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Les amours du Chico

Les amours du Chico

Titel: Les amours du Chico Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ne se réveiller jamais.

Chapitre 23 L’ÉCHAPPÉ DE L’ENFER
    Le premier soin de Juana, en arrivant à l’hôtellerie, fut,
naturellement, de faire appeler un médecin.
    Pardaillan, bien qu’il fût à peu près sûr de ne pas s’être
trompé, attendit impatiemment que le savant personnage, après un
minutieux examen de la blessure, se fût prononcé.
    Il arriva que le médecin confirma de tous points ses propres
paroles. Avant huit jours, le blessé serait sur pied… C’était
miracle qu’il n’eût pas été tué roide.
    Tranquille sur ce point, Pardaillan, malgré la chaleur,
s’enveloppa dans son manteau et s’éclipsa à la douce, sans rien
dire à personne. Dehors, il se mit à marcher d’un pas rude dans la
direction du Guadalquivir, et avec un sourire terrible il
murmura :
    – À nous deux, Fausta !
    Fausta, après l’arrestation de Pardaillan et l’enlèvement de don
César, était rentrée chez elle, dans cette somptueuse demeure
qu’elle avait sur la place San Francisco.
    Pardaillan aux mains de l’Inquisition, elle s’efforça de le
rayer de son esprit et de ne plus songer à lui.
    Toutes ses pensées se portèrent sur don César et, par
conséquent, sur les projets ambitieux qu’elle avait formés et qui
avaient tous pour base son mariage avec le fils de don Carlos.
    Les choses n’étaient peut-être pas au point où elle les eût
voulues ; mais, à tout prendre, elle n’avait pas lieu d’être
mécontente.
    Pardaillan n’était plus. La Giralda était aux mains de don
Almaran qui avait eu la stupidité de se faire blesser par le
taureau, mais qui, tout blessé qu’il fût, ne lâcherait pas sa
proie. Le Torero était dans une maison à elle, chez des gens à
elle.
    En ayant la prudence de laisser oublier les événements qui
s’étaient produits lors de l’arrestation projetée du Torero, en
s’abstenant surtout de se rendre elle-même dans cette maison, elle
était à peu près certaine que d’Espinosa ne découvrirait pas la
retraite où était caché le prince.
    Plus tard, dans quelques jours, lorsque l’oubli et la quiétude
seraient venus, elle ferait transporter le prince dans sa maison de
campagne et elle saurait bien le décider à adopter ses vues. Plus
tard, aussi, lorsque cette vaste intrigue serait bien amorcée, elle
s’occuperait de son fils… le fils de Pardaillan.
    Un seul point noir : d’Espinosa paraissait être
admirablement renseigné au sujet de cette conspiration, dont le duc
de Castrana était le chef avéré et dont elle était, elle, le chef
occulte.
    D’Espinosa devait, par conséquent, connaître son rôle, à elle,
dans cette affaire. Cependant, il ne lui en avait jamais soufflé
mot et toutes les tentatives qu’elle avait faites pour amener le
grand inquisiteur à dévoiler sa pensée étaient venues se briser
devant le mutisme absolu de cet homme impénétrable.
    Une chose aussi l’agaçait. Elle sentait planer autour d’elle et
même chez elle une surveillance occulte qui, à la longue, devenait
intolérable.
    Un jour, elle avait eu la fantaisie d’aller faire un tour hors
de la ville. À la porte de la Macarena, où le hasard l’avait
conduite, sa litière fut arrêtée. Un officier vint la reconnaître
et, sans s’opposer le moins du monde à sa sortie, en termes fort
polis, déclara qu’il aurait l’honneur d’escorter Sa Seigneurie. Et
aussitôt, dix hommes d’armes, bien montés, entourèrent la litière.
Sans se départir de son calme habituel, Fausta fit remarquer
qu’elle avait ses trois gentilshommes et que cette escorte lui
suffisait. À quoi l’officier, toujours très poliment, fit observer
que c’était l’ordre formel de S. M. le roi, qui tenait à
honorer tout particulièrement Sa Seigneurie.
    Fausta avait compris. Somme toute, elle était prisonnière. Cela
ne l’inquiétait pas autrement. Elle savait que lorsqu’elle le
voudrait elle saurait fausser compagnie à son terrible allié :
d’Espinosa. Mais cela l’énervait. Et elle se demandait, sans
pouvoir se faire une réponse satisfaisante, quelles étaient les
intentions du grand inquisiteur à son égard.
    Tout ceci avait été cause que pendant les quinze jours qu’avait
duré la détention de Pardaillan, elle s’était tenue sur une extrême
réserve.
    Tous les jours, elle allait voir d’Espinosa et s’informait de
Pardaillan. D’Espinosa lui rendait compte de l’état du prisonnier
et de ce qui avait été fait ou se préparait.
    Elle

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