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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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acquises dans les instructions si précieuses d’une mère tendre et éclairée. Enfin les caprices auxquels elle était assez sujette la faisaient accuser, sans trop d’injustice, d’avoir du penchant à la coquetterie. Mais la petite personne était assez adroite pour cacher ses imperfections à son parrain à qui elle était sincèrement attachée ; elle était tellement dans ses bonnes grâces qu’elle obtint, à sa recommandation la permission de voir lady Hermione.
    La vie singulière que menait cette dame, son extrême beauté que sa grande pâleur rendait encore plus intéressante, le mouvement d’orgueil intérieur que Marguerite éprouvait en se voyant admise plus intimement que personne au monde dans la société d’une femme qui était enveloppée de tant de mystère, tout concourut à faire une profonde impression sur l’esprit de la jeune fille deDavid Ramsay ; et quoique ses conversations avec lady Hermione ne fussent ni bien longues ni confidentielles, cependant, fière de la confiance qui lui était accordée, Marguerite gardait un secret aussi rigoureux sur ce qui se disait dans leurs entretiens que si chaque mot qu’elle en eût répété eût dû lui coûter la vie. C’était en vain qu’on avait recours à l’insinuation et à la flatterie pour la faire parler : les questions les plus adroites qui lui étaient faites, soit par dame Ursule, soit par toute autre personne également curieuse, ne pouvaient lui arracher le moindre renseignement sur ce qu’elle entendait ou voyait dans cet appartement mystérieux. La plus légère question sur l’Esprit de maître Hériot suffisait, même dans ses momens du plus grand abandon, pour arrêter son babil et la rendre silencieuse comme le tombeau.
    Nous faisons mention de cette circonstance pour donner une idée de la force de caractère dont Marguerite était douée, même dans sa première jeunesse ; force cachée sous mille lubies fantasques, comme le pilier d’un ancien mur disparaît sous la tapisserie de lierre et de violiers qui le couvre. Il faut pourtant avouer que quand elle aurait dit tout ce qu’elle voyait et tout ce qu’elle entendait dans l’appartement Foljambe, elle n’aurait eu que bien peu de moyens pour satisfaire la curiosité de ceux qui l’interrogeaient.
    Dans les commencemens, lady Hermione avait coutume de récompenser les attentions de sa jeune amie par de petits présens plus élégans que précieux, et de l’amuser en lui montrant des curiosités venant de pays étrangers, et dont plusieurs étaient d’une valeur considérable. Quelquefois le temps se passait d’une manière beaucoup moins agréable pour Marguerite, c’est-à-dire à recevoir les leçons de Pauline pour divers ouvrages à l’aiguille. Quoique celle qui l’instruisait les exécutât avec cette dextérité qu’on ne connaissait alors que dans les couvens étrangers, son élève était si paresseuse et si maladroite que les travaux d’aiguille furent abandonnés, et des leçons de musique prirent leur place. Pauline était aussi une excellente maîtresse dans cet art, et Marguerite à qui la nature avait donné des dispositions pour ce talent, fit des progrès marqués dans la musique vocale et instrumentale. Ces leçons se donnaient en présence de lady Hermione, et paraissaient lui faire plaisir. Elle accompagnait même quelquefois de la voix la plus mélodieuse qu’on pût entendre l’instrument dont touchait sa jeune amie, mais ce n’était jamais que lorsque l’air qu’elle jouait était d’un genre religieux.
    Lorsque Marguerite avança en âge, ses relations avec la recluse prirent un autre caractère. On lui permit de parler de ce qu’elle avait vu dans le monde, on l’y encourageait presque ; et lady Hermione, en remarquant la justesse et la vivacité d’esprit de sa jeune amie, trouva bien des occasions de lui recommander de se tenir en garde contre le danger de former des jugemens trop précipités, et d’énoncer ses opinions avec trop d’irréflexion et de légèreté.
    Le respect habituel avec lequel Marguerite regardait cette femme singulière, quoiqu’elle n’aimât ni la contradiction ni les reproches, la portait à écouter ses avis avec patience, et à les pardonner en quelque sorte aux bonnes intentions de celle qui les lui donnait. Et cependant, au fond de son cœur, elle pouvait à peine concevoir que lady Hermione, qui ne sortait jamais de l’appartement Foljambe, entreprît d’instruire dans la

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