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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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fondateur de votre famille il y a quatre ou cinq cents ans ; hé bien ! si vous avez pour vous le courage et la fortune, vous pouvez en devenir le restaurateur. Mais, soyez-en bien sûr, vous ne réussirez jamais à la cour d’Angleterre.
    Quand sir Mungo eut achevé cette exhortation, dans laquelle il entrait plus d’intérêt véritable à la situation d’un autre qu’il n’en avait jamais exprimé à personne, lord Glenvarloch lui répondit : – Je vous remercie, sir Mungo ; je crois que vous m’avez parlé avec sincérité, je vous en suis obligé. Mais par reconnaissance pour votre bon avis, je vous engage à me quitter. Je vois le prince et sa suite revenir de ce côté ; et, en restant avec moi, vous pourriez vous nuire à vous-même, sans m’être d’aucune utilité.
    – C’est la vérité, dit sir Mungo ; et pourtant, si j’avais dix ans de moins, je serais tenté de rester avec vous et de les attendre. Mais, quand on a passé trois fois vingt ans, le courage se refroidit ; et ceux qui ne peuvent gagner leur vie ne doivent pas hasarder le peu qu’ils ont dans leur vieillesse. Je vous veux pourtant du bien, milord ; mais la partie n’est pas égale.
    À ces mots il dirigea ses pas d’un autre côté, mais en s’arrêtant et en tournant la tête en arrière de temps en temps, comme si son caractère bouillant, quoique suffoqué par la situation dans laquelle il se trouvait, et son amour pour la contradiction, lui eussent fait éprouver de la répugnance à adopter une marche nécessaire à sa sûreté.
    Abandonné ainsi par son compagnon, dont il pensa plus favorablement lors de son départ qu’il ne l’avait fait en le voyant arriver, Nigel resta les bras croisés, appuyé contre un arbre solitaire dont les branches s’étendaient sur l’allée, décidé à s’exposer à une rencontre qui pouvait être le moment critique de son destin. Mais il se trompait en supposant que le prince de Galles lui adresserait la parole ou lui fournirait l’occasion de s’expliquer dans un lieu public comme le parc. Le prince ne passa pourtant pas sans faire attention à lui, car lorsque Nigel le salua d’un air respectueux mais hautain, et avec un regard qui annonçait qu’il était instruit, sans en être effrayé, de l’opinion défavorable que le prince avait conçue de lui, et qu’il avait manifestée quelques instans auparavant, Charles lui rendit son salut, mais en fronçant les sourcils de cette manière que ne se permettent que ceux qui sentent leur autorité et qui veulent faire sentir leur courroux. Son cortège le suivit ; le duc ne parut pas même voir lord Glenvarloch, et lord Dalgarno passa les yeux baissés vers la terre, quoique le soleil fût caché sous un nuage, les rayons brillans de cet astre l’ayant sans doute ébloui quelques instans auparavant.
    Lord Glenvarloch eut peine à contenir son indignation, quoiqu’il sentît que s’y livrer en un pareil instant eût été un trait de folie complète. Il suivit le cortège du prince de manière à ne pas le perdre de vue, ce qui ne lui fut pas difficile, attendu la lenteur de la marche. Il le vit prendre le chemin du palais. Quand on fut arrivé à la porte, le prince se retourna, salua les seigneurs qui l’avaient accompagné, comme pour les congédier, et rentra dans le palais, suivi seulement du duc de Buckingham et de deux écuyers. Le reste de la suite, lui ayant rendu son salut avec le respect qu’exigeait son rang, commença à se disperser dans les diverses allées du parc.
    Lord Glenvarloch ne perdit aucun de ces mouvemens, et ajustant son manteau, serrant le ceinturon de son épée de manière à ce que la poignée fût plus à portée de sa main, il murmura à demi-voix : – Il faudra que Dalgarno m’explique tout cela, car il est évident qu’il est dans le secret.

CHAPITRE XVI.
    « Place ! place à l’instant ! Je veux avoir justice.
    « Et que m’importe à moi que ce lieu soit sacré !
    « L’affront que j’ai reçu doit être réparé,
    « Rangez-vous sur-le-champ ; malheur à qui m’arrête !
    « On verra que mon bras vaut mon cœur et ma tête ;
    « Et vengeant mon honneur, en dépit de la loi,
    « Ce qu’elle me refuse, il l’obtiendra pour moi. »
    Le Chambellan.
     
    Nigel ne fut pas long-temps sans découvrir lord Dalgarno venant de son côté avec un autre jeune homme de qualité de la suite du prince. Comme ils se dirigeaient vers l’angle sud-est du parc, il en

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