Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
sans ressource.
    Il traversa plusieurs allées, guidé par le bruit de la chasse, et rencontra plusieurs officiers subalternes qui le regardèrent comme un des spectateurs que la protection de quelque officier du palais introduisait dans le parc. Cependant, ne voyant encore paraître ni le roi Jacques, ni aucun de ses principaux courtisans, Nigel commençait à délibérer si, au lieu d’encourir une disgrâce pareille à celle de Richie Moniplies, il ne devait pas se rendre à la porte du palais, dans le dessein de s’adresser au roi à son retour, lorsque la fortune lui offrit elle-même l’occasion d’exécuter son projet.
    Il était dans une de ces longues allées qui traversent le parc, lorsqu’il entendit dans le lointain un bruit sourd ; puis il distingua le galop des chevaux ébranlant la terre ; et, averti par des clameurs répétées, il se rangea sur le côté de l’avenue pour laisser le passage libre aux chasseurs. Le cerf, couvert d’écume et noir de sueur, les naseaux ouverts et haletans, fit un effort pour parvenir jusqu’au lieu où se trouvait Nigel ; et là, tout à coup, il fut atteint par deux grands lévriers de cette race qu’emploient encore les chasseurs des montagnes d’Écosse, et qui a été long-temps inconnue en Angleterre. Un de ces chiens saisit l’animal à la gorge, l’autre enfonça son étroit museau et ses griffes, je dirai presque dans ses entrailles. Il eût été naturel que lord Glenvarloch, persécuté lui-même comme par d’avides chasseurs, eût moralisé dans cette occasion comme le mélancolique Jacques de Shakspeare ; mais l’habitude a aussi ses lois. Je crains que les sentimens de Nigel ne fussent plutôt ceux d’un chasseur que ceux d’un moraliste ; mais il n’eut pas le temps de s’y abandonner long-temps.
    Un cavalier suivait la chasse, monté sur un cheval parfaitement dressé, obéissant au frein comme une machine qui reçoit l’impulsion d’un ressort ; de telle sorte que, placé sur sa selle de manière à rendre toute chute impossible, le cavalier, sans crainte ni hésitation, pouvait presser où ralentir sa course, qui même dans les momens les plus animés de la chasse, n’allait jamais jusqu’au galop, et semblait réglée comme tous les mouvemens d’une monture de manège. La sécurité avec laquelle ce cavalier se livrait à cet exercice, si souvent dangereux, et son équipage, faisaient reconnaître le roi Jacques. Il n’y avait auprès de lui aucun valet ; car c’était souvent une flatterie délicate que de laisser croire au souverain qu’il avait dépassé les autres chasseurs.
    – Très-bien, Bash ! très-bien, Bathie ! s’écria-t-il en arrivant ; par la gloire d’un roi ! vous faites honneur aux bruyères de Balwhiter. – Tenez mon cheval, l’ami ; et il s’adressait à Nigel, sans songer à regarder celui à qui il parlait ; tenez mon cheval, et aidez-moi à descendre. – Que le diable vous emporte, maladroit ! ne pouvez-vous pas vous dépêcher avant que ces fainéans n’arrivent ? – Ne lui serrez pas la bride ; ne le laissez pas s’écarter. – Maintenant, tenez l’étrier ; c’est cela, l’ami ; et maintenant nous voilà in terrâ firmâ. En disant ces mots, et sans jeter les yeux sur Nigel, le bon roi Jacques, tenant son couteau de chasse, le seul instrument qui eût de la ressemblance avec une épée dont il pût soutenir la vue, – en enfonça, avec grande satisfaction, la lame dans la gorge du cerf, et mit ainsi fin à sa lutte et à son agonie.
    Lord Glenvarloch qui savait parfaitement ce qu’il fallait faire en pareille occasion, attacha la bride du cheval du roi à une branche d’arbre, et, se mettant respectueusement à genoux, renversa le cerf mort sur le dos, et tint le carré dans cette position, tandis que le roi, trop occupé de son exploit pour remarquer autre chose, plongea son couteau dans le poitrail de l’animal, secundùm artem ; et, ayant fait une incision cruciale pour s’assurer de l’épaisseur de la graisse, il s’écria dans une espèce de ravissement : – Trois pouces de graisse blanche sur le bréchet ! c’est la fleur des cerfs, – vrai comme je suis un pécheur couronné, – et du diable si je ne suis pas le seul de nos chasseurs ici ! – Oh ! c’est un cerf dix cors, le premier de la saison ; Bash et Bathie, vous êtes les plus braves lévriers du monde. Baisez-moi, mes enfans, baisez-moi.
    Les chiens se levèrent sur leurs pattes de

Weitere Kostenlose Bücher