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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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croyons avoir quelques motifs de mettre tout au pire.
    – Nigel Olifaunt ! dit le prince. Comment ce malheureux a-t-il pu déjà oser un nouveau crime ? Faites-moi voir les pistolets.
    – Ne soyez pas assez imprudent pour toucher de pareilles armes, mon fils Charles, dit Jacques. – Ne les lui donnez pas, Steenie, – je vous le défends par l’obéissance que vous me devez. Ils peuvent partir spontanément, ce qui s’est vu souvent. – Quoi ! vous persistez ! A-t-on jamais eu des fils entêtés comme de notre temps ? N’avons-nous pas assez de gardes et de soldats, sans que vous vous mêliez de décharger vous-même ces armes, – vous, l’héritier de notre sang et de notre dignité, tandis qu’il y a autour de nous tant de personnes payées pour exposer leur vie à notre service !
    Mais, sans avoir égard aux injonctions de son père, le prince Charles, avec cette obstination qui le caractérisait dans les bagatelles aussi-bien que dans les objets plus importans, persista à décharger lui-même les pistolets de la double balle dont ils étaient chargés. Tous ceux qui étaient présens levèrent les mains d’étonnement et d’horreur à la pensée du crime qu’on supposait avoir été médité, et auquel on croyait que le roi venait d’échapper.
    Nigel n’avait pas encore prononcé un seul mot ; il demanda alors d’un air calme à être entendu.
    – Eh pourquoi ? répondit froidement le prince : vous savez qu’une accusation grave pèse sur vous, et au lieu de vous constituer prisonnier conformément aux lois, on vous trouve ici, vous introduisant auprès de Sa Majesté, et muni d’armes défendues.
    – Ne vous en déplaise, mon prince, je portais ces malheureuses armes pour ma défense, et il y a peu de temps encore elles m’ont été nécessaires pour protéger la vie des autres.
    – Sans doute, milord, répondit le prince avec le même sang-froid, – votre dernier genre de vie et vos associés vous ont rendu familier avec les scènes de violence ; mais ce n’est pas devant moi que vous devez plaider votre cause.
    – Écoutez-moi, – écoutez-moi, noble prince, dit Nigel avec vivacité, écoutez-moi ! Vous, – oui, vous-même, – vous demanderez peut-être un jour qu’on vous écoute, et le demanderez en vain.
    – Comment, monsieur ? dit le prince avec fierté ; comment dois-je interpréter ce que vous dites ?
    – Si ce n’est point sur cette terre, monseigneur, répondit le prisonnier, ce sera du moins dans le ciel, où nous demanderons tous la grâce d’être écoutés favorablement.
    – C’est la vérité, milord, dit le prince en inclinant fièrement la tête en signe d’acquiescement, et je ne refuserais pas de vous entendre si cela pouvait vous être utile ; mais il ne vous sera fait aucune injustice, j’y veillerai moi-même.
    – Oui, oui, répondit le roi, il a fait appellatio ad Cæsarem {104} . – Nous voulons interroger Glenvarlochides nous-même, en temps et lieu ; cependant, qu’on l’éloigne lui et ses armes, car j’en ai les yeux fatigués.
    En conséquence de cet ordre, Nigel fut conduit hors de la présence du roi. Cependant ses paroles n’étaient pas tout-à-fait tombées par terre.
    – C’est quelque chose de très-étrange, George, dit le prince à son favori, cet homme-là a un extérieur séduisant, une figure heureuse, et beaucoup d’assurance dans le regard et dans les paroles. Je ne puis penser qu’il eut l’intention de commettre un crime si odieux, et si inutile pour lui.
    – Je n’ai aucune amitié pour ce jeune homme, répondit Buckingham, dont l’orgueilleuse ambition portait toujours un caractère de franchise, mais je ne puis m’empêcher de partager le sentiment de Votre Altesse ; et je pense que notre cher maître s’est peut-être trop hâté de craindre pour ses jours.
    – Sur ma vie ! Steenie, vous avez tort de parler ainsi, dit le roi ; n’ai-je pas senti l’odeur de la poudre ? qu’en pensez-vous ? Quel autre la sentit, le 5 novembre, si ce n’est Notre Majesté elle-même ? Cécil et Suffolk étaient en défaut, ainsi que tant d’autres, lorsque j’éventai la mine ; et croyez-vous que je ne sais pas sentir la poudre {105}  ? Aussi Johannes Barclaius a-t-il pensé qu’il y avait quelque chose d’inspiré dans cette sensation, et a-t-il intitulé son histoire de ce complot : Series patefacti divinitùs parricidii {106}  ; et Spondanus pareillement, dit et en parlant de

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