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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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débarrasse de ce drôle ! On se jeta sur moi en criant à la trahison, et je pensai aux Ruthvens qui avaient été poignardés dans leur propre maison, peut-être sans plus de raison. Cependant j’entendis qu’il n’était question que de coups de bâton, et tandis qu’on m’entraînait vers la loge du portier, sans doute pour m’y chatouiller le dos, je me mis à crier merci de toutes mes forces. Le roi m’entendit, et comme il avait eu le temps de se rassurer sur sa selle et de reprendre haleine, il cria qu’on ne me fît pas de mal. C’est un de nos bœufs du nord, dit-il, je le reconnais à la manière dont il beugle ! et tout le monde se mit à rire et à beugler encore bien plus fort ; Qu’on lui donne une copie de la proclamation, ajouta-t-il, et qu’il retourne dans le nord sur le premier chariot à charbon qu’il trouvera vide, avant qu’il lui arrive rien de pire ! Alors on me lâcha, et ils partirent tous en riant, en ricanant, et en chuchotant je ne sais quoi à l’oreille. J’eus ensuite une fière querelle avec Laurie Linklater, qui me dit que cette affaire serait sa ruine ; mais quand je lui eus dit que ce que j’avais fait était pour vous servir, il me reprocha de ne pas l’en avoir informé auparavant ; car s’il l’avait su, il aurait volontiers risqué de se faire gronder pour vous, parce qu’il n’avait pas oublié le brave vieux lord votre père. Ensuite il me montra comme j’aurais dû m’y prendre. Il fallait mettre une main sur mes sourcils, comme si la grandeur du roi et le poil brillant de son cheval m’avaient ébloui, et faire je ne sais combien de singeries semblables, au lieu de lui présenter la surplique comme si j’eusse apporté à manger à un ours ; car le roi, Richie, me dit-il, est un homme bon et juste par nature ; mais il a autour de lui un tas de vermine dont il faut se méfier. Je ne le dirais à personne qu’à un homme sage comme vous, ajouta-t-il en baissant la voix, mais il y a dans les alentours du roi des gens qui seraient en état de corrompre un ange descendu du ciel. J’aurais pu vous dire ce qu’il fallait faire, mais à présent, c’est de la moutarde après dîner. – Hé bien ! hé bien ! Laurie, répondis-je, vous pouvez bien avoir raison ; mais puisque je n’ai plus à craindre ni la corde, ni le bâton, du diable si vous me revoyez jamais ici avec une surplique , et sur cela je m’en allai, et ce fut en revenant qu’il m’arriva l’accident dont je vous ai déjà parlé.
    – Hé bien, mon brave Richie, dit lord Nigel, vos intentions étaient bonnes, et il me semble que votre entreprise n’avait pas été assez mal conduite pour mériter ce mauvais succès. Mais allez déjeuner, et vous me conterez ensuite le reste.
    – Il ne reste rien à conter, milord, si ce n’est que j’ai rencontré un gentilhomme, ou pour mieux dire un bourgeois fort honnête, fort civil, fort bien vêtu, qui était dans l’arrière-boutique du marchand de ces machines rondes à aiguilles ; et quand il eut appris qui j’étais, ne voilà-t-il pas qu’il s’est trouvé que c’était aussi un Écossais, et, qui plus est, un enfant de notre bonne ville. Il m’a forcé de prendre cette pièce de Portugal, pour boire sans doute ; mais, ma foi, pensai-je, nous ne serons pas si sots, nous la mangerons. Il a parlé aussi de venir rendre visite à Votre Seigneurie.
    – J’espère que vous ne lui avez pas dit où je demeure, misérable, s’écria lord Nigel avec emportement. De par la mort, tous les manans d’Édimbourg voudront être témoins de ma détresse ; ils viendront payer un shilling pour voir la marionnette du noble lord.
    – Lui dire où vous demeurez ! répondit Richie en éludant la question ; comment aurais-je pu lui dire ce que je ne savais pas moi-même ? Si je m’étais rappelé le nom de la rue, je n’aurais pas couché la nuit dernière dans un cimetière.
    – Ayez donc bien soin de n’en instruire personne, dit le jeune lord ; je puis trouver dans Saint-Paul, ou à la cour des requêtes, tous ceux à qui j’ai affaire.
    – C’est fermer la porte de l’écurie quand le cheval est volé, pensa Richie ; il faut que je lui mette autre chose en tête.
    Il demanda alors à son maître ce qu’il y avait dans la proclamation qu’on lui avait remise et qu’il tenait encore pliée à la main. – N’ayant pas eu le temps de l’épeler, dit-il, vous savez que je n’en puis connaître que l’image

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