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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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pour se garantir de la fraîcheur du matin.
    – La femme qui fait notre ménage, répondit mistress Marthe, vient à huit heures. – Si vous avez besoin de feu avant ce temps, il y a des fagots et un panier de charbon de terre dans le cabinet au bas de l’escalier. – Vous trouverez une pierre à fusil et un briquet sur la tablette d’en-haut. – Vous pouvez allumer vous-même votre feu si vous le voulez.
    – Non, – non, – non, Marthe, s’écria son père, qui, ayant mis sa vieille tunique, ses braies encore pendantes et ses souliers en pantoufles, entra avec précipitation dans l’appartement, l’esprit probablement toujours plein de voleurs, car il avait à la main une longue rapière qui paraissait encore formidable, quoique la rouille en eût un peu terni l’éclat. – Non, – non, – non, s’écria-t-il, et chaque syllabe était prononcée d’un ton plus emphatique que la précédente ; – monsieur ne se donnera pas la peine d’allumer son feu. – Hum ! – hum ! – Je le ferai moi-même, pour une certaine con–si–dé–ra–ti–on.
    Ce dernier mot était une expression favorite du vieil avare, et il le prononçait d’une manière toute particulière, l’épelant syllabe par syllabe, et appuyant avec une sorte d’emphase sur la dernière. C’était une espèce de formule protectrice qui lui servait de sauvegarde contre tous les inconvéniens qui auraient pu résulter de la malheureuse habitude de faire des offres de services, des politesses de toutes sortes, qui, lorsqu’elles sont acceptées sur-le-champ par ceux à qui elles sont faites, mettent quelquefois celui qui s’avance inconsidérément dans le cas de se repentir de sa promptitude.
    – Allons, mon père, dit Marthe, cela ne saurait être ; que monsieur Grahame allume lui-même son feu, ou qu’il attende que notre femme de ménage vienne l’allumer pour lui ; comme il le préférera.
    – Non, mon enfant ; – non, mon enfant ; ma fille Marthe, non, répéta le vieil avare. – Jamais femme de ménage ne touchera une grille dans ma maison ; elles mettent, – hum ! hum ! – elles mettent le fagot en dessus, de telle sorte que le charbon ne s’allume pas, que la flamme s’en va dans la cheminée, et que le bois et la chaleur sont également perdus. Mais je vais arranger tout cela convenablement pour notre hôte, pour une certaine considération ; et soyez sûre que le feu durera, – hum ! hum ! durera tout le jour. Ici la véhémence avec laquelle il parlait augmenta sa toux si violemment, que Nigel put à peine comprendre par quelques mots entrecoupés qu’il recommandait à sa fille d’éloigner le fourgon et les pincettes du coin du feu de l’étranger, en l’assurant que lorsqu’il en aurait besoin, son propriétaire s’empresserait de faire ce qui serait nécessaire, pour une certaine considération.
    Marthe fit aussi peu d’attention aux injonctions du vieillard qu’une dame du haut ton en fait à celles de son mari qu’elle mène par le nez. Elle répéta seulement, avec le ton du reproche : – Par pudeur, mon père, – par pudeur ! – Puis se tournant vers son hôte, elle lui dit avec sa rudesse accoutumée : – Monsieur Grahame, il vaut mieux s’expliquer d’abord franchement avec vous : mon père est vieux, très vieux ; et son esprit, comme vous pouvez le voir, est un peu affaibli, – quoique je ne voulusse pas vous conseiller de faire un marché avec lui, car vous le trouveriez encore trop fin pour vous ; – quant à moi, je ne suis qu’une femme isolée, et, à dire la vérité, je ne me soucie guère de voir ni de fréquenter personne. Si vous n’êtes pas content de notre maison, de notre asile et de la sûreté que vous y trouvez, ce sera votre faute. On n’en trouve pas toujours autant dans ce malheureux quartier. Mais si vous cherchez des soins et des déférences, je vous préviens que vous ne les trouverez point ici.
    – Je ne suis habitué ni à me jeter à la tête des gens, madame, ni à donner de l’embarras, dit Nigel ; néanmoins j’aurais besoin des secours d’un domestique pour m’habiller, – peut-être pourriez-vous m’en procurer un.
    – Je vous en procurerai vingt, répondit mistress Marthe, qui dessécheront votre bourse tout en nouant vos lacets, et vous couperont la gorge en faisant votre oreiller.
    – Je serai moi-même son domestique, dit le vieillard, dont la pensée distraite un moment commençait à suivre le fil de la

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