Les 4 vies de Steve Jobs

que Microsoft a annoncé un programme pour les PC, Windows , qui s’inspire de l’interface Mac. Furieux, Jobs s’écrie :
    « Je veux voir Bill Gatesdans mon bureau avant le coucher du soleil ! »
    Le fondateur de Microsoft débarque en Californie et se fait hurler dessus par Jobsqui affirme qu’il n’est qu’un traître : Windows n’est qu’un vol pur et simple de la technologie d’Apple ! Jobs pose alors la question : Apple peut-elle continuer de travailler avec ce plagieur qui a abusé de leur confiance ?
    D’ordinaire, les interlocuteurs de Jobsse montrent intimidés. Pourtant, Bill Gatesne se laisse aucunement démonter. Calmement, il réfute les accusations de Jobs et indique qu’il s’est contenté d’agir de la même façon qu’Apple en s’inspirant des découvertes du Xerox Parc – sur lesquelles Microsoft a veillé à prendre un brevet !
    Irrité, Jobsprépare ses représailles : à quelques mois du lancement du Mac, il lui explique qu’il serait préférable de ne pas livrer les logiciels de Microsoft avec le nouvel ordinateur. Bill Gatesdécouvre bientôt que Jobs l’a berné : ce sont deux logiciels maison, MacPaint et MacWrite qui seront fournis avec la machine ! Gates est furieux, mais ne parvient pas infléchir la décision de Jobs.
     
    Apple termine l’année 1983 avec un chiffre d’affaires qui dépasse le milliard de dollars, une performance essentiellement due à la popularité intacte de l’Apple II dont plus de 100 000 exemplaires sont encore diffusés mensuellement.
    Toutefois, IBM a avancé à pas de géant. En l’espace de deux ans, le numéro 1 de l’informatique a capturé 30 % du marché des ordinateurs personnels et n’en laisse que 21 % à Apple. Apple n’est plus le numéro 1 de son secteur !
     
    Qu’importe… Jobsest persuadé que le Macintosh va renverser la vapeur et permettre de terrasser le mastodonte de l’informatique.
    À cette époque où IBM pèse 40 milliards de dollars et emploie près de 350 000 personnes, alors qu’Apple ne réalise que 1 milliard de dollars et compte 4 645 employés, Jobsne rate jamais une occasion de désigner la cible à abattre : le géant des géants.
    Comme Steve Jobsle rappelle avec malice et arrogance lors d’une allocution publique face aux fans d’Apple à l’automne 1983, IBM a raté selon lui toutes les bonnes opportunités…
    En 1958, ils n’ont pas eu la clairvoyance d’acheter la jeune Xerox. Dix ans plus tard, ils n’ont pas vu venir le mini-ordinateur et DEC s’est engouffré dans la brèche. En 1977, Apple a inventé – à l’en croire – le micro-ordinateur que, là encore, IBM regardait de haut. Jobsdépeint les deux sociétés, Apple et IBM, comme engagées dans un combat sans merci, écartant tout autre compétiteur de la scène de la micro-informatique :
    « Nous arrivons en 1984 et il semble qu’IBM veuille tout accaparer, assène Jobs. Apple est perçu comme le seul rival capable de concurrencer IBM. Les distributeurs qui avaient accueilli IBM à bras ouverts commencent à redouter une mainmise totale du marché et ils se tournent de plus en plus vers Apple, la seule force qui puisse assurer leur liberté future. IBM veut tout et elle pointe ses canons vers son dernier obstacle, Apple. »
    Lorsqu’il lâche « Est-ce que Big Blue va dominer l’industrie tout entière ? », des voix s’élèvent dans la foule pour crier « Non ! ».
    Il enchaîne alors avec ces mots : « Est-ce que George Orwell avait vu juste à propos de 1984 ? »
    Il présente alors à la foule des fans d’Apple en avant-première un petit film appelé à devenir célèbre…
    Un clip dans lequel IBM se voit comparée à Big Brother !

Chapitre 8
    La révolution du Mac
    L es gens du Mac constituent le groupe le plus formidable avec lequel j’aie jamais travaillé. Ils sont exceptionnellement brillants. Pourtant, et c’est encore plus important à mes yeux, ils partagent une qualité à propos de leur vision de la vie : ‘la récompense est dans le voyage’. Ils désirent vraiment que ce produit fasse sa place dans le monde. À l’heure actuelle, le Macintosh est plus important que leur vie personnelle.
    La force motrice du Macintosh, c’est son équipe. Je ne peux pas passer suffisamment de temps avec eux, et c’est regrettable, car j’ai d’autres responsabilités. Dès que j’ai un moment disponible, je reviens au plus vite parmi eux car c’est l’endroit le