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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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l’étiquette, et des lenteurs qui suivaient la moindre réclamation à la cour. Il répondit à sa bonne hôtesse, en soupirant, qu’il doutait que le roi jetât même un coup d’œil sur les papiers qu’il lui avait adressés, et qu’il espérait encore bien moins qu’il les prît sur-le-champ en considération.
    – Allons donc ! c’est avoir bien peu de courage. Pourquoi nôtre roi ne ferait-il pas pour nous ce que faisait notre gracieuse reine Élisabeth ? Les uns préfèrent un roi, les autres une reine, et il y a bien des choses à dire à cela ; mais quant à moi, je pense qu’un roi nous convient mieux à nous autres Anglais : et puis ce brave homme ne va-t-il pas aussi souvent par eau à Greenwich, et n’entretient-il pas autant de bateliers et de mariniers que la reine Élisabeth ? N’accorde-t-il pas ses bonnes graces royales au poète John Taylor, le poète de l’Eau, qui a une barque et qui sait manier une paire de rames ? Ne tient-il pas sa cour à Whitehall, sur le bord de la rivière ? Ainsi donc, puisque notre roi est si bon ami de la Tamise, je ne vois pas pourquoi tous ses sujets, et particulièrement Votre Honneur, n’obtiendraient pas satisfaction de lui.
    – C’est la vérité, dame Nelly, c’est la vérité ; espérons que tout ira pour le mieux : mais il faut que je prenne mon manteau et ma rapière, et que je prie votre mari de me conduire chez un magistrat.
    – À coup sûr, c’est ce que je puis faire aussi bien que lui, car il n’a jamais eu la langue bien pendue, quoique je lui rende la justice de dire que c’est un bon mari, et un homme en état de faire son chemin dans le monde aussi bien que qui que ce soit qui se trouve dans cette rue depuis notre maison jusqu’à l’autre bout. Il y a toujours un alderman à Guildhall, qui est près de Saint-Paul ; et il fait dans la Cité tout ce que la sagesse humaine peut faire ; pour le reste, il n’y a d’autre remède que la patience. Mais je voudrais être aussi sûre de tenir quarante bonnes livres, que je le suis de voir revenir Richie sain et sauf.
    Olifaunt, qui ne partageait pas tout-à-fait sa tranquillité, jeta son manteau sur ses épaules et allait ceindre sa rapière, lorsque la voix de Richie Moniplies, qu’il entendit sur l’escalier, le dispensa de s’équiper pour sortir ; et presque en même temps son fidèle émissaire entra dans la chambre. Dame Nelly, après avoir félicité Moniplies de son retour, ne manqua pas de vanter la sagacité avec laquelle elle l’avait prédit, et se décida enfin à se retirer. La vérité était qu’outre un instinct de civilité naturelle qui combattait sa curiosité, elle ne voyait aucune apparence que Richie commençât sa narration tant qu’elle resterait dans la chambre, et elle en sortit en se flattant qu’elle aurait assez d’adresse pour tirer ce secret du maître ou du valet, quand elle se trouverait tête-à-tête avec l’un ou avec l’autre.
    – Au nom du ciel, dit alors Nigel Olifaunt, que vous est-il arrivé ? où avez-vous été ? qu’avez-vous fait ? Vous êtes pâle comme la mort ; je vois du sang sur une de vos mains ; votre habit est déchiré. Quelle vie avez-vous donc menée ? Il faut que vous vous soyez enivré, Richard, et que vous vous soyez battu.
    – Il est bien vrai que j’ai été un peu battu, répondit Richard ; mais quant à m’être enivré, c’est ce qu’on ne fait pas aisément dans cette ville sans argent dans sa poche. Et quant à la vie que j’ai menée, je n’ai pas fait grand bruit, quoiqu’on m’ait fendu la tête, car elle n’est pas de fer, et mon habit n’est pas une cuirasse, de sorte qu’un coup de bâton a cassé l’une, et un tour de poignet a déchiré l’autre. Quelques coquins malappris ont dit des sottises de notre pays, et je crois que j’en ai débarrassé le pavé. Mais tout le guêpier ayant fondu sur moi, les plus nombreux ont été les plus forts ; j’ai reçu ce coup de bâton sur la tête, et l’on m’a emporté sans connaissance dans une petite boutique près de la porte du Temple, où l’on vend de ces petites machines rondes qui servent à mesurer le temps comme on mesure une aune de tartan. On m’y a saigné, bon gré mal gré, et l’on m’a traité assez civilement, surtout un vieux compatriote dont je vous parlerai ci-après.
    – Quelle heure pouvait-il être ?
    – Les deux bons hommes de fer qui sont au haut d’une église venaient de frapper

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