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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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finira au poteau où l’on attache les pages.
    – Et c’est un lieu de repos qui ne me plairait guère : ainsi voyons, maître Georges, quelles sont vos questions ?
    – Il paraît que vous avez remis hier entre les mains de Sa Majesté une supplique ou pétition de la part de cet honorable lord, votre maître ?
    – À quoi servirait-il de le nier ? il y avait assez de témoins.
    – Et vous prétendez que Sa Majesté a jeté ce papier à terre avec mépris ? prenez-y garde, j’ai les moyens de savoir la vérité. Il vaudrait mieux pour vous d’être plongé jusqu’au cou dans ce North-Loch dont vous parliez hier avec tant d’éloges, que de compromettre le nom du roi dans vos mensonges…
    – Il n’y a pas besoin de mentir à ce sujet, répondit Richie avec fermeté ; le roi a jeté la surplique comme si elle lui avait sali les doigts.
    – Vous l’entendez, monsieur, dit Olifaunt au citadin.
    – Pardon, milord ; le drôle est retors, il n’est pas mal nommé, il est riche en expédiens. – Un instant, drôle, dit-il à Moniplies, qui, murmurant entre ses dents qu’il n’avait pas fini de déjeuner, commençait à gagner la porte ; un instant, mes questions ne sont pas finies. En présentant à Sa Majesté la pétition de votre maître, ne lui auriez-vous pas remis autre chose ?
    – Et qu’est-ce que je lui aurais remis, maître Georges ?
    – C’est ce qu’il faut que j’apprenne de vous. Allons, parlez !
    – Hé bien ! maître Georges, à cet égard… je ne dirai pas que… que je n’aie pas remis dans la main du roi… un petit bout de surplique de ma part, avec celle de milord…… pour épargner le temps de Sa Majesté… afin que le roi pût lire les deux en même temps.
    – Une supplique de votre part, misérable ! s’écria son maître.
    – Mais, milord, les petits peuvent avoir leurs surpliques à faire aussi-bien que les grands.
    – Et quel était le but de cette importante pétition ? demanda Heriot. – Je vous en supplie, milord, ayez de la patience, ou nous ne saurons jamais à quoi nous en tenir sur cette étrange affaire. – Allons, répondez-moi, drôle, et j’interviendrai en votre faveur auprès de votre maître.
    – Ce serait une longue histoire à raconter ; mais, au total, c’est un vieux compte de marchandises fournies par mon père pour la très-gracieuse mère de Sa Majesté, quand elle demeurait au château. Mon père s’était fait un honneur de les lui fournir, comme je ne doute pas que le roi ne s’en fasse un de les payer ; de même qu’il me sera fort agréable d’en toucher le montant.
    – Que signifient ces impertinences ? s’écria lord Nigel.
    – Ce sont toutes paroles de vérité, répondit Richie, comme celles qui sortaient de la bouche de John Knox {25} . Voici la copie de ma surplique.
    Et il tira de sa poche un papier sale et chiffonné que maître Heriot lui arracha des mains, et dont il lut quelques fragmens. – Représente humblement… que la très-gracieuse mère de Sa Majesté… redevable de la somme de quinze marcs, dont le compte suit : – Douze pieds de veau pour faire de la gelée. – Un agneau aux fêtes de Noël. – Un cochon de lait bien gras pour la chambre privée, le jour où lord Bothwell soupa avec Sa Grâce.
    – Je crois, milord, que vous ne devez pas être très surpris que le roi ait accueilli un peu brusquement une pareille pétition ; – et j’en conclus, monsieur le page, que vous avez eu soin de présenter votre supplique avant celle de votre maître.
    – Non, en vérité, répondit Moniplies, j’avais bien dessein de présenter celle de milord la première, comme c’était juste ; d’ailleurs elle aurait préparé le chemin pour la mienne. Mais au milieu du tumulte,… de la confusion,… du tapage que faisaient toutes ces brutes de chevaux, il est bien possible,… car je les tenais toutes les deux bien serrées dans ma main… et je ne dis pas que la mienne n’a pas pu se trouver par-dessus. Au surplus, s’il y a eu quelque chose qui a été de travers, c’est moi qui en ai souffert toute la crainte et tout le risque ; ainsi…
    – Comme vous en aurez seul tous les coups qui s’ensuivront, s’écria Nigel. Misérable ! croyez-vous que je me laisse insulter et déshonorer de cette manière ? Comment avez-vous osé mêler vos sales affaires avec les miennes ?
    – Allons, allons, milord, dit le bon citadin, c’est moi qui ai réussi à tirer sa

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