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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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jusqu’ici pris la mauvaise route. Permettez-moi d’emporter le brouillon de cette supplique, j’en ferai faire une copie, et je me flatte que je saurai choisir avec plus de prudence que votre page le moment de la remettre entre les mains du roi. J’espère que l’occasion s’en offrira bientôt, et je garantirais presque qu’il y répondra comme vous le désirez ; mais ne le fît-il pas sur-le-champ, je n’abandonnerais pas pour cela une bonne cause.
    – Monsieur, dit lord Nigel, vos paroles sont si amicales, et je me trouve tellement au dépourvu, que je ne sais comment refuser vos offres de service, tout en rougissant de les accepter d’un étranger.
    – J’espère que nous ne sommes plus étrangers l’un pour l’autre, répondit l’orfèvre, et pour me récompenser, quand ma médiation aura réussi et que votre fortune sera rétablie, vous achèterez votre premier service d’argenterie chez Georges Heriot.
    – Vous aurez affaire à mauvaise paie, maître Heriot.
    – Je n’en crois rien. Mais je suis charmé de vous voir sourire ; il me semble que vous en ressemblez davantage au bon vieux lord votre père, et cela m’enhardit à vous présenter une petite requête : c’est de consentir à accepter demain chez moi un dîner sans cérémonie. Je demeure ici près, dans Lombard-Street. – L’ordinaire consistera en une jatte de bon bouillon, un chapon gras bien lardé, un ragoût de tranche de bœuf à l’écossaise, en l’honneur du pays, et peut-être y ajouterons-nous un verre de bon vin vieux, mis en tonneau avant que l’Écosse et l’Angleterre ne formassent qu’une nation. Quant à la compagnie, elle se composera d’un ou deux de nos braves compatriotes, et peut-être ma bonne tante trouvera-t-elle moyen d’y joindre une ou deux de nos jolies concitoyennes.
    – J’accepterais votre invitation, maître Heriot, mais on dit que les dames de la Cité de Londres aiment à voir aux hommes une mise élégante ; je ne voudrais pas rabaisser l’idée qu’elles ont pu se former d’un noble écossais, car sans doute vous leur vantez notre pauvre patrie, et… dans ce moment… mon costume n’est pas brillant.
    – Votre franchise me fera faire un pas de plus, milord. Je… je dois de l’argent à votre père ; mais si Votre Seigneurie me regarde en face de cette manière, je ne pourrai arriver au bout de mon histoire ; et, pour parler franchement, je n’ai jamais su mentir. Je vous dirai donc, milord, que pour conduire votre affaire à bonne fin, il faut que vous vous présentiez à la cour d’une manière convenable à votre rang. Je suis orfèvre, et mon métier est de prêter de l’argent comme de vendre de l’argenterie. Je voudrais donc placer à intérêt entre vos mains une centaine de livres, jusqu’à ce que vos affaires soient arrangées.
    – Et si elles ne s’arrangent pas ?
    – En ce cas, milord, la perte d’une pareille somme sera pour moi de peu d’importance, comparée à mes autres sujets de regret.
    – Maître Heriot, dit lord Nigel, vous m’offrez ce service avec générosité, et je l’accepterai avec franchise. Je dois présumer que vous voyez le moyen de réussir dans cette affaire, quoique je l’aperçoive à peine ; car je crois que vous seriez fâché de me charger d’un nouveau fardeau en me persuadant de contracter une dette qu’il me serait impossible de payer. J’accepterai donc l’argent que vous m’offrez, dans l’espoir et la confiance que vous me mettrez à même de vous le rendre.
    – Je vous convaincrai, milord, répondit l’orfèvre, que j’ai dessein de traiter avec vous comme avec un débiteur dont je m’attends à être payé ; et par conséquent vous allez, si vous voulez bien, me signer une reconnaissance de cette somme, avec l’obligation de me la rembourser.
    Il détacha de sa ceinture l’étui qui contenait tout ce qu’il fallait pour écrire, et rédigea lui-même la reconnaissance qu’il demandait. Tirant alors de sa poche un petit sac de cuir, il dit qu’il devait s’y trouver cent livres, et se mit à compter les cent livres. Nigel lui observa qu’il prenait une peine inutile, et que pour lui il recevrait l’argent sur la parole d’un créancier si obligeant ; mais cela répugnait aux idées habituelles du vieillard et à sa manière de traiter les affaires.
    – Il faut que vous ayez la bonté de me permettre de suivre ma routine, milord, lui dit-il ; nous autres marchands de la

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