il juge le moment opportun pour passer à l’action. Quelle que soit l’éventualité, il est obligé de maintenir l’A. M. I. en état de mobilisation.
    – Grâce à son service de renseignement, l’état-major a pris des mesures quelques heures, ou en tout cas quelques minutes, à l’avance du moment choisi par le commandement S. S. pour procéder à son action éliminatoire. Dans une telle hypothèse, une attaque immédiate est prévue, partant à la fois des kommandos intérieurs et extérieurs afin d’avoir l’avantage de la surprise. L’état-major envisage les mesures à prendre en cas d’arrivée de parachutistes et dans quelle mesure il conviendrait d’intervenir si le front se rapprochait. Il faut faire face aussi à l’éventualité d’une évacuation du camp. De tragiques précédents ont appris que près de 80 % des détenus d’autres camps ont été abattus en cours de route.
    – A mesure que la situation évolue, PA. M. I. s’élargit. En 1945, il est placé sous le commandement unique de Miguel, chef de l’appareil espagnol et un état-major technique est nommé, composé d’un lieutenant-colonel, d’un major et d’un capitaine soviétiques, du commandant espagnol Munoz, d’un capitaine autrichien et du lieutenant espagnol Constante, interprète et officier de liaison. La mission principale de cet étai major commencera au moment où maîtres du camp et militairement en état de marche, les déportés entreront dans la phase nouvelle et redoutable de la campagne en territoire ennemi. Entre-temps, pour le plan d’action intérieure, l’état-major technique centralise l’information générale et vérifie si chaque section nationale a bien préparé l’action concernant les objectifs qui lui ont été désignés ; il procède le cas échéant aux rectifications nécessaires, contrôle, conseille, etc. Sur le plan de l’action extérieure, on sait qu’il a toutes les tâches qui sont spécifiquement celles d’un état-major de campagne.
    – Nous disposons au total de 771 combattants, destinés à encadrer de quatre à cinq mille déportés après la libération du camp…
    – Nous possédons une mitraillette, une vingtaine de pistolets, trente-quatre grenades, quarante-sept bouteilles de pétrole et d’essence. Nous disposerons, en outre, des extincteurs « Minimax » (deux par baraque), arme précieuse dont le jet dirigé sur les sentinelles les aveuglera ou gênera leur tir. Nous avons aussi des gants isolants, des pinces pour couper les barbelés, et des accessoires : échelles, fers, barres, haches, cordes, crochets, pioches. (Les camarades maçons du Baukommando ou d’ailleurs, qui n’étaient pas dans le secret, trouveront enfin l’explication à d’étranges disparitions d’échelles et d’outils soigneusement planqués.)
    ★ ★
    20 avril : le docteur Jean-Maurice Rubli, délégué du comité international de la Croix-Rouge, attend dans le bureau de Franz Ziereis. Le commandant de Mauthausen pousse la porte. Il est suivi de huit S. S.

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