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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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conclut qu’ils se rendaient chez le comte d’Huntinglen. Ils s’arrêtèrent pourtant tout à coup, et prirent une autre allée conduisant vers le nord : Nigel supposa que ce changement de direction avait eu lieu parce qu’ils l’avaient aperçu, et qu’ils désiraient l’éviter.
    Nigel les suivit sans hésiter, par un sentier qui tournait autour d’un bosquet d’arbres et d’arbrisseaux, et qui conduisait à la partie la moins fréquentée du parc. Il examina quelle direction prenaient lord Dalgarno et son compagnon ; et, s’avançant de l’autre à grands pas, il se trouva bientôt en face d’eux.
    – Bonjour, milord Dalgarno, dit lord Glenvarloch d’un ton froid.
    – Ah ! mon ami Nigel ! dit Dalgarno avec le ton d’insouciance qui lui était ordinaire ; mon ami Nigel, le front chargé d’ennui, occupé de quelque affaire. – Mais attendez, nous nous verrons à midi chez Beaujeu, car sir Ewes Haldimund et moi nous sommes occupés en ce moment pour le service du prince.
    – Quand vous le seriez pour celui du roi, milord, répondit lord Glenvarloch, il faut que vous vous arrêtiez et que vous me répondiez.
    – Ah, ah ! dit Dalgarno d’un air de surprise, que signifie cet emportement ? voilà le style du roi Cambyse {81} . Vous avez trop fréquenté les théâtres depuis quelque temps. – Allons, Nigel, point de folie ; mangez pour votre dîner une soupe et une salade, buvez de l’eau de chicorée pour vous rafraîchir le sang, couchez-vous avec le soleil, et chassez-moi ces démons funestes, la colère et le faux rapport.
    – Il y a eu assez de faux rapports sur moi parmi vous, répondit Glenvarloch d’un ton de mécontentement bien prononcé, et en votre présence, milord, quoique vous vous fussiez couvert du masque de l’amitié.
    – Voilà qui est à ravir ! s’écria Dalgarno en se tournant vers sir Ewes Haldimund, comme pour en appeler à son jugement ; voyez-vous ce querelleur, sir Ewes ! il y a un mois il n’aurait osé regarder en face un des moutons qui sont là-bas ; aujourd’hui c’est le prince des rodomonts ; il sait plumer un pigeon ; il se mêle de critiquer les poètes et les acteurs ; et, par reconnaissance de ce que je lui ai indiqué le moyen d’arriver à la réputation qu’il a acquise, il vient ici chercher querelle à son meilleur ami, si ce n’est au seul qu’il puisse citer.
    – Je renonce à une amitié si fausse, milord, répliqua Nigel ; je désavoue la réputation que vous cherchez à me donner, même en ma présence ; et vous me rendrez compte de cette conduite avant que nous nous séparions.
    – Milords, dit sir Ewes Haldimund, je vous prie tous deux de vous rappeler que vous êtes dans le parc du roi : ce n’est pas un lieu où il soit permis de se quereller.
    – Je soutiens ma querelle partout où je rencontre mon ennemi, s’écria lord Glenvarloch, qui ne connaissait pas les privilèges de ce lieu, ou à qui son emportement les faisait oublier.
    – Vous me trouverez très-disposé à une querelle, répondit lord Dalgarno avec beaucoup de sang-froid, dès que vous m’en aurez donné une cause suffisante. Sir Ewes Haldimund, qui connaît la cour, vous garantira que je ne recule jamais en pareilles occasions. Mais de quoi avez-vous à vous plaindre, après n’avoir reçu que des civilités de ma famille et de moi ?
    – Je ne me plains pas de votre famille, répliqua Nigel ; elle a fait pour moi tout ce qu’elle pouvait faire ; plus, beaucoup plus que je ne devais l’espérer. Mais vous, milord, vous qui m’appeliez votre ami, vous avez souffert qu’on me calomniât, quand un mot de votre bouche aurait pu me faire rendre justice ; et c’est de là qu’est parti le message injurieux que je viens de recevoir de la part du prince de Galles. Entendre des calomnies dirigées contre un ami sans les réfuter, milord, c’est en devenir coupable.
    – Vous avez été mal informé, milord, dit sir Ewes Haldimund ; j’ai moi-même entendu souvent lord Dalgarno défendre votre réputation, et regretter que votre goût exclusif pour les plaisirs de Londres vous empêchât de venir régulièrement à la cour rendre vos devoirs au roi et au prince.
    – Tandis que c’était lui-même, s’écria lord Glenvarloch, qui me dissuadait de m’y présenter !
    – Il faut couper court à cet entretien, dit lord Dalgarno avec une froideur hautaine. Vous semblez vous être imaginé, milord, que vous et moi nous

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