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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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homme tient une maison de jeu.
    – Une maison où certainement vous pouvez jouer, – comme vous le pouvez dans votre chambre, si cela vous plaît. Je me rappelle même que le vieux Tom-Tally fit une main au putt, par gageure, avec Quinze-le-va, un Français, dans l’église de Saint-Paul, pendant les prières du matin. La matinée était obscure, le ministre dormait à moitié, la congrégation n’était composée que d’eux et d’une vieille femme aveugle, et par conséquent ils ne furent pas découverts.
    – D’après tout cela, Malcolm, dit Nigel d’un ton grave, je ne puis dîner avec vous aujourd’hui à cet Ordinaire.
    – Et pourquoi, au nom du ciel ! rétractez-vous la parole que vous m’avez donnée ? s’écria lord Dalgarno.
    – Je ne la rétracte pas, Malcolm ; mais je suis lié par une promesse que j’ai faite à mon père, de ne jamais mettre les pieds dans une maison de jeu.
    – Je vous dis que ce n’en est point une. C’est, au vrai, une maison où l’on donne à manger, comme il y en a tant d’autres à Londres ; seulement elle est conduite avec plus de civilité et l’on y trouve meilleure compagnie : si quelques personnes s’amusent quelquefois à y jouer aux cartes ou aux dés, ce sont des gens d’honneur, et ils ne risquent que ce qu’ils peuvent perdre. Ce n’était pas, ce ne pouvait pas être de semblables maisons que votre père vous recommandait d’éviter. D’ailleurs il aurait aussi bien fait de vous faire jurer que vous n’entreriez jamais dans une auberge, dans une taverne, dans aucun endroit public de ce genre ; car il n’en existe pas où vos yeux ne puissent être souillés par la vue d’un paquet de morceaux de carton peint, et vos oreilles profanées par le bruit de petits cubes d’ivoire. La différence, c’est que, dans la maison où nous allons, nous verrons peut-être quelques personnes de qualité s’amuser à jouer, et que dans les autres vous trouveriez des filous et des aigrefins qui chercheraient à vous duper et à accrocher votre argent.
    – Je suis sûr que vous ne voudriez pas m’engager à faire ce qui serait mal ; mais mon père avait en horreur tous les jeux de hasard, et je crois que ce sentiment lui était inspiré par la religion autant que par la prudence. Il jugea, je ne sais d’après quelle circonstance, et j’espère qu’il se trompait, que j’avais du penchant pour le jeu ; et je vous ai dit la promesse qu’il exigea de moi.
    – Sur mon honneur, ce que vous venez de dire est pour moi une raison d’insister plus fortement pour que vous m’accompagniez. Un homme qui veut fuir un danger doit d’abord s’assurer en quoi il consiste, et quelle est son étendue ; et il lui faut pour cela un guide confidentiel, une sauvegarde. Me prenez-vous pour un joueur ? Sur ma foi ! les chênes de mon père croissent trop loin de Londres, et sont trop fortement enracinés sur les montagnes du Perthshire, pour que je les fasse rouler sur des dés, quoique j’aie vu abattre des forêts entières comme des quilles. Non, non ; ces jeux sont bons pour le riche Anglais, mais ils ne conviennent point au pauvre noble écossais. – Je vous répète que c’est une maison où l’on donne à manger ; et ni vous ni moi nous n’y ferons autre chose. S’il se trouve des gens qui y jouent, c’est leur faute, ce n’est ni la nôtre ni celle de la maison.
    Peu satisfait de ce raisonnement, Nigel insista encore sur la promesse qu’il avait faite à son père ; son compagnon parut mécontent, et sembla disposé à lui attribuer des soupçons malhonnêtes et injurieux. Lord Glenvarloch ne put résister à ce changement de ton ; il songea qu’il devait des égards à lord Dalgarno, à cause de l’amitié dont le comte son père lui avait donné des preuves si peu équivoques, et un peu aussi à cause de la manière franche dont il lui avait lui-même offert la sienne. Il n’avait aucun motif pour douter de l’assurance qu’il lui donnait que la maison où ils se rendaient n’était pas du genre de celles dont son père lui avait défendu l’entrée. Enfin, il se sentait fort de la résolution bien ferme qu’il formait de résister à toutes les tentations qu’il pourrait éprouver de jouer à quelque jeu de hasard. Il calma donc le mécontentement de lord Dalgarno en lui disant qu’il consentait à l’accompagner ; et le jeune courtisan, reprenant toute sa bonne humeur, se mit à lui faire un portrait grotesque et

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