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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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conversation. – Je brosserai ses habits, – hum ! – hum ! – Je cirerai ses souliers, – hum ! – et je ferai ses commissions avec promptitude et fidélité. – Hum ! hum ! hum ! hum ! – pour une certaine considération.
    – Je vous salue, dit Marthe d’un ton qui faisait de ces mots un congé direct et positif. – Il ne peut être agréable pour une fille de voir un étranger entendre son père parler de la sorte. Si vous êtes réellement un gentilhomme, vous vous retirerez dans votre appartement.
    – Je ne veux pas différer un moment, dit Nigel avec respect, car il sentait que les circonstances excusaient la rudesse de la vieille fille ; je voudrais seulement savoir si sérieusement il y aurait quelque danger à se procurer les services de quelque domestique en ce lieu.
    – Monsieur, dit Marthe, il faut que vous connaissiez bien peu Whitefriars pour faire une pareille question. Nous vivons seuls dans cette maison, et rarement un étranger y est admis : vous-même vous n’y auriez pas été admis, si l’on avait consulté ma volonté. Regardez la porte, – voyez si celle d’un château-fort est plus solide ; les fenêtres du rez-de-chaussée sont grillées en dehors, et dans l’intérieur regardez les volets.
    Elle en ouvrit un, et fit voir un pesant appareil de chaînes et de verrous, destinés à fermer les volets des fenêtres, tandis que son père, se pressant près d’elle, la saisit par la robe d’une main tremblante, et lui dit à voix basse : – Ne lui montre pas le secret pour les fermer et les ouvrir, ne lui montre pas le secret, Marthe, hum ! hum ! pour aucune considération. – Marthe continua, sans faire la moindre attention au vieillard.
    – Et cependant, monsieur, nous avons été plus d’une fois dans le cas de trouver ce rempart trop faible pour nous protéger contre la génération de ces mauvais temps, à cause du bruit qui s’est répandu de la richesse de mon père.
    – Ne parle pas de cela, ma fille, dit l’avare irrité encore davantage en entendant seulement faire la supposition qu’il fût riche ; – ne parle pas de cela, ou je te battrai. Oui, je t’apprendrai à dire des mensonges qui risquent de nous faire couper le cou quelque jour, hum ! hum ! Je ne suis qu’un pauvre homme, continua-t-il en se tournant vers Nigel, – un très pauvre homme, prêt à tout faire dans ce bas monde pour la moindre considération.
    – Apprenez donc de quelle manière vous devez vivre ici, jeune homme, continua Marthe. La bonne femme qui vient ici chaque jour vous aidera ; mais sachez que l’homme sage est lui-même son meilleur serviteur.
    – C’est une leçon que vous me donnez, madame, répondit Nigel ; je vous en remercie, et je l’étudierai à loisir.
    – Vous ferez bien, reprit Marthe ; et puisque vous recevez les avis avec reconnaissance, je vous en donnerai encore quelques-uns. Ne vous liez avec personne à Whitefriars, – n’empruntez d’argent de qui que ce soit, et surtout de mon père ; car, tout radoteur qu’il semble être, il vous attraperait. Enfin sortez d’ici aussi vite que vous le pourrez. – Adieu, monsieur.
    Un arbre raboteux peut porter de bons fruits, et un caractère dur et acerbe peut donner de bons avis, pensa lord Glenvarloch en retournant à son appartement, où la même pensée le poursuivit, tandis qu’incapable de se résoudre à faire son feu, il parcourait la chambre à grands pas pour se réchauffer par cet exercice.
    Enfin ses méditations se terminèrent par le soliloque suivant ; – mais je vous demande la permission d’observer, une fois pour toutes, que je ne veux pas dire par là que Nigel ait exprimé à haute voix les mots qui vont suivre entre deux guillemets ; ce sont les réflexions et les secrètes pensées de mon héros que j’expose ici dans la forme d’un discours plutôt que dans celle d’un récit. En d’autres termes, j’ai mis ses pensées en paroles, et c’est là, je conçois, le but du monologue, sur le théâtre comme dans le cabinet. Telle est du moins la manière la plus naturelle, peut-être la seule manière de communiquer au spectateur ce que l’on suppose se passer dans le cœur du personnage mis en scène.
    Il n’est point de semblables soliloques dans la nature, il est vrai ; mais à moins de les faire recevoir comme un moyen convenu de communication entre le poète et l’auditoire, nous serions obligés de réduire les auteurs dramatiques à

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