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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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derrière, puis le léchèrent avec leur gueule ensanglantée, et le mirent en tel état qu’on aurait pu croire qu’une tentative criminelle avait été faite sur sa royale personne. – À bas ! à bas ! coquins, s’écria le roi, presque renversé par les caresses de ses lévriers. Mais vous êtes comme tant d’autres ; laissez-leur mettre un pied chez vous, ils en auront bientôt mis quatre. Et qui êtes-vous l’ami ? ajouta-t-il en faisant enfin attention à Nigel, après que le premier moment d’enthousiasme fut passé ; vous n’êtes pas de ma suite. Au nom de Dieu ! qui diable êtes-vous ?
    – Un infortuné, sire, répondit Nigel.
    – Je le crois, répondit le roi avec humeur, sans quoi je n’aurais pas même vu votre ombre. Mes sujets gardent tout leur bonheur pour eux ; mais si le jeu ne leur est plus favorable, je suis sûr d’avoir de leurs nouvelles.
    – Et à quelle autre personne pourrions-nous porter nos plaintes, si ce n’est à Votre Majesté qui est le délégué du ciel parmi nous ? répondit Nigel.
    – Bien, mon ami, bien, – très-bien parlé ; mais il faudrait aussi laisser le délégué du ciel un peu tranquille sur la terre.
    – Si Votre Majesté daigne me regarder (car jusqu’ici le roi avait été si occupé, d’abord de ses chiens, puis de l’importante opération de rompre, ou, pour parler plus vulgairement, de dépecer le cerf, qu’il avait à peine jeté un regard distrait sur la personne qui l’avait assisté), vous verrez que la nécessité seule lui a donné assez de hardiesse pour se prévaloir d’une occasion qu’il ne rencontrera plus.
    Le roi Jacques leva les yeux, et il pâlit, quoique ses joues fussent encore teintes du sang de l’animal étendu à ses pieds. Son couteau de chasse lui tomba des mains, et il jeta derrière lui un regard incertain, comme s’il cherchait à fuir, ou pour demander du secours ; puis il s’écria : – C’est Glenvarlochides, aussi sûr que je me nomme Jacques Stuart. Voilà une belle besogne ! Je me trouve seul et à pied ! ajouta-t-il en cherchant à remonter à cheval.
    – Pardonnez-moi si je vous importune, sire, dit Nigel en se plaçant entre le roi et le cheval, écoutez-moi seulement un moment.
    – Je vous écouterai mieux à cheval, dit le roi ; je ne puis entendre un seul mot à pied ; non, pas un seul mot, et il n’est pas convenable que nous soyons si près l’un de l’autre. Éloignez-vous, monsieur, nous vous l’ordonnons, au nom de l’obéissance que vous nous devez. – Où diable sont-ils maintenant ?
    – Par la couronne que vous portez, sire, dit Nigel, et pour laquelle mes ancêtres ont vaillamment combattu , je vous supplie de vous apaiser et de m’entendre un moment.
    Il n’était guère au pouvoir du roi de lui accorder ce qu’il demandait. Sa crainte timide n’était pas cette lâcheté complète qui, par une impulsion d’instinct, force un homme à fuir, et ne mérite que la pitié et le mépris ; c’était une sensation plus plaisante et plus compliquée. Le pauvre roi était à la fois effrayé et en colère ; il désirait mettre sa vie en sûreté, et en même temps il avait honte de compromettre sa dignité ; de telle sorte que, sans écouter ce que lord Glenvarloch cherchait à lui faire comprendre, il se retirait vers son cheval en répétant : – Je suis un roi libre, – je suis un roi libre. – Je ne souffrirai pas qu’un sujet ose contrôler mes actions. – Au nom du ciel ! qu’est-ce qui retient, Steenie ? Dieu soit loué ! les voici, ils viennent. – Holà ! eh ! – Ici ! – ici ! Steenie ! Steenie !
    Le duc de Buckingham arriva au galop, suivi de plusieurs courtisans et officiers des chasses, et lui dit avec sa familiarité ordinaire : – Je vois que la fortune a favorisé notre cher roi comme d’habitude. – Mais de quoi s’agit-il ?
    – De quoi ? d’une trahison, autant que j’en puis juger, dit le roi ; et si vous ne fussiez pas arrivé, Steenie, votre compère, votre roi aurait été assassiné.
    – Assassiné ! Qu’on saisisse ce traître, s’écria le duc. Grand Dieu ! c’est Olifaunt lui-même. Une douzaine de chasseurs mirent à l’instant pied à terre, laissant leurs chevaux errer librement dans le parc. Quelques-uns s’emparèrent de lord Glenvarloch, qui crut que toute résistance de sa part serait insensée, tandis que d’autres se pressant autour du roi : – Êtes-vous blessé, sire !

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