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Les 4 vies de Steve Jobs

Les 4 vies de Steve Jobs

Titel: Les 4 vies de Steve Jobs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ichbiah Daniel
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roi de France. »
     
    L’ordinateur Lisa est présenté à la presse en janvier 1983, et suscite l’émerveillement des journalistes spécialisés. Steve Jobsprend des accents lyriques pour commenter la révolution accomplie. Pourtant, il ne peut s’empêcher d’évoquer l’autre projet en cours chez Apple, celui du Macintosh, précisant que ce micro-ordinateur analogue sera vendu cinq fois moins cher. Ce faisant, il contribue à tuer dans l’œuf l’intérêt du public pour le Lisa !
    Lorsqu’un membre de la presse lui demande si le Macintosh répond à une attente du public, corroborée par des études de marché, Jobsa cette réponse cinglante :
    « Vous pensez peut-être que Graham Bell a fait des études de marché avant d’inventer le téléphone ? »
     
    Les discussions entre Steve Jobset JohnSculleys’éternisent plusieurs mois. Elles atteignent leur paroxysme le 20 mars 1983, alors que les deux hommes discutent au sommet d’une tour de New York 42 .
    « Alors finalement, est ce que tu viens chez Apple ? demande Jobs.
    – Steve, j’adore ce que tu fais. C’est excitant. Comment serait-il possible de ne pas être captivé ? Dans le même temps, ma venue n’a aucun sens. »
    Sculleyexplique qu’il faudrait un appât financier de taille de la part d’Apple : un salaire d’1 million de dollars, 1 million de dollars de bonus d’embauche et 1 autre million de dollars à titre d’indemnités de licenciement pour le cas où tout ne se déroulerait pas comme prévu.
    « Comment es-tu arrivé à ces chiffres ? demande Jobs.
    – Ce sont des chiffres ronds, et ils me facilitent mes rapports avec Kendall (le cofondateur de Pepsi) !
    – Même si je dois payer ces sommes de ma poche, je veux que tu viennes chez Apple. Nous devrons résoudre ces problèmes car tu es la meilleure personne que j’aie rencontrée. Je sais que tu es parfait pour Apple et Apple mérite le meilleur.
    – Steve, j’adorerais être ton conseiller, t’aider de diverses façons. Chaque fois que tu passes à New York, j’aurai plaisir à passer du temps avec toi. En revanche, je ne pense pas que je puisse venir chez Apple. »
    Après une pause, Steve lâche la phrase décisive, celle qui va hanter Sculleydurant des jours et des jours et qu’il va encaisser comme un coup de poing à l’estomac.
    « Est-ce que tu veux passer le restant de tes jours à vendre de l’eau sucrée ou veux-tu saisir une chance de changer le monde ? »
    L’argument atteint Sculleyde plein fouet. Un mois plus tard, il prend ses fonctions à Cupertino.

    John Sculley, président d’Apple Computer (au centre), avec les co-fondateurs Steve Jobs et Steve Wozniak, en avril 1984 à San Francisco, pour la présentation de l’Apple IIc. © Bettmann/Corbis
     
    Les débuts de JohnSculleychez Apple sont timides. La micro-informatique n’est pas son domaine et, durant de longs mois, il reste dans l’ombre de Jobs, tentant de comprendre les rouages d’Apple. La chose n’est pas aisée car le fondateur d’Apple préfère concentrer son attention sur la création du Macintosh, et ne se soucie aucunement des bénéfices et autres futilités.
    D’une certaine façon, la venue de l’ancien PDG de PepsiCo chez Apple est un choc des cultures. Sculleyest un homme au style Nouvelle-Angleterre en costume-cravate, formé au capitalisme rigoriste protestant et accoutumé à évoluer dans un milieu maniéré et poli. Il côtoie des babas cool en jeans et T-shirt et assiste à des réunions qui tournent à la foire d’empoigne.
    Sculleydécouvre au passage la méthode Steve Jobs, ce qui ne manque pas de le déconcerter 43  :
    « Steve n’hésitait pas à qualifier le travail des ingénieurs de “sombre m…” et à le leur renvoyer avec rage. Ils se faisaient alors tout petits et rassemblaient juste assez d’énergie pour aller s’asseoir et redémarrer. J’étais stupéfait par son comportement, même lorsque la critique était justifiée.
    “Tu te plantes complètement, pouvait dire Steve. Voilà comment il faut que tu procèdes.” Il se lançait alors dans une longue harangue. “Pourquoi est-ce que tu ne peux pas faire les choses comme il faut ? Ce n’est pas assez bon. Tu sais que tu peux faire bien mieux que cela !
    – Steve, nous ne pouvons faire cela. C’est trop complexe, lui disait un ingénieur de design.
    – Je n’accepte pas cela. Si tu ne peux pas le faire, je vais trouver quelqu’un

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