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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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que la filleule de votre frère désire instamment de lui parler, et je sais qu’elle ne refusera pas de me voir.
    La tante Judith fixa sur elle un regard soupçonneux qui semblait vouloir pénétrer dans ses pensées. – Vous pouviez me choisir pour confidente aussi-bien que lady Hermione, jeune fille, lui dit-elle ; je suis plus âgée et plus en état de vous donner des avis. J’ai plus d’expérience du monde qu’une femme toujours claquemurée, et j’ai plus de moyens de vous bien guider par conséquent.
    – Oh ! non, non, s’écria Marguerite avec plus de franchise que de politesse. Il y a des choses sur lesquelles vous ne pouvez me donner des conseils, ma tante Judith. Il s’agit d’une chose, – qui n’est pas de votre compétence.
    – J’en suis charmée, jeune fille, répondit Judith avec un ton d’humeur, car je crois que les folies de la jeunesse actuelle feraient perdre la raison à une vieille tête comme la mienne. Vous voilà levée avec l’alouette, et courant les rues de Londres pour venir parler à une femme qui ne voit le soleil que quand il brille sur le mur de briques qui fait face à ses croisées ! Au surplus, je vais l’informer que vous êtes ici.
    À ces mots elle sortit, rentra presqu’au même instant, et lui dit d’un ton sec : – Lady Hermione dit qu’elle sera charmée de vous voir ; et c’est plus que vous n’aviez droit d’espérer, mistress Marguerite.
    Marguerite baissa la tête en silence. Elle était trop occupée des idées qui l’agitaient pour chercher à remettre la tante Judith en meilleure humeur, ou pour lui rendre la pareille en lui répondant avec un ton aussi froid et aussi sec, ce qui, en toute autre occasion, aurait été plus conforme à son caractère. Elle suivit donc la sœur de son parrain d’un air triste et pensif jusqu’à la porte épaisse en bois de chêne qui séparait l’appartement de lady Hermione du reste de la maison spacieuse de George Heriot.
    Il est nécessaire que nous nous arrêtions à la porte de ce sanctuaire pour relever ce qu’il y avait d’inexact dans les rapports que Richie Moniplies avait faits à son maître, relativement à la singulière apparition de cette dame lors de la prière, car nous reconnaissons maintenant que c’était lady Hermione. Une partie de ces exagérations avait été puisée par le digne Écossais dans la conversation qu’il avait eue avec Jenkin Vincent, qui possédait au plus haut degré le genre d’esprit qui a long-temps été à la mode dans là Cité sous le nom d’esprit mystificateur, genre d’esprit auquel le grave Richie Moniplies, qui n’avait garde de croire qu’on pût rire à ses dépens, et avec son penchant naturel pour le merveilleux, offrait un but admirable. Les autres embellissemens de l’histoire étaient dus à Richie lui-même, dont la langue, surtout quand elle avait été aiguisée par de bon vin, avait une tendance à l’amplification, et qui ne manqua pas, quand il rapporta à son maître toutes les circonstances merveilleuses que Vincent lui avait racontées, d’y ajouter quelques conjectures de son cru, et que son imagination avait promptement changées en faits indubitables.
    Cependant la vie que lady Hermione avait menée depuis deux ans qu’elle habitait la maison de George Heriot était si singulière, qu’elle justifiait presque une partie des bruits ridicules répandus sur elle. La maison du digne orfèvre avait autrefois appartenu à une riche et puissante famille baroniale, qui sous le règne de Henry VIII s’éteignit en la personne d’une douairière très-riche, très-dévote, et très-attachée à la foi catholique. L’amie de cœur de l’honorable lady Foljambe était l’abbesse du couvent de Saint-Roch, qui par conséquent professait comme elle le catholicisme. Quand la maison de Saint-Roch fut supprimée par la volonté despotique de Henry VIII, lady Foljambe reçut chez elle son amie et deux de ses vestales qui, de même que leur abbesse, avaient résolu de continuer à vivre strictement de la manière prescrite par leurs vœux, au lieu de profiter de la liberté profane qui venait de leur être rendue. Elle fit arranger pour leur résidence, avec le plus grand secret (car Henry VIII ne lui aurait pas su bon gré de son zèle), un appartement composé de quatre pièces et d’un petit cabinet, qu’elle changea en oratoire ou chapelle ; elle le fit fermer par une porte de chêne très-solide, pour en exclure les

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