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Les 186 marches

Titel: Les 186 marches Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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pour Polonais. Il supporta avec courage toutes les tortures et les exactions pendant les interrogatoires et fut finalement renvoyé à Mauthausen, dans le block des détenus polonais. Il y vécut jusqu’à la libération du camp, le 5 mai 1945. C’est seulement ensuite qu’il révéla à ses compagnons son vrai nom et le fait qu’il était un rescapé des évadés du block de la mort. Quant à Ivan Bitjukov, il poursuivit solitaire sa route vers l’est et rencontra les armées soviétiques en terre tchécoslovaque.
    – Les lieutenants Baklanov et Sosedko s’évadèrent ensemble. La chance leur sourit, ils purent atteindre la forêt et s’y cacher pendant plusieurs mois en se procurant des vivres par des raids nocturnes dans les villages voisins. Ils avaient tellement peur de quitter leur refuge dans les arbres qu’ils ignorèrent la fin de la guerre et ne l’apprirent que le 10 mai.
    – Vladimir Shepeta fut repris très vite par les S. S., mais lui aussi se fit passer pour un autre et fut renvoyé dans un camp. Mikheenkov fut le seul rescapé du groupe Makarov. Ses compagnons furent tous repris et lui seul réussit à se mettre à l’abri dans l’étable d’un paysan autrichien. Il s’introduisit dans une meule de paille et s’y creusa un trou profond qui le sauva car ses poursuivants piquèrent plusieurs fois la meule avec des pointes de fer mais ne l’atteignirent pas. Il resta dix jours dans cet abri et partit ensuite vers l’est. Il passa la frontière tchécoslovaque et fut recueilli par un Tchécoslovaque, Schvetz, qui le cacha jusqu’à la fin de ^ guerre.
    – Lydie Mosolova, de Gomel en Biélorussie, avait été déportée et placée comme servante dans une ferme à Schwertberg, à 7 kilomètres de Mauthausen. Le 3 février, tous les habitants de cette localité furent réveillés par le bruit des motocyclettes et les cris d’une colonne de S. S. qui se mirent à fouiller toutes les maisons et toutes les granges. On entendit des coups de feu et des aboiements de chiens durant toute la matinée. Vers 11 heures, on vit venir un groupe d’évadés repris. Ils étaient soixante ou soixante-dix hommes, entourés de S. S. « C’était un spectacle terrifiant », dit Lydie. Des êtres squelettiques vêtus d’habits déchirés. Ils ne marchaient pas, ils se traînaient lamentablement. Lydie et sa patronne ne purent retenir leurs larmes à la vue de ces hommes. Quant à son patron, un paysan autrichien terrorisé lui aussi par ce qu’il voyait, il dit : « Nous sommes perdus ! » Devant l’étonnement de sa femme, il précisa : « Les Russes viendront bientôt. Pourront-ils jamais pardonner une telle ignominie ? » Les évadés furent amenés sur la place du village et fusillés. Des camions venus de Mauthausen emmenèrent les cadavres au camp. Dans la région, on parla longtemps de cet événement, mais c’est seulement après l’arrivée des troupes américaines qu’on apprit que deux évadés du block se cachaient dans les environs. Ils étaient chez un vieux paysan ayant trois fils soldats dans l’armée allemande.
    – Lorsque les deux fuyards vinrent dans sa cour, il les emmena dans son grenier et les y installa en cachette de sa famille. A cette époque, son fils, le S. S., était en permission et se trouvait chez lui. C’est pour cette raison que les hommes qui poursuivaient les évadés se contentèrent d’une fouille superficielle et ne purent mettre la main sur eux. Jusqu’à la Libération, le vieil homme hébergea et nourrit ses hôtes clandestins. Lydie a vu, après la Libération, l’un de ces évadés au moment de son départ pour l’U. R. S. S. Elle se rappelle son prénom : Nicolas et celui de son compagnon : Michel. Qui étaient Nicolas et Michel ? On l’ignore.
    Le rédacteur en chef de l’agence Tass, en lisant ce témoignage de S. Smirnov, décida de retrouver « Nicolas » et « Michel ». Le chef de l’agence de Vienne envoya deux reporters dans la région de Mauthausen. Le lendemain, les journalistes frappèrent à la ferme de Hans et Maria Langtaler :
    – « Oui, c’est bien nous qui avons hébergé « Nicolas » et « Michel ». D’ailleurs, j’ai noté leur adresse sur un cahier… Voilà : Nicolas Zimkalov habite Lugansk et Michel Ripschinski, Kiev…
    Téléphone ! La Pravda d’Ukraine réalise le reportage.
    Bolchoititavska… Sur le seuil de l’appartement 31 apparaît un homme trapu, à peine un peu plus grand

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